Le gardien venu de loin

Handball – A 35 ans, Idan Abramov vit une seconde jeunesse avec l’US Yverdon. A tel point que la sélection israélienne s’intéresse à lui.

Idan Abramov croit au potentiel de l’US Yverdon.

Depuis qu’il est à l’USY Handball, Idan Abramov ne laisse pas indiffèrent. L’homme, que l’entraîneur Zoltan Majeri a recruté l’été dernier, a montré toutes ses qualités dans le championnat de 1re ligue. Ceux qui suivent régulièrement l’équipe savent que le portier israélien se caractérise, avant tout, par un fort tempérament et une détermination à toute épreuve. Et ses prestations ont eu écho au-delà des frontières nationales, puisque le gardien de 35 ans a été approché par la sélection de son pays.

Idan, comment se fait-il que vous jouez à Yverdon?

Je suis venu en Suisse, en 2011, pour le travail. je devais rester pour une période d’un mois et demi, mais j’ai trouvé l’amour avec une Suissesse, et nous nous sommes mariés. Ce n’était pas évident d’arriver comme ça dans un nouveau pays, et je cherchais à reconstruire une vie sociale. Alors, j’ai cherché un club pour m’entraîner un petit peu et m’amuser, et je suis allé jouer à Vevey. J’ai, ensuite, été contraint d’arrêter le sport à cause d’une blessure chronique à un coude. Finalement, Zoltan Majeri est venu me convaincre de reprendre à Yverdon. Au début, j’étais réticent, mais j’ai finalement accepté. L’histoire a commencé comme ça.

L’équipe est actuellement 3e du championnat de 1re ligue, à sept points de Chênois-Genève, le 2e. Est-ce donc possible de viser une promotion, à l’avenir?

Déjà, personnellement, mon objectif quand j’ai décidé de venir ici, était de monter. Et dès que j’ai joué avec mes nouveaux coéquipiers, à la Lovats Cup (réd: le tournoi de préparation international disputé à Yverdon, chaque été), j’ai immédiatement estimé qu’on pouvait réussir. Je le pense encore plus maintenant qu’on montre ce qu’on sait faire et qu’on a «récupéré» des points perdus durant le 1er tour. Mon avis est que nous sommes meilleurs que tout le monde dans le groupe, excepté Soleure (réd: les Alémaniques réalisent un parcours parfait de seize matches pour autant de victoires). Je suis sûr qu’on a le niveau pour jouer plus haut, mais il faut etre patient.

Est-ce que vous vous voyez dans la durée à Yverdon?

Je trouve le projet du club magnifique. Je suis très content de jouer ici et je n’ai aucune raison de m’en aller (réd: Idan Abramov, qui a habité à Villars-sur-Ollon vit, désormais, à Paudex). Le coach, l’équipe et ma femme jouent un rôle important dans mon succès. Personnellement, je veux continuer à aider l’USY et, pourquoi pas, être sélectionné par Israël. C’est un petit rêve qui trotte dans ma tête.

Justement, il se dit que vous avez été approché par l’équipe israélienne…

La sélection s’est renseignée sur moi, en effet. L’entraîneur des gardiens, Alexandru Buligan, a parlé avec Zoltan Majeri et a demandé à voir des vidéos de mes prestations avec Yverdon. J’ai moi-même pu discuter avec le coach. Du coup, je caresse un petit espoir, on ne sait jamais!

Vous connaissez bien l’équipe?

Cela fait cinq ou six ans que je ne suis plus en Israël. Du coup, je connais moins l’équipe. Je regarde simplement à la télé. J’essaie de suivre le championnat et de visionner le plus de matches possible. Le handball israélien a bien progressé depuis deux ou trois ans. Il y a beaucoup de projets pour former des jeunes gardiens et joueurs là-bas, et c’est très bien.