Vallorbe – La Commune a inauguré, pour les 10 ans de l’entreprise VO Energies, une nouvelle centrale hydraulique. Mais les futurs projets énergétiques vallorbiers, eux, passeront d’abord par l’exploitation du bois, issu de ses nombreuses forêts.
Lorsque l’on a l’énergie d’entreprendre, souvent, les projets s’enchaînent et se réalisent. Le cas de la centrale hydroélectrique du Bief Rouge à Vallorbe en est la preuve. Hier, la turbine a été officiellement mise en route (lire l’encadré ci-dessous).
Si l’énergie hydraulique représente un des atouts de Vallorbe, l’avenir immédiat s’inscrit plutôt dans la valorisation du bois. En effet, la Commune est en train de ficeler le projet d’un chauffage à distance, à copeaux, pour plusieurs bâtiments communaux. «Nous avons un projet en cours, en partenariat avec VOEnergies (VOE), pour un chauffage à bois à distance qui alimenterait les bâtiments scolaires, la garderie, l’église catholique ainsi que l’Auberge pour tous, a détaillé Stéphane Costantini, syndic de Vallorbe et vice-président du conseil d’administration de VOE, hier en marge de la conférence de presse. Annoncé l’an dernier au Conseil communal, le projet avance. L’idée serait de communiquer bientôt les données techniques et de concrétiser le projet à l’été 2018.» La chaudière et le réservoir pour les copeaux se trouveront dans le collège emblématique de 1915, l’accueil éventuel de ces installations avait été déjà prévu lors de sa récente rénovation.
A fond dans le bois
Le choix du bois n’est pas une première à Vallorbe, grande commune forestière. «Nous avions déjà fait deux excellentes expériences avec le chauffage à bois, poursuit Stéphane Costantini. Une lors de la rénovation du Casino en 2012, et l’autre en 2014, dans un autre bâtiment communal locatif, à la rue de Pontarlier. Avant cela, nous avions déjà anticipé en construisant un hangar pour stocker les copeaux à côté de notre déchetterie.» En exploitant ainsi son propre bois, la Commune de Vallorbe conserve le contrôle sur toute la chaîne, de l’abattage au chauffage, ce qui évite aussi certains frais auxquels des intermédiaires auraient pu prétendre. Le chauffage au bois devrait ainsi remplacer une chaudière à mazout, encore en exploitation aujourd’hui.
Stratégie diversifiée
Au niveau de l’entreprise VO Energies, qui fêtait, hier, ses dix ans, la volonté de continuer à se développer demeure bien réelle. «On va tenter de consolider tout ça, et continuer de grandir, évoque Claude Recordon, président du conseil d’administration. Notre terrain de jeu peut encore s’agrandir sur le territoire suisse.» L’homme fort de la société admet sans fausse modestie que les choix stratégiques ont toujours été soumis au révélateur du résultat financier.
«Notre optique a toujours été que, sur chaque opération, nous devons effectuer un bénéfice, avoue-t-il. La grande diversification (électricité, distribution de gaz, téléréseaux, multimédia, panneau solaires, éoliennes, etc) fait partie intégrante du business plan de VO Energies.
«C’est notre core business d’avoir plusieurs activités, et c’est peut-être ce qui fait notre particularité, lance encore Claude Recordon. C’est aussi assurément un rempart contre l’absorption de la société par un prédateur plus important.»
VO Energies en quelques dates
23 janvier 2007: création de la Vallé de l’Orbe Energies SA.
2008: acquisition de Télédistribution SA, le téléréseau de la région de Vallorbe.
2009: acquisition de Télécité SA, téléréseau de la région d’Orbe.
2013: inauguration de la nouvelle centrale hydroélectrique du Moulinet à Orbe.
2014: inauguration de la centrale solaire «Nestlé» en partenariat avec Romande Energie.
2015: acquisition d’Oronvision SA et de Mormonnet SA, téléréseaux d’Oron et de La Sarraz, et d’Urbagaz, distribution de gaz dans la région d’Orbe.
Prise de participation dans Net+, fournisseur de prestations multimédia.
Pour ses dix ans, l’entreprise VO Energies réalise un projet imaginé il y a presque un siècle
La nouvelle petite centrale hydroélectrique du Bief Rouge n’a pas été imaginée récemment. Cette réalisation moderne possède, pour point de départ, une inondation.
En 1912, lors du percement du tunnel du Mont d’Or, un conduit karstique d’eau est percé et l’eau déboule dans le tunnel. Plus tard, dans les années 1920, la Commune imagine utiliser cette eau de manière industrielle, mais rien ne se fait alors. Un sursaut d’intérêt avait pointé durant les années 1960, mais sans que rien de solide ne sorte véritablement. Ensuite, le projet a dormi, bien au chaud, dans les archives communales vallorbières durant plusieurs décennies.
Hier, en fin de matinée, le projet a pris un tour tout à fait concret, plus de cent ans après les premières réflexions, puisque la turbine a effectué ses premières rotations officielles.
Alimentée par un réservoir de 36m3 via une conduite forcée de septante mètres, l’installation sera capable de fournir de l’électricité à environ une centaine de ménages de la région, soit environ 4000 kW/h par ménage.