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Yverdon-Crissier face à l’histoire

3 février 2016

Handball – Coupe de Suisse féminine – Les Vaudoises bousculent la hiérarchie. Ce soir, elles reçoivent une LNA en quarts de finale de la compétition. Fer de lance des locales, Shadya Goumaz croit à l’exploit.

Auteure de plus de huit buts par match, en moyenne cette saison, Shadya Goumaz est intenable. © Duperrex -a

Auteure de plus de huit buts par match, en moyenne cette saison, Shadya Goumaz est intenable.

Le match est historique. Ce soir, Yverdon-Crissier reçoit GC Amicitia Zurich, en quarts de finale de la Coupe de Suisse féminine (coup d’envoi à 20h, à Léon-Michaud). C’est la première fois qu’une équipe romande arrive à ce stade de la compétition. Pour cela, les Vaudoises ont déjà éliminé deux formations de SPL2 (la LNB). Cette fois, c’est un club de SPL1 (LNA) qui se dresse devant elles.

Cocapitaine de l’équipe, Shadya Goumaz a fait toutes ses classes à l’USY. Deuxième meilleure buteuse de 1re ligue avec 114 réussites en 14 matches, l’arrière de 23 ans sera le meilleur atout offensif des siennes. Rencontre avant le choc de ce soir.

Shadya, Yverdon-Crissier, seule équipe romande en 1re ligue et actuelle 2e, rompt tous les clichés sur le handball suisse. Quel regard portent les Alémaniques sur vous?

Je pense qu’elles nous prennent un peu plus au sérieux, bien qu’elles nous aient toujours regardé de haut. Depuis la promotion, on a beaucoup progressé physiquement et tactiquement, ainsi que gagné en sérénité, ce qui peut expliquer nos résultats.

Et au niveau médiatique, y en a-t-il d’autres que La Région qui vous suivent désormais?

En règle générale, le handball féminin, et même le masculin, a peu d’écho en Romandie. Cela dit, Canal Alpha est venu à notre dernière rencontre de Coupe, lorsque l’on a battu Muotathal, pour réaliser un sujet.

GC est une formation de LNA, mais de bas de classement. Ça laisse des ouvertures, non?

Dans mon esprit, on part à 50-50. Bien sûr, nos adversaires sont plus fortes. Mais elles ne nous connaissent pas. A l’inverse, on a pu analyser des vidéos de leurs matches.

Quelle sera la clé de ce quart de finale?

De notre côté, on doit réussir à ne pas avoir de baisse de régime, comme cela nous arrive parfois. Il faudra être rapide au repli, car à ce niveau, ça joue beaucoup la contre-attaque, avec des ailières rapides. Contre Spono (réd: le premier adversaire de LNB éliminé), on était très bien entrées dans le match, ce qui avait dérouté nos adversaires. On devra non seulement commencer fort, mais ne rien lâcher ensuite.

En championnat, vous n’avez subi qu’une défaite. En Coupe, vous avez battu deux équipes de LNB. Y a-t-il une place pour vous à cet échelon?

Oui, je le pense. Mais si on parvenait à monter, il faudrait que tout le reste suive: cela demanderait plus de moyens, tant financiers qu’humains. Du point de vue de l’effectif, on aurait besoin de quelques joueuses en plus, notamment d’une deuxième gardienne.

Avec le recul, dans quelle mesure la fusion avec Crissier d’il y a trois ans et demi a-t-elle renforcé l’équipe?

On avait les deux meilleures équipes de Suisse romande, on a pu concentrer les forces et, surtout, cela a ouvert les esprits. On était adversaires, on est devenues amies. Cette saison, il y a vraiment une super ambiance. On est plus soudées que jamais, c’est notre grande force.

On entend toujours parler en bien de votre entraîneur Zoltan Majeri. Qu’a-t-il de si particulier?

Il est très investi et fait en sorte que tout aille bien, en étant toujours là, à tous les échelons au sein du club. Il est également patient, il prend le temps d’expliquer les choses. Enfin, et surtout, on sent qu’il a été professionnel. Depuis le banc, il voit tout. Tactiquement, il a des réponses à chaque problème rencontré. Il trouve toujours un moyen de surprendre l’adversaire.

Sur un plan personnel, ça ne vous a jamais titillé d’aller voir à plus haut niveau?

C’est quelque chose qui me trotte dans la tête, oui! Mais pas en Suisse. Si je pars, ce sera pour l’étranger. L’Allemagne me plairait. Ça me permettrait d’apprendre la langue, en plus. Je suis intéressée de savoir jusqu’à quel niveau je pourrais jouer. Sur toute une saison, pas seulement un match. J’en ai déjà discuté avec Zoltan, qui a des contacts partout, mais je n’ai pas encore entrepris de recherches. Si je tente le coup, ce serait à la fin de cette saison ou de la suivante, car après ce serait trop tard pour moi.

Et si Yverdon-Crissier montait en LNB au terme du présent championnat?

Alors je resterais. Après ce qu’on a bâti, je ne pourrais pas abandonner l’équipe.

Manuel Gremion