Une passion inébranlable pour les deux-roues
18 juillet 2025 | Textes et photos: Roger JuilleratEdition N°3981
Bernard Pologne parle de ses bécanes avec amour et a beaucoup d’humour. Il n’a jamais cessé d’enrichir son petit musée, aménagé dans une ancienne écurie et qui accueille de nombreux visiteurs d’ici et d’ailleurs.
Bernard Pologne est une figure emblématique de Croy, où il a su transformer sa passion pour les deux-roues en un véritable projet de vie. Depuis 45 ans, il a fait de l’ancienne écurie de sa maison un musée unique, dédié aux vélos et motos d’époque. Chaque pièce exposée raconte une histoire, souvent liée à ses voyages à travers l’Europe, la France en particulier, où il a déniché des véhicules anciens et des pièces de rechange rares dans des concentrations et des brocantes. Il a aussi participé à des rallyes.
Bernard a su transformer cet ancien espace en un véritable musée de souvenirs, où chaque objet raconte une histoire. Les vieux vélos, témoins d’une époque révolue, sont soigneusement alignés, chacun portant les marques du temps et des aventures passées. Les motos, quant à elles, évoquent la liberté des routes parcourues et des escapades inoubliables. Sans oublier une multitude de motos et voitures miniatures dont de fameuses Dinky Toys prisées par les collectionneurs. Des anciennes cartes postales aussi, des enseignes vintage, des affiches et des photos en noir et blanc, qui ajoutent une touche nostalgique à ce lieu.
Le Casino
«Je suis arrivé à Croy en 1982 après avoir habité Eclépens et Lausanne, indique-t-il. Avec ma femme nous cherchions une maison et nous l’avons trouvée au lieu-dit Le Casino. C’est notre voisine Rose qui l’avait baptisée ainsi, car cette maison accueillait à l’époque toutes sortes de gens et parce qu’on y faisait des affaires sous la table… Dès mon arrivée dans ce joli village, l’intérêt que j’avais déjà plus jeune pour les motos est devenu une passion et c’est ainsi que j’ai décidé d’aménager le musée. Petit à petit j’ai aussi acheté des vélos, car j’avais toujours beaucoup roulé avec mon père, Roger. Lui, c’était un fervent et il avait, entre autres escapades, fait tout le tour de la Suisse avec ma mère.»
La passion pour la mécanique ne se limite pas à l’exposition. Bernard, qui est entré dans sa 77e année, aime également restaurer ses trouvailles, redonnant vie à des machines qui ont marqué l’histoire du cyclisme et de la moto. Tant il est évident que cet endroit est bien plus qu’un simple entrepôt de vieilles choses pour lui. C’est un lieu de rencontre et de partage où il accueille de nombreux visiteurs durant la belle saison, des gens de chez nous, des touristes suisses et européens de passage qui se rendent à Romainmôtier, des curieux et passionnés de vieilles bécanes. «J’ai même eu des Chinois, tout heureux de découvrir mes véhicules et vieux objets, en particulier mon bicycle…»

Bernard a conservé précieusement l’Harley Davidson que lui avait laissée Mossa, son ami d’Amérique.
L’Harley de Mossa
Avec son franc sourire, sa bonne humeur et son enthousiasme, Bernard Pologne raconte les histoires qui se cachent derrière chaque véhicule et chaque objet. Que ce soit une moto rugissante ou un vélo silencieux, et les véhicules sur lesquels il a lui-même roulé. Comme la Honda 250 qu’il avait acquise alors qu’il avait 18 ans ou sa vieille Harley Davidson. «C’est Mossa, mon ami d’Amérique, qui était venu avec. Il l’avait mise dans la soute de l’avion et, avant de retourner là-bas, il m’a dit: si elle t’intéresse cette Harley, je te la laisse. Du coup, elle est toujours là, nous sommes restés bons amis et on s’écrit régulièrement.» Enfin, Bernard aime aussi beaucoup la musique et il a été, dans les années soixante, le batteur des Spitfire et des Dewins. Il se souvient particulièrement des Aiglons, le groupe suisse le plus populaire de ces années soixante et il était l’ami de son membre fondateur et guitariste solo Léon Francioli, aujourd’hui décédé.

Une toute petite partie des quelques centaines de motos et voitures miniatures.

Le passionné des deux-roues quand il était jeune avec sa première moto, la Honda 250, toujours dans son atelier.