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Impacts de balles sur le terrain de foot
Thierrens, 8 novembre 2018. Daims, trous de balles, François Cuany. © Michel Duperrex

Impacts de balles sur le terrain de foot

9 novembre 2018 | Edition N°2371

Thierrens – Quelqu’un a tiré avec un fusil à travers le terrain de sport du village. Un éleveur de daims, qui tue ses bêtes dans leur parc, pourrait en être l’auteur.

Emoi à Thierrens! Un des membres du comité du football club local, François Cuany, a découvert, mercredi, cinq trous apparemment provoqués par de la munition dans les panneaux publicitaires qui entourent le terrain de jeu. A proximité du site, Alexandre Benoit élève des cerfs et des daims pour vendre leur viande. Or, selon la loi, il doit abattre ses bêtes avec une arme à feu, sur son terrain (lire encadré). Il est donc désigné d’office comme étant le probable auteur de ces impacts!

Le syndic n’est pas inquiet

«Je sais qu’il a déjà eu des problèmes il y a une dizaine d’années, explique François Cuany. Il avait été amendé.» Interrogé, le syndic a aussi eu vent de l’affaire mercredi. Il n’est pas affolé pour autant. «Nous allons convoquer Monsieur Benoit et voir ce qu’il en est. S’il reconnaît que c’est lui et qu’il paie le remplacement des panneaux, cette histoire en restera là. Sinon, nous déposerons plainte de manière à ce qu’une enquête soit diligentée.» Ainsi, le tir d’animaux en plein village est donc autorisé? Oui, si l’on en croit l’article 209, alinéa 1, de l’Ordonnance du 23 avril 2008 sur la protection des animaux de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires.

Obligation de tuer sur place

Cet éleveur a donc l’obligation de tirer son gibier sur son terrain. «Sachez que les chasseurs sont également en droit de tirer une bête à travers une autoroute ou un terrain de football si un animal identifié est à portée de tir et qu’il n’y a personne», confie un surveillant de la faune.

Alexandre Benoit explique: «J’ai tiré quelques bêtes il y a trois semaines. Personne ne m’a rien dit. C’est vrai que j’abats mes animaux au fusil à lunettes, à une distance d’environ 50 mètres. Le calibre que je dois employer, du 243, est interdit pour les chasseurs. Je ne dois pas me louper, je dois leur tirer dans la tête. Mais une fois sur deux, suivant le point d’impact, la balle traverse et continue son trajet. Ce n’est donc pas impossible que quelques balles soient arrivées jusqu’au terrain de football. C’est le seul endroit où je peux voir loin et m’assurer qu’il n’y a personne. Dans l’autre direction, il y a un parc pour les enfants!»

Régulièrement, un vétérinaire se rend sur place et vérifie que l’abattage se déroule correctement. Car si les animaux sauvages doivent être tirés dans leur parc, c’est pour leur éviter un supplément de stress.

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Ce que dit la Loi

Le gibier détenu en enclos peut être tué seulement au moyen de chevrotines d’un calibre d’au moins 6,5 mm. La distance de tir doit se situer entre 10 et 30 mètres. Les daims peuvent également être étourdis au moyen de chevrotines d’un calibre de 5,6 mm si la distance de tir est inférieure à 25 mètres. C’est aussi possible si l’animal est tiré à partir d’un point surélevé de 1 à 4 m, lorsque le sol de son enclos n’est pas en dur et que la barrière atteint une hauteur de 1,80 m au moins

Dominique Suter