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Le Village de PlanetSolar amarré à Yverdon

4 septembre 2009

L’exposition itinérante a été inaugurée mercredi malgré les foudres du ciel qui ont anéanti deux de ses sphères.

Les visiteurs du vernissage ont pu tester le simulateur du bateau PlanetSolar.

Les visiteurs du vernissage ont pu tester le simulateur du bateau PlanetSolar.

On ne mate pas la nature. C’est donc avec philosophie que le père du plus grand catamaran solaire du monde, PlanetSolar, et futur skipper, Raphaël Domjan a annoncé la nouvelle à ses invités venus inaugurer l’exposition du Village mercredi dernier: l’équipe de PlanetSolar a subi son premier grain hier soir. L’orage et le vent, qui a soufflé à près de 100km/h dans la région, ont endommagé deux des trois bulles de l’exposition destinée à promouvoir le projet. Seule la sphère principale, dédiée à l’écologie, a tenu. «En bons marins, nous avons veillé à tout sauvegarder et les animations des sphères sociale et économie ont été transférées dans les locaux du Théâtre Benno Besson.»

Et de rappeler le choix d’Yverdon-les-Bains pour débuter la tournée de l’exposition itinérante: terre d’accueil du poste de pilotage du projet, puisque les bureaux de PlanetSolar se trouvent à Y-Parc, la Ville d’Yverdon, l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV) ou encore la HEIG-VD, figurent parmi les premiers partenaires du projet. Un extraordinaire défi technologique et humain, né d’un rêve estimé à 20 millions de francs, il y a plus de vingt ans: «Nous devons nous poser des questions sur les technologies de demain, mais nous devons aussi apporter des solutions», ne cesse de rappeler le doux rêveur.

Considéré désormais comme un challenger au côté de son co-skipper Gérard d’Aboville, Raphaël Domjan est aujourd’hui suivi par de nombreux partenaires, parmi lesquels le Canton de Vaud, «dont nous nous ferons l’ambassadeur». Le trentenaire a encore annoncé l’arrivée sur le navire de Météo-France, en tant que partenaire scientifique, et de SunPower Corporation, producteur de cellules solaires. «Leader dans son domaine, cette entreprise américaine s’engage à nous soutenir en fournissant les cellules solaires du bateau, soit 38 000 cellules (470m2), au rendement minimum très élevé de 22%.»

Par ce défi, l’équipe PlanetSolar veut démontrer qu’il est possible, à l’aide de la technologie et grâce aux connaissances actuelles, de passer de l’ère du pétrole à celle du soleil et de l’énergie phénoménale. Un vent qui agite aussi les esprits des acteurs économiques et politiques suisses. «Les technologies environnementales sont un des secteurs les plus prometteurs de notre région», a ainsi rappelé le président de l’ADNV, Pierre Matthey. Des nouveautés qui peinent encore à faire leur place, a rappelé pour sa part le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud, en citant l’exemple du projet d’éoliennes à Sainte-Croix, en gestation depuis plusieurs années. «PlanetSolar démontrera qu’il est possible de se déplacer sans pétrole mais grâce à la matière grise!», s’est réjoui le politicien. Et d’espérer la multiplication d’inaugurations de ce type qui permettront peut-être «de rattraper le retard qu’on nous reproche».

«Sujet d’importance pour les autorités cantonales, a encore souligné leur porte-parole, le Canton sera du voyage, via l’Office du tourisme vaudois et le Développement économique vaudois, qui feront étape avec ce bateau.»
Aujourd’hui en phase d’assemblage, PlanetSolar prendra le large en avril 2011 pour un premier tour du monde solaire. A son bord, Raphaël Domjan et Gérard d’Aboville, assurément, et peut-être un troisième homme.

«L’identité du skipper n’est pas encore connue», précise Raphaël Domjan.

Hélène Isoz