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Les occupants ne goûtent pas à la visite «accompagnée» de Christian Weiler
Selon les occupants, l'espace est ouvert, mais aux personnes qui veulent participer au projet.

Les occupants ne goûtent pas à la visite «accompagnée» de Christian Weiler

6 novembre 2021

Clendy-Dessous – Le municipal yverdonnois a averti les activistes quant à la présence d’amiante dans le bâtiment qu’ils occupent. Mais la venue d’agents de Police Nord vaudois dans les lieux n’a pas plu aux militants.

Christian Weiler, municipal de la police, s’est rendu cet après-midi au sein de l’occupation de Clendy-Dessous. Le conseiller communal Ruben Ramchurn avait évoqué jeudi lors de la séance du Conseil la présence potentielle d’amiante sur le site. C’est pour annoncer aux militants que la substance nocive est bien présente dans le bâtiment que l’élu s’est déplacé ce samedi.

Quelques heures après le passage du municipal, la dizaine de personnes réunies au sein du bâtiment occupé n’avait pas l’air particulièrement préoccupée. Rapidement, un militant se dévoue pour donner son appréciation de l’échange avec Christian Weiler. «Ce qui nous a surpris, c’est que le municipal et les deux agents de police ont toqué et sont entrés sans qu’on leur ouvre la porte. Ils n’habitent pas les lieux et on a trouvé cette manière de faire assez invasive. Evidemment, le lieu est un endroit d’accueil, mais il est ouvert aux personnes du quartier et à celles et ceux qui veulent participer au projet. Pas à des institutions autoritaires comme la Police. On peut discuter avec des agents, mais pas dans le cadre de leur fonction, qui ne leur permet justement pas ce dialogue. Venir accompagné de deux policiers, c’est que la visite n’était pas neutre.»

Sans vouloir citer Ruben Ramchurn, cet activiste avoue être attristé par l’intervention du conseiller communal, qui s’était rendu à Clendy-Dessous et avait parlé avec les occupants. «Je trouve petit qu’un élu soit venu soit disant pour discuter, puis interpelle le Conseil communal au sujet de l’amiante.»

Pas de «gros travaux»

Quant à la discussion avec Christian Weiler, elle aurait été relativement courte. «Il nous a remis un courrier, et nous avons écouté ce qu’il avait à nous dire. Nous avons été avertis de la dangerosité potentielle des lieux du fait de l’amiante et on nous a interdit de réaliser des travaux. Mais je tiens à dire: nous n’avons pas entrepris de gros travaux, à même de toucher la partie amiantée de la structure du bâtiment. Il s’agit plutôt d’aménagements intérieurs. D’ailleurs, le rapport selon lequel il y aurait de l’amiante ne nous a pas été transmis et il n’en est pas fait mention dans la lettre de la Municipalité non plus.»

Mais la présence d’amiante dans le bâtiment pourrait-il pousser les occupants à quitter les lieux? «Le collectif ne s’est pas réuni, donc je ne peux pas parler à sa place, explique le militant. Personnellement, je suis au courant que les bâtiments de cette époque peuvent en contenir et c’est d’ailleurs notamment pour cela que nous ne réalisons pas de gros travaux susceptibles de libérer de la poussière d’amiante.»

Enfin, l’activiste tire quand même un point positif de cette rencontre avec Christian Weiler. «Au moins avec cette lettre, on a la certitude que la Municipalité sait où nous trouver si elle veut communiquer avec nous. On espère qu’elle nous a transmis cette information avec de bonnes intention et pas dans le but de nous mettre la pression. De notre côté, nous restons ouverts au dialogue avec la Municipalité.»