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Vers un week-end à l’épreuve de la fusion

22 janvier 2015

Les résultats des votes populaires sur les projets de fusion de Chavornay et de Montélaz seront connus ce dimanche. Prise de température avec les partisans et les opposants, avant la dernière ligne droite.

Claude-Alain Giroud fait partie des opposants au projet de fusion du côté de Belmont. © Michel Duperrex

Claude-Alain Giroud fait partie des opposants au projet de fusion du côté de Belmont.

L’heure du verdict approchant pour les projets de fusion de Chavornay et du Montélaz (lire encadré), La Région Nord vaudois a procédé à un tour d’horizon au sein des communes concernées, dont certaines sont en proie à l’incertitude.

C’est le cas à Belmont-sur-Yverdon, où un comité d’opposition s’est constitué. «La Municipalité n’a pas organisé de séance d’information sur la fusion et nous a dit, lorsque nous lui en avons fait la demande, qu’il était trop tard pour distribuer un document avec le matériel de vote. Nous sommes donc allés voir les gens chez eux», explique Claude-Alain Giroud, un habitant du village défavorable au rapprochement avec Chavornay, Corcelles-sur-Chavornay, Ependes et Essert-Pittet.

Parmi les arguments principaux des opposants: le taux d’imposition, qui passerait de 68,4% (en prenant en compte le rabais de 10% accordé si le paiement des impôts est effectué avant le 31 décembre) à 70% au sein de la nouvelle Commune. Un pourcentage qui, selon eux, serait ensuite immanquablement revu à la hausse pour compenser la perte de recettes fiscales et financer les projets en cours et à venir. S’y ajoutent la hausse de la taxe d’épuration, de la valeur locative, mais aussi une considération plus subjective, soit le fait que cette fusion ne serait pas naturelle pour certains habitants de Belmont. «Beaucoup d’entre nous travaillent à Yverdon-les-Bains. On ne connaît pas les gens de Chavornay», indique Claude-Alain Giroud.

Claude Lebet, l’un des quatre municipaux de Chavornay à avoir exprimé son désaccord avec le projet (lire La Région Nord vaudois du 7 janvier), relève aussi cette orientation vers la Cité thermale d’Ependes et Belmont-sur-Yverdon. «Au niveau des tâches communales, nous avons déjà un tissu de collaborations existant avec Corcelles et Essert-Pittet», précise-t-il.

Le syndic s’indigne

Le syndic d’Ependes Sylvain Homberger juge, pour sa part «incompréhensible et inadmissible » l’opposition de la majorité de l’Exécutif chavornaysan, alors que le préavis avait été accepté préalablement par ce dernier. «C’est tromper la population», estime-t-il, désireux de saisir l’opportunité de se rapprocher de Chavornay. «Nous avons une très bonne entente avec Yverdon, mais il est sans doute plus facile de s’unir à un gros village», relève- t-il. Et d’ajouter, à l’adresse de ceux que le changement pourrait effrayer: «Pourquoi modifier ce qui fonctionne? Il s’agit d’une fusion administrative. Au football, le derby des betteraves contre Chavornay continuera à exister.» Impossible pour lui de faire un pronostic sur l’issue de la votation, ne sachant pas quel impact la désolidarisation d’une partie de la Municipalité de Chavornay, ni le refus aux projets concernant Bercher (Sauteruz) et Echallens pourrait avoir sur la population.

A la tête du groupe chavornaysan partisan du «oui», Olivier Roux espère que sa localité se montrera solidaire avec les autres communes, toujours plus empruntées dans leur quête de municipaux prêts à s’acquitter de tâches dont la complexité va crescendo.

Enfin, Essert-Pittet, dont le syndic, Dominique Vidmer, est le président du comité de pilotage de la fusion, et Corcelles-sur-Chavornay devraient voir les votes favorables à la naissance de Chavornay l’emporter.

Proclamation officielle des résultats du vote dimanche à 14h15, au foyer de la salle polyvalente de Chavornay

 

L’incertitude plane dans le cadre du projet de fusion de Montélaz

«Cela ne sera pas simple à Ursins»

Le Montélaz, une colline située au dessus d’Yverdon-les-Bains, évoquera peut-être, dès dimanche, le nom d’une nouvelle commune nord-vaudoise, née du regroupement de Cronay, Cuarny, Ursins et Valeyres-sous-Ursins.

Pour Annie Miéville, syndique de Valeyres et présidente du comité de pilotage, rien n’est toutefois acquis. «Je suis dans un état d’esprit mitigé. Difficile de faire des pronostics. Des tous-ménages ont été distribués par des opposants anonymes dans mon village et cela ne sera pas simple du côté d’Ursins», relève-t-elle. A son sens, le projet conserve sa crédibilité, malgré le retrait de Pomy et de ses quelque 700 habitants, entre autres pour pallier la difficulté croissante à trouver des personnes prêtes à rejoindre les autorités communales. «En fusionnant, nous aurions près de 1000 habitants, ce qui nous permettrait de garder un pouvoir de décision et une autonomie. En cas de refus, l’une des alternatives serait de se rapprocher d’Yverdon et d’être engloutis dans son administration», déclare-t-elle.

A Ursins, où le Conseil général a accepté la convention de fusion d’une courte tête (20 voix pour, 16 contre), un comité de six opposants s’est formé. «Nous avons déposé un papier dans les boîtes aux lettres avec les sept bonnes raisons de ne pas accepter le projet», explique l’un d’eux. Parmi les points soulevés figurent la perte d’identité, de pouvoir citoyen de décision, l’absence de vision au-delà de la première législature, qui fait craindre l’exclusion d’Ursins -le plus petit des quatre villages- de la Municipalité et la possible disparition des services de proximité. Verdict à la grande salle de Cronay, dimanche dès 11h30.

Ludovic Pillonel