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Les gymnasiens romands ont choisi

23 janvier 2012

Reynald Freudiger, auteur d’«Angeles» a séduit les gymnasiens de vingt-huit classes, dont la 2m02 d’Yverdon. Cet enseignant de Burier a reçu son prix devant 460 étudiants dans un Théâtre Bennon Besson bruyant et plein à craquer.

Reynald Freudiger, enseignant au Gymnase de Burier, est le lauréat du Roman des Romands 2011!

Pierre Bauer a sans doute rarement vu un public aussi dissipé dans «son» Théâtre Benno Besson! Les 460 gymnasiens venus de toute la Romandie, rassemblés à Yverdon, vendredi dernier, ont en effet bruyamment manifesté, à plusieurs reprises (avec une mention spéciale pour les Jurassiens…), leur approbation quant aux différentes récompenses remises par l’Association pour le Roman des Romands. Parmi elles, celle qui a provoqué une véritable explosion de joie, la lecture du nom de Reynald Freudiger en tant que lauréat du prix principal. Cet enseignant de 33 ans au Gymnase de Burier, sur la Riviera, a en effet été élu lauréat du Roman des Romands 2011 par plus de 650 gymnasiens provenant de vingt-huit classes romandes.

Un lauréat ému

Le lauréat a alors été invité sur scène, quelques minutes après la conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon et le conseiller aux Etats Luc Recordon, venus apporter leur soutien à la troisième édition d’un prix qui commence à devenir, gentiment, une institution dans le paysage romand, même si sa créatrice Fabienne Althaus Humerose, s’en est modestement défendue. Reynald Freudiger, légèrement ému («J’ai la main qui tremble, excusez-moi») est alors brièvement revenu, devant les gymnasiens dissipés, sur son oeuvre, lui qui, comme ses huit collègues écrivains, a déjà eu à les affronter classe par classe tout au long de l’année pour «défendre» son roman: «Angeles» est un livre, disons plutôt un recueil, que j’ai commencé à partir d’un simple post-it, sur lequel était écrit Alors je l’ai tué. Ce post-it est longtemps resté sur mon bureau, jusqu’à ce que je décide d’en faire quelque chose. J’ai beaucoup aimé les rencontres, parce qu’elles m’ont aidé à me replonger dans les échecs et les réussites de ce recueil. A travers les questions, j’ai été amené à reconstruire ma propre lecture. Le livre, une fois qu’il est écrit, n’appartient plus à son auteur, mais à ses lecteurs. C’est pour cela que l’exercice de revenir dessus devant son public s’est révélé très délicat, mais très enrichissant. Vous vous l’êtes approprié, et vous avez eu bien raison. Le plus dur, c’est d’expliquer son histoire à un public, parce que, justement, le travail d’un écrivain est de ne pas revenir sur un livre.» Son vrai tour de force vendredi? Par ces quelques paroles, il a réussi à faire taire 460 gymnasiens ce qui l’a, le temps d’un discours, rendu plus efficace qu’une conseillère d’Etat et un conseiller aux Etats!

Timothée Guillemin