Une grave pollution à la place de tir
23 décembre 2015Vugelles-La Mothe – Des prélèvements de terre, dans deux zones, ont démontré que les dépôts de cuivre et de plomb dépassent largement les normes. L’Armée en a pris acte et prendra des mesures.
A Vugelles-La Mothe et dans les villages avoisinants, en particulier à Novalles, Orges, Grandevent et Fontaines, les nuisances sonores de la place de tir de l’Armée sont toujours d’actualité. Ceci même si les journées et les soirées durant lesquelles ces tirs se déroulent ont été un peu limitées depuis que la dernière convention d’utilisation a été signée entre les représentants de neuf communes et l’Armée. Désormais, c’est la pollution au plomb et au cuivre qui inquiète les représentants de ces communes, depuis que des prélèvements ont été réalisés ces derniers mois.
Dans la zone des mitrailleuses (Fass), les mesures ont été faites à 10 cm de profondeur et ont décelé 21 291 milligrammes de plomb par kilo, alors que les normes à ne pas dépasser sont fixées à 50 mg/kg! «C’est quand même 425 fois plus, indique un élu de la région, et il y a de quoi s’affoler un peu. Cette concentration est beaucoup trop élevée et le laboratoire s’est d’ailleurs inquiété, désireux d’en savoir davantage. D’autant plus que le chiffre prend l’ascenseur plus en profondeur». Dans ce secteur, il y a aussi 534 mg de cuivre par kilo, alors que la norme est fixée à 40 mg/kg. Dans l’autre zone dite des explosifs, le plomb est à près de 90 mg/kg et le cuivre à 171 mg/kg.
Assainissement nécessaire
Ces chiffres ont été présentés lors de la dernière assemblée des signataires de la convention, dont un délégué de l’Armée. «La Confédération a été informée et elle prend la chose au sérieux, poursuit l’élu. Elle va, d’ailleurs, refaire des mesures l’an prochain. Et en novembre, notre avocat des communes a déjà fait part de cette problématique au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Conformément à la législation applicable, une telle pollution des sols devrait, donc, faire l’objet d’une décision d’assainissement». A noter que la conseillère d’Etat vaudoise Béatrice Métraux a également été informée de la situation.
Le problème des décibels dépassant souvent les normes admises a aussi été évoqué lors de la réunion. D’autant que cette année, des habitants n’ont pas manqué de se plaindre, car il y a quand même entre huitante et nonante jours de tirs. «Nous ne sommes pas antimilitaristes, ont déclaré trois d’entre eux à La Région Nord vaudois, mais ces tirs aux armes lourdes et mitrailleuses si près de nos villages, ce n’est quand même plus légitime aujourd’hui. Il faudrait vraiment trouver un lieu beaucoup plus isolé».