Des objets accumulés par deux passionnés vont être vendus la semaine prochaine à Genève.
C’est à la fois le fruit d’une vie et le résultat d’une passion partagée: la collection Pernet-Villaverde sera proposée par Genève Enchères aux amateurs de beaux objets la semaine prochaine dans la salle des ventes de la société du bout du lac. Montres, tableaux, meubles ont été soigneusement choisis par Michel Pernet, ancien acteur de l’immobilier dans notre région, et son compagnon Antonio Villaverde, vice-président et conservateur du Musée suisse de la mode, décédé il y a deux ans. Ces objets ornaient Mont Fleuri, la magnifique villa patricienne de Champagne où ils ont vécu, aujourd’hui mise en vente par l’intermédiaire de Cardis Sotheby’s.
Tableaux, montres de grandes marques -Breguet, Audemars Piguet, Rolex, Bulgari, Breitling-, miroirs, oiseaux et perroquets en pierres dures, huiles sur toile -la retraite de l’armée de Bourbaki par Edouard Castres-, portraits, tabatières, couverts et vaisselle, porte-couteaux Hermès, et une multitude de tableaux des écoles française, italienne et hollandaise, lustres, meubles d’époque, et de nombreux objets d’art témoins de la passion des collectionneurs pour l’Asie, où ils ont fait de nombreux voyages donnent à cette vente programmée les 8, 9 et 10 décembre prochains un côté tout à fait exceptionnel.
«Nous sommes aujourd’hui fiers et enthousiastes de présenter cette collection colorée, éclectique et élégante à la vente. Il est vrai que certains objets sont tout à fait exceptionnels», témoigne Bertrand de Marignac, avocat et associé de Genève Enchères, une société fondée il y a cinq ans.
D’ailleurs, afin de promouvoir l’opération, les objets ont été filmés dans leur jus, c’est-à-dire à Mont Fleuri. Les personnes intéressées peuvent ainsi réaliser une visite tridimensionnelle en ligne.
Une exposition des objets mis en vente a lieu en cette fin de semaine dans les locaux de la société genevoise. Elle permettra aux intéressés potentiels de découvrir de près des objets hors du commun.
En charge de ce patrimoine, Nicolas Pernet, fils de Michel, ne cache pas que cette vente, nécessaire, suscite en lui «un pincement au cœur: «Il y a des objets et certains tableaux que j’ai découverts alors que j’étais enfant. Je pense à certains tableaux de peintres qui ont marqué leur époque. Je me souviens d’un Borgeaud que ma mère convoitait et que le peintre ne voulait pas vendre. Mon père a réussi à l’acquérir.»
Si la vente de certains objets peut susciter quelques regrets, elle fait partie de la vie. Car pour conserver une pareille collection, il faut disposer d’une maison grandiose, telle la propriété de Mont Fleuri, où Michel Pernet et son compagnon aimaient recevoir leurs amis, dans des espaces dont chaque détail, des peintures aux rideaux en passant par l’aménagement et le mobilier, avait été soigneusement pensé. Car l’ancien conservateur du Musée de la mode avait un grand sens de l’esthétique, dont il a fait bénéficier non seulement l’institution yverdonnoise, mais tous ceux qui ont eu le plaisir de partager un moment en sa compagnie.
«Je serais heureux si certaines pièces pouvaient être acquises par des collectionneurs de la région qui ont connu mon père», ajoute Nicolas Pernet.
Pour Michel Pernet, les 36 ans de relation avec Antonio Villaverde ont contribué à épanouir leur passion commune pour l’art et les belles choses, notamment la peinture, qui a trouvé son écrin dans une maison vaudoise du 19e siècle entièrement restaurée par cet ancien acteur de l’immobilier, et dont l’aménagement a été fortement influencé par leurs voyages. Ainsi, des salons classiques jouxtent une chambre orientale, un bureau moderniste, ou encore une salle à manger «retour de Chine».
Antonio Villaverde aimait aussi fréquenter les brocantes et les boutiques d’antiquaires, toujours à la recherche de pièces de vaisselle d’exception ou de petits objets lui permettant de complémenter ses collections.
La maison de maître est aussi en vente
Les objets proposés aux enchères proviennent de Mont Fleuri, la maison de maître construite au début du XIXe siècle et rénovée avec beaucoup de goût par les deux collectionneurs en 2008. Cet immeuble de douze pièces (500 m2), dont trois chambres à coucher, situé au cœur d’une parcelle de quelque 5400 m2, entourée de la zone agricole et disposant d’un beau jardin, a été mis en vente. Le prix est confidentiel, mais il se monte à plusieurs millions de francs. La maison d’habitation faisait partie d’un grand ensemble agricole, situé à l’entrée de la localité, et posé au beau milieu d’une énorme parcelle.
Infos pratiques
Exposition vendredi 4, samedi 5 et dimanche 6 décembre, de 12h à 19h.
Vente les 8, 9 et 10 décembre. Genève Enchères, rue de Monthoux 38, Genève. www.geneve-encheres.ch