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Le Parti socialiste mise sur la continuité

15 décembre 2010

Parmi les dernières formations à dévoiler sa stratégie, le Parti socialiste yverdonnois a choisi de présenter les trois conseillers municipaux sortants pour les élections de mars et avril 2011. «Le choix de la sagesse», selon son président Stéphane Balet.

Nathalie Saugy et Jean-Claude Ruchet se représentent à la Municipalité. Qu’on ne s’y trompe pas, Cédric Pillonel (à droite), malgré sa chemise rouge, n’a pas rejoint les rangs du PS, mais une alliance entre les Verts et le PS est probable au second tour et exclue au premier.

Nathalie Saugy et Jean-Claude Ruchet se représentent à la Municipalité. Qu’on ne s’y trompe pas, Cédric Pillonel (à droite), malgré sa chemise rouge, n’a pas rejoint les rangs du PS, mais une alliance entre les Verts et le PS est probable au second tour et exclue au premier.

«Nous avons décidé de présenter les trois municipaux sortants, et de ne pas ajouter un quatrième prétendant. Ce choix est celui de la sagesse.»

Stéphane Balet, président du Parti socialiste yverdonnois, le sait mieux que personne: la rumeur laissait entendre que son parti aurait pu tenter de placer quatre représentants à la Municipalité. Rumeur balayée, donc, mardi matin, à l’heure de l’annonce officielle des candidatures socialistes à la Municipalité. «Nous avions d’autres candidats», précise Stéphane Balet, pour mieux souligner encore la confiance accordée par le Parti à ses trois conseillers municipaux. Leur travail jusqu’alors? «Il est excellent», souffle Stéphane Balet.

Confiance absolue, donc, à Jean-Claude Ruchet, Nathalie Saugy et au syndic Daniel von Siebenthal, lequel entend également bien se représenter comme syndic, aucun doute à ce sujet. Le Parti socialiste mise donc sur un siège, au minimum, pour les Verts, afin d’avoir une majorité de gauche à la Municipalité. Pas question pour autant de présenter une liste commune au premier tour. Stéphane Balet, toujours: «Nous envisageons une telle alliance lors du second tour, mais elle est clairement exclue lors du premier.» Une majorité de gauche, en misant sur la continuité, voilà pour la Municipalité. Et pour le Conseil communal? «Nous étions le premier groupe en nombre lors des dernières élections, et avons été dépassés par le Parti libéral-radical, à l’issue de la fusion. Notre but est de redevenir le groupe le plus important, mais également d’avoir une majorité de gauche qui soit claire au Conseil communal.»

Il est vrai que la situation actuelle est parfois un peu floue, puisqu’il suffit d’une ou deux absences dans l’un ou l’autre camp pour que la majorité bascule à gauche ou à droite. Le PS, et c’est bien légitime, aimerait la faire basculer à gauche, grâce au choix du peuple. Un chiffre? «55 conseillers de gauche serait un bon nombre.» Le PS présentera une liste à cinquante noms et comptera donc, là aussi, sur les Verts, mais aussi sur Solidarité&Ecologie, pour être majoritaire. Comme l’a relevé le syndic Daniel von Siebenthal, le temps où le PS était largement majoritaire à Yverdon est révolu.

La lutte s’annonce acharnée pour les sept sièges municipaux tout comme pour le Conseil communal

Si les Socialistes ont dévoilé leur stratégie cette semaine, les autres groupes représentés au Conseil communal ont déjà tous plus ou moins mis les forces en présence sur la table.

Du côté de la formation qui est, pour l’instant, la mieux représentée au Conseil, à savoir le Parti libéral-radical (33 élus), quatre candidats partiront à l’assaut de la Municipalité: Marc-André Burkhard et Jean-Daniel Carrard (sortants), mais aussi Gloria Capt et Eric Gentizon. Le but? Conserver, au minimum, les trois sièges restants, après en avoir déjà perdu un en cours de législature, avec le remplacement de Rémy Jaquier par le socialiste Jean-Claude Ruchet. Le Parti libéral-radical joue donc la carte du dynamisme, et devra garder un oeil attentif sur sa droite, où l’UDC Alain Willommet entend bien jouer sa carte à fond, en profitant de la dynamique actuelle de son parti, tant sur le plan national que cantonal. Un siège pour l’UDC (huit élus) est ainsi envisageable, tout comme pour l’UDF (six élus), qui a décidé de lancer Jérôme Wulliamoz et Maximilien Bernhard, le deuxième partant, en raison de sa longue expérience et de sa plus grande popularité au sein de l’électorat yverdonnois, avec une longueur d’avance. Tout à droite, le Mouvement citoyen vaudois a créé sa section nord-vaudoise et pourrait lancer un candidat à la Municipalité, mais sa priorité sera de gagner des sièges au Conseil communal, tout comme les Verts-libéraux.

Quatre candidats pour le PLR, un pour l’UDC, un pour l’UDF et, sans doute, deux pour les Verts (13 élus). Si le choix doit encore être avalisé par les membres de la section yverdonnoise, les Verts ont décidé de présenter Cédric Pillonel, municipal sortant, ainsi que Marianne Savary, ancienne présidente du Conseil et députée. La jeune femme et sa solide expérience politique semblent avoir les moyens de conquérir un deuxième siège pour les Verts. Au détriment de leurs cousins socialistes ou du PLR? La réponse est peu évidente à donner à ce stade. Egalement à gauche, Solidarité&Ecologie (5 élus) n’exclut pas de présenter un candidat, mais entend surtout exister au Conseil communal.

Les dernières élections semblent avoir montré que la gauche a une petite longueur d’avance à Yverdon. Suffisant pour conserver la majorité, voire même pour l’accentuer? Réponse au mois de mars (premier tour) et d’avril (deuxième tour).

Timothée Guillemin