Bataille contre les rats à Léon-Jaquier
24 novembre 2010Phénomène difficilement explicable -il n’y a pas eu, dans le quartier, de gros chantier susceptible de les avoir dérangés- les rats ont envahi les caves de plusieurs immeubles. Une telle invasion avait été constatée à Neuchâtel lors de la construction de l’autoroute A 5.
Ce n’est pas «La Peste» d’Albert Camus, mais le phénomène n’en est pas moins désagréable pour les habitants de la rue Léon-Jaquier, dans le quartier des Prés-du-Lac. Depuis plusieurs mois, les rats ont envahi les caves des immeubles propriété de la Ville d’Yverdon-les-Bains. Après des tentatives de dératisation, la Ville n’a pas eu autre solution que celle consistant à recourir à l’évacuation des caves de tous les immeubles afin de procéder au bétonnage du sol.
«Les rats ont commencé à squatter les caves le printemps dernier. Une société de dératisation est venue. De nombreux rats sont morts, mais d’autres ont pris leur place. Lorsque j’ai évacué les affaires de ma cave, elles étaient souillées d’urine et de crottes. Des livres et d’autres objets étaient rongés, de même qu’un sac de couchage, dans lequel j’ai trouvé deux cadavres de rats», témoigne un habitant. Et d’ajouter, il y en a même un qui est monté dans mon appartement pour faire la poubelle. Je ne sais pas par où il est arrivé, mais il a dû suivre les canalisations sous l’évier. Je trouve cela incroyable!»
Dans un autre appartement, un rat a rongé le câble électrique du réfrigérateur. Dans le même immeuble, au 12 de la rue Léon-Jaquier, une retraitée témoigne: «Tout ce que j’avais dans la cave, j’ai dû le jeter. J’avais même un parasol neuf, ils l’ont soigneusement rongé, très régulièrement, comme s’ils avaient fait une broderie.»
Une conception ancienne
«Ces rats, c’est de la s…!» Chef du Service de l’urbanisme et des bâtiments (URBAT) de la Ville d’Yverdon-les-Bains, Markus Baertschi confirme les plaintes des habitants. Difficile de savoir pourquoi ces animaux ont tout d’un coup envahi les immeubles du quartier. «On pense que certains ont trouvé de la nourriture et l mouvement s’est enclenché. Les tentatives de dératisation ont échoué. Alors, nous avons décidé de bétonner le sol des caves.»
En effet, seule une couche de galets recouvrait le sable de fond. Il n’y a pas de radier dans ces immeubles de conception ancienne. Si bien que les rats ont creusé pour arriver dans les sous-sols.
Une entreprise privée a été mandatée pour évacuer les galets et poser une couche de béton. Mais avant cette opération, les locataires doivent évacuer le contenu de leurs caves. Une opération pas toujours facile. Le chef d’URBAT l’admet: «Cela a créé pas mal d’inconvénients et de l’incompréhension chez les locataires. Mais nous n’avions pas d’autre solution.»
Si beaucoup de personnes ont décidé de tout jeter -il y avait des excréments partout-, d’autres ont tenté de garder les objets auxquels elles tiennent le plus. «C’est embêtant, parce que l’urine de rat, ça pue! Et on ne peut pas garder ça dans l’appartement», se plaint une locataire. Il ne reste qu’à espérer que le barrage de béton permette d’endiguer cette invasion.