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La bataille pour le quartier de Gruvatiez a débuté

12 novembre 2015

Orbe – La Municipalité urbigène va défendre à l’unisson le projet de développement prévu au sud de la localité, avec le soutien du conseil et de deux comités de campagne. Les opposants croient en leurs chances.

L’Exécutif urbigène, représenté ici par Claude Recordon, syndic (à g.), ainsi que les municipaux Guido Roelfstra et Henri Germond, estime que le projet, né en 2008, est mûr pour se concrétiser. © Nadine Jacquet

L’Exécutif urbigène, représenté ici par Claude Recordon, syndic (à g.), ainsi que les municipaux Guido Roelfstra et Henri Germond, estime que le projet, né en 2008, est mûr pour se concrétiser.

Le 13 décembre s’est imposé comme une date incontournable dans le calendrier urbigène en cette année 2015. Elle permettra de savoir si la population partage la vision de l’Exécutif sur l’avenir de la Cité aux deux poissons. Pour rappel, le plan partiel d’affectation «Gruvatiez-En Lavegny», pierre angulaire du développement urbigène, avait été accepté par le Conseil communal lors de sa séance du 30 avril dernier. Un référendum contestant cette décision avait été lancé, récoltant 943 signatures valables, soit plus que les 700 requises. Le peuple devra, donc, décider s’il suit ou non les opposants.

Entièrement acquise au projet qui prévoit, notamment, la création de 500 logements, pour accueillir, à terme, 1200 personnes au sud de la localité, la Municipalité entend renforcer sa communication dans le but de convaincre la population que le futur, à Orbe, rime avec l’objectif d’atteindre les 10 000 habitants à un horizon de 15 à 20 ans. «Nous avons, jusqu’ici, effectué plusieurs présentations, mais la participation était décevante. Nous voulons que les habitants se sentent véritablement impliqués », commente Claude Recordon, syndic d’Orbe. Dans cette optique, des portes ouvertes thématiques seront organisées -les premières ont eu lieu hier- les mercredis précédant la votation, de 17h à 19h à l’Hôtel de Ville. Un site web (oui-a-gruvatiez.ch) entrera en fonction demain et un grand débat est programmé le 3 décembre, à 18h, au Casino.

Dix arguments principaux sont évoqués par les porteurs du projet: ce dernier rassemble, puisqu’il bénéficie de l’appui de l’Exécutif, de la majorité de l’organe délibérant, du Canton et de l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV). Le quartier se veut exemplaire en terme de développement durable. La création d’un biotope, l’arborisation, ainsi que le recours à un système de chauffage à distance et à des panneaux solaires pour assurer l’apport énergétique sont, par exemple, cités.

La croissance a été envisagée de manière réfléchie, à un rythme d’environ cent nouveaux habitants par année. «Orbe n’est pas Shanghai, il est impossible d’y voir 25 immeubles pousser en une année, comme dans cette ville d’Asie», indique Claude Recordon.

La venue de nouveaux contribuables, la mixité des logements, la cohérence avec l’implantation du RER, ainsi que celle, possible, du Centre de traitement et de réadaptation (CTR), mais aussi la création de 200 emplois, entre autres par le biais de commerces de proximité, sont aussi mis en avant. Quant à l’augmentation du trafic pointée du doigt par les opposants, elle s’annonce, étude à l’appui, moindre que si la configuration de 1996 -une zone à vocation majoritairement industrielle et artisanale- était maintenue. «D’un point de vue financier, le nouveau plan de quartier sera à la charge du promoteur», précise Claude Recordon.

Un comité de campagne et un comité de soutien se sont formés pour épauler les municipaux dans leur quête de suffrages. «J’espère que les jeunes viendront voter, car ce projet concerne directement les vingt ans et plus», conclut le syndic.

 

L’ancien municipal Walter Balimann fait partie des référendaires

«Un projet trop ambitieux pour Orbe»

Walter Balimann est l’un des initiateurs du référendum s’opposant au plan partiel d’affectation «Gruvatiez-En Lavegny», qui organiseront une réunion d’information, lundi dès 20h au Casino d’Orbe. Pour cet ancien municipal, «ce projet monstrueux n’est pas adapté à la Cité aux deux poissons, mais plutôt à Lausanne, voire à Yverdon- les-Bains». Sa plus grande crainte? Voir se confirmer l’étiquette de «cité-dortoir», avec un centre-ville moribond, coincé entre deux pôles de développement, au nord et au sud. «Il faut privilégier la qualité de vie à Orbe avant de miser sur l’augmentation du nombre d’habitants», déclare-t-il. Le concept de quartier vert, gage de bien-être pour ses habitants, prôné par les défenseurs du projet, le laisse pour le moins sceptique: «Le même type de promesses avait été faites pour les Fleurs de Lys, mais elles n’ont pas été respectées. Des blocs ont été construits à la place des maisons prévues initialement et c’est, aujourd’hui, le seul quartier urbigène qui n’a pas de place de jeux», affirme-t-il. Et de conclure: «J’espère vraiment que la population nous suivra le 13 décembre. Ce projet serait une catastrophe pour Orbe.»

Ludovic Pillonel