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«On met tout en œuvre pour faire ce Comptoir en mars»
Pierre Gasser. © Michel Duperrex

«On met tout en œuvre pour faire ce Comptoir en mars»

31 décembre 2020

Le 46e Comptoir du Nord vaudois est prévu du 19 au 28 mars. Pierre Gasser, président du comité d’organisation, se montre résolument optimiste, mais avec les yeux ouverts.

Peut-on se préparer à venir au parc des Rives au mois de mars?

Absolument! On espère bien, on est positifs et on est prêts à faire feu, ça c’est sûr. Malgré les déboires qu’on a eus cette année, on met tout en œuvre pour y arriver. On a recontacté nos exposants, il y a eu cette séance où on a fait le point, où on a expliqué la situation. On est en train de rechercher des nouveaux exposants, qu’on a d’ailleurs pour la plupart trouvés. À 90 ou 95%, on est complets pour l’année prochaine. Donc maintenant, il n’y a plus qu’une chose, c’est croiser les doigts pour espérer que ça se fasse.

Avez-vous de nouveaux exposants?

On en a trois gros qui se sont inscrits, qui prennent des grandes surfaces. On a des petits exposants qui ne viendront pas, pour différentes raisons. Soit ils n’ont pas les moyens, soit ils ont changé de business, par exemple. On a un petit peu de place dans les petits stands, mais dans les gros, on est complets. Ce qui est évidemment une bonne nouvelle. Malgré tout, les gens ont envie de faire ce comptoir. On sent ce besoin de se retrouver, de se voir, de rencontrer du monde.

Mais on imagine bien que ce sera compliqué pour le secteur des restaurants et des bars quand même…

Pour les restaurants, on va essayer de régler le problème en leur donnant plus de place, parce qu’il y a de fortes chances qu’on n’en ait pas le même nombre que d’habitude. Ce n’est en effet pas impossible qu’il y ait un restaurateur qui ne vienne pas. On aura donc la possibilité d’agrandir la surface des autres pour qu’ils aient la distanciation nécessaire. Les commerçants d’une manière générale vont être traités de la même façon que n’importe quel commerce en ville. Si les restaurateurs sont fermés partout, le problème sera malheureusement vite réglé pour nous. Mais ça, personne ne peut le dire aujourd’hui, on n’a pas une boule de cristal pour nous dire aujourd’hui si oui ou non on va pouvoir faire ce Comptoir ou pas.

Dans quel état d’esprit se trouve le comité? Vous arrivez à vous investir à 100% pour un événement qui pourrait potentiellement ne pas avoir lieu?

On est motivés à fond. Pour nous, c’est aussi une question de survie. Si les tentes n’étaient pas montées, et qu’on n’avait pas ce montant investi sur cette place, on ne prendrait peut-être pas le risque de le faire au printemps, avec cette nouvelle vague qui arrive, mais maintenant qu’on a pris la décision, on est à fond. On est hyper-motivés.

Pourriez-vous éventuellement repousser le Comptoir à l’été ou même après?

L’objectif, c’est de maintenir les dates telles qu’elles sont, fin mars. Si ce n’est pas possible, il faudra bien qu’on repousse. On a échafaudé plusieurs scenarii, on n’est pas tombés de la dernière pluie. Un des scenarii, c’est fin mai-début juin, mais l’objectif c’est tout de même de le faire avant l’été. Nos exposants sont majoritairement des commerçants qui vendent du matériel pour l’été, des machines de jardin, des choses comme ça. Si vraiment on ne peut pas le faire, on repoussera, mais personne ne peut le dire aujourd’hui.

Êtes-vous toujours aussi ferme avec les exposants qui ont payé pour 2020? Vous ne les rembourserez pas?

Ceux qui ont payé et ne viennent pas ne seront pas remboursés. Mais ceux qui ont payé quelque chose, ils viennent, en général… Il y en a qui n’ont rien payé. Ceux-là ne viennent pas, ma foi… Le cas est vite réglé.

Et pour ceux qui ont payé?

On en a deux ou trois qui ont payé, mais qui ne viendront pas.

Vous ne pouvez vraiment pas trouver aucun arrangement avec eux?

Pour le moment, c’est une question juridique. On reste sur nos positions. On en a eu un ou deux qui nous ont écrit par avocat interposé, ce qui est leur droit. On leur a répondu et ça s’est relativement vite calmé. Et ceux qui viennent en 2021 et qui ont payé en 2020, ça ne leur coûte pas un franc de plus, c’est bien de le préciser quand même. Ceux-là sont derrière nous et ont envie de le faire. Si on le repousse encore pour des raisons de pandémie, on sera exactement dans le même cas. Ce n’est pas nous qui ne voulions pas faire le Comptoir, on nous a interdit de le faire! On ne nous a pas donné l’autorisation d’ouvrir, à quinze jours du début. Nous, on a fait notre boulot, on était prêts, on voulait ouvrir.

Arrivez-vous à être créatifs dans ce contexte?

Le Comptoir sera différent des autres années, ça c’est sûr. On est obligés de se réinventer au niveau du circuit, de la taille des restaurants. Il faudra trouver une solution pour les bars. Six cents personnes debout dans la tente des bars, c’est fini. Donc oui, il faudra être créatifs, mais on a bossé, je vous assure! C’est même l’année où on a le plus bossé pour le Comptoir sans que ça nous rapporte rien, évidemment. On est passés par tous les états d’âme. Maintenant, on attend des directives de la police du commerce et on va voir comment on peut faire. Le but, je le redis, c’est d’y arriver. Et nous sommes positifs.

 

Il a proposé le site du Comptoir pour lutter contre le Covid

 

Les tentes sont restées montées sur le site du Comptoir, en attendant le début des travaux. Le comité a cependant eu une bonne idée, celle de proposer les infrastructures aux autorités dans le cadre de la lutte contre le Covid. «On a appelé le centre de coordination pour leur proposer de faire un hôpital de campagne ou que sais-je… Ils nous ont remerciés en nous indiquant que pour l’instant, ils n’en avaient pas besoin. Les tentes étaient là, il y avait juste un peu de chauffage à installer», indique Pierre Gasser. L’intention était là, d’autant, donc, que les tentes n’ont jamais été démontées depuis le printemps dernier. «Le matériel appartient au cantinier, qui n’avait aucune manifestation cette année, donc ce n’était pas un problème. Soit il le laissait dans son dépôt, soit il nous le laissait en location contre un complément…» Quant à la Municipalité, elle n’a pour l’heure rien facturé pour les mois où les tentes sont restées inutilisées cet été et cet automne. «On n’a pas parlé de frais pour l’instant, on part du principe que c’est un geste que la Commune fait pour nous, je suppose qu’ils ne vont pas nous facturer la location du terrain. Ce serait signer notre arrêt de mort», enchaîne le président.

 

La SUVA reste l’invité

 

Pas de changement par rapport à l’édition 2020: la SUVA a accepté l’invitation du Comptoir de décaler d’une année sa venue comme invité d’honneur. «Une bonne nouvelle», confirme Pierre Gasser.