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Yverdon franchit le cap des 30 000 habitants

24 décembre 2015

Yverdon-les-Bains – En emménageant au mois de novembre avec sa maman dans la Cité thermale, Sandrine Kaltenrieder a permis à la Cité thermale de passer ce seuil symbolique. La jeune femme a été reçue, hier matin, par les autorités de la ville.

Devant les autres membres de la Municipalité, le syndic yverdonnois Jean-Daniel Carrard a, hier matin, à l’Hôtel-de-Ville, officiellement accueilli Sandrine Kaltenrieder. La jeune femme entre dans l’histoire comme la 30 000 habitante de la Cité thermale. © Carole Alkabes

Devant les autres membres de la Municipalité, le syndic yverdonnois Jean-Daniel Carrard a, hier matin, à l’Hôtel-de-Ville, officiellement accueilli Sandrine Kaltenrieder. La jeune femme entre dans l’histoire comme la 30 000 habitante de la Cité thermale.

Lorsqu’elle a quitté, au début du mois de novembre dernier, son village de Pomy, pour emménager à moins d’un kilomètre de là, dans le quartier de la Villette, à Yverdon-les-Bains, Sandrine Kaltenrieder était à mille lieux d’imaginer qu’elle allait entrer dans l’histoire comme la 30 000e habitante de la Cité thermale. «Je suis juste passée de l’autre côté de la forêt», plaisante la jeune femme de 23 ans. Elle apprendra la nouvelle par un téléphone de Valérie Jaggi Wepf, responsable du contrôle des habitants, un service qui était «aux aguets» depuis le mois de septembre. «Même si cela reste très aléatoire en fonction des arrivées et des départs, nous savions que le passage à 30 000 habitants était imminent et qu’il allait certainement survenir avant la fin de l’année», explique la municipale de la police.

Afin de marquer le coup, l’étudiante, qui se destine à devenir ambulancière, a été invitée, hier matin, à l’Hôtel de Ville afin d’y être officiellement reçue par la Municipalité. Une cérémonie en toute simplicité, mais qui, pour Yverdon- les-Bains, a une portée particulière. «Nous avons longtemps été au coude à coude avec Montreux pour savoir laquelle arrivait après Lausanne, souligne le syndic Jean-Daniel Carrard. Aujourd’hui, ce cap de 30 000 habitants nous conforte dans notre place de deuxième ville du canton. »

Trente ans de stagnation

Si, aujourd’hui, Yverdon-les-Bains se classe au 22e rang des communes suisses, la ville a longtemps stagné. Entre 1974 et 2005, une période marquée par la fin de Paillard, le nombre des ses habitants a, ainsi, oscillé entre 20 000 (pallier franchi en mars 1968) et 25 000 unités. La croissance de la population reprendra symboliquement avec Expo.02, qui coïncide avec l’achèvement de l’autoroute A1 en direction de Berne, l’amélioration des liaisons ferroviaires et le décollage d’Y-Parc.

L’essor de ces dernières années devrait se poursuivre. Plusieurs nouveaux quartiers devraient, en effet, apparaître, certains rapidement comme Haldimand- Saint-Roch, d’autres à plus ou moins longue échéance (Les Roseyres, Coteau Est et le désormais fameux Gare-Lac). «Dans un horizon de dix ans, nous avons un potentiel de 10 000 habitants supplémentaires », se réjouit le syndic Jean-Daniel Carrard.

 

«Et si nous rebaptisions le lac…»

«Et si nous en profitions pour rebaptiser le lac!» L’historien Christian Schülé ose la boutade, rappelant que jusqu’au milieu du 19e siècle, on trouve des documents officiels contenant la mention «Lac d’Yverdon ». «Plus sérieusement, ce cap des 30 000 habitants est important, il confirme le rôle de centre régional que la Cité tient depuis le 13e siècle et l’édification de la «ville nouvelle» par Pierre de Savoie. «Yverdon a toujours été un relais important entre l’Arc lémanique et le reste de la Suisse, poursuit Christian Schülé. La ville a connu des périodes fastes, comme au 18e siècle, où sa renommée était européenne. Elle s’est souvent distinguée, avec son hippodrome ou sa marque d’eau minérale.» Une histoire riche qui, selon l’historien, doit inciter les autorités à tout faire pour qu’Yverdon ne devienne pas «une ville comme les autres».

 

«Un nouveau statut»

Pour le géographe yverdonnois Pierre Dessemontet, ce cap symbolique est important: «30 000 habitants, en Suisse, c’est le seuil informel qui sépare les petites villes des villes d’importance régionale. C’est clairement un nouveau statut. Pour utiliser une métaphore sportive, nous changeons de catégorie de poids.» Le socialiste souligne, également, qu’avec ce développement, la Cité thermale entre dans le «club» fermé des villes de plus de 30 000 habitants, qui sont au nombre d’une vingtaine dans le pays. «Jusqu’ici, Yverdon était souvent comparé à Payerne ou à Nyon, dorénavant, nous nous approchons de cités comme Sion ou Neuchâtel (ndlr: qui comptaient respectivement, en 2014, 32 800 et 33 700 habitants). Pour Pierre Dessemontet, cette évolution est des plus positives, même si celle-ci est accompagnée de l’irruption de problèmes de grandes villes, du durcissement des moeurs politiques et de la fin d’une certaine vie sociale où «tout le monde se connaît».