Lilian Feger est le nouveau visage du Château de Grandson. Dès le 1er mars, elle occupera le rôle de directrice du monument emblématique de la Cité d’Othon. Un bâtiment qu’elle veut faire découvrir à toute la Suisse, tout en protégeant le lien qui l’unit à la population locale.
Le Château de Grandson connaît sa nouvelle tête pensante! La Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte (SKKG), fondation propriétaire du bâtiment, avait été claire: elle voulait une pointure pour remplacer Sylvie Gellein, ancienne directrice-intendante, et porter le renouveau muséal du site, appuyé par un budget de plus de 40 millions de francs. Car en 2026 sonne la date butoir du 550e anniversaire de la Bataille de Grandson. Cette pointure, c’est Lilian Feger, Franco-Allemande dont le profil a fait mouche parmi 140 candidatures.
Son expérience
Le lien avec l’époque médiévale, Lilian Feger l’entretient depuis sa formation d’origine: musicienne. Mais son truc, ce n’est pas l’électro ou le rap. «J’ai étudié la musque ancienne, principalement à Genève et à Lyon. Pour résumer, après Mozart ça devient trop récent!, sourit la nouvelle directrice du Château de Grandson. J’ai ensuite créé un ensemble de musique, ce qui m’a permis de mettre un premier pied dans la gestion culturelle.» Par la suite, elle a ajouté une corde à son arc en effectuant une formation en management à Zurich.
Après ses formations, et durant quatre ans, elle a conseillé de nombreux acteurs culturels, en Suisse et ailleurs en Europe. «J’ai par exemple participé à la demande de la Ville de Lyon pour devenir capitale européenne de la culture.» En obtenant le poste de coordinatrice générale de la Biennale internationale du design de Saint-Étienne, en 2008, elle passe pour la première fois du côté de la direction. Ces dix dernières années, elle a été active dans le domaine du digital et dans celui de la communication.
Le choix de Grandson
«Cette offre d’emploi tombait à pic! Même si j’apprécie les domaines du digital et de la communication, je ressentais l’envie de retourner à la culture, confie Lilian Feger. Donc quand j’ai appris que ma candidature était retenue pour le Château, c’était génial! Je ne vais pas dire que c’est un aboutissement, parce que ça vient de commencer, mais ce que je peux dire c’est que je me projette déjà dans ce poste.»
La femme de 50 ans, née en Allemagne, sait néanmoins que les attentes de la SKKG sont élevées. «J’hérite d’une bonne base sur laquelle construire, mais le chantier est très grand. Ce n’est pas un hasard si on m’a choisi. J’ai les épaules solides, assure-t-elle. J’ai beaucoup travaillé à l’international et c’est un des chantiers majeurs du Château. Chaque chose se fera étape après étape, mais à terme nous voulons attirer des visiteurs du monde entier.» Dominique Alain Freymond, président de la Fondation du Château de Grandson lance même un chiffre: passer de 30 000 à 80 000 visiteurs.
Son lien avec la région
À peine a-t-elle appris sa nomination que Lilian Feger a choisi de déménager de Lyon à Yverdon. «Je ne connais pas encore la région, mais je sens que je vais m’y plaire», indique celle qui est consciente du lien fort qui existe entre le Château et la population locale. «L’objectif, c’est qu’il soit vivant et ouvert à tous.»
Sérénité face au Covid
En pleine pandémie mondiale, est-ce bien le bon moment pour revenir dans le milieu de la culture? «Bien sûr! Comme tout le monde, j’espère que nous pourrons rouvrir au plus vite. Mais la crise me laisse le temps de rencontrer les différents acteurs dans le calme. Et nous avons de toute façon du pain sur la planche!»
La nouvelle direction
À court terme, l’objectif de Lilian Feger est clair: faire en sorte que la restauration du Château soit terminée pour fêter le 550e anniversaire de la Bataille de Grandson, en 2026. Et elle peut compter sur une équipe expérimentée pour y arriver, puisqu’elle est entourée de Camille Verdier, conservateur, et Catherine Staffieri, responsable administrative.
