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Une collecte pour soutenir les Malgaches

16 décembre 2016 | Edition N°1894

Madagascar – Trois infirmières étudiantes ont effectué un stage dans un hôpital malgache. De retour en Suisse, elles lancent un appel pour récolter du matériel médical.

De g. À dr., Laura Di Pietrantonio, Clélia Spycher et Marie Pasquali ont vécu une aventure bouleversante qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier. ©DR

De g. À dr., Laura Di Pietrantonio, Clélia Spycher et Marie Pasquali ont vécu une aventure bouleversante qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier.

Laura Di Pietrantonio, une jeune infirmière étudiante yverdonnoise à La Source, à Lausanne, a effectué, du 19 septembre au 11 novembre, un stage à l’hôpital de Morondava, une ville située à l’ouest de Madagascar. Accompagnée de deux collègues, Clélia Sypcher et Marie Pasquali, elle a vécu des moments bouleversants. De retour en Suisse, les trois jeunes femmes ont lancé un appel pour récolter du matériel médical en faveur du centre hospitalier régional de référence de la province de Tuléar.

Un dépaysement total

Chaque année, la Haute École de la Santé de Lausanne propose à ses étudiants des stages en soins infirmiers à l’étranger, qui sont coordonnés avec les hôpitaux sur place. Les trois étudiantes ont décidé, d’un commun accord avec Jacques Chappuis, directeur de La Source, de planifier de A à Z leur voyage. «Nous souhaitions vivre notre propre expérience. Après de multiples recherches sur Internet, nous avons, six mois avant notre départ, pris contact avec le Dr Michel Ndianony, déclare Laura Di Pietrantonio.

Arrivées sur place, les trois jeunes femmes ont d’abord visité l’île malgache, pendant deux semaines, avant de débuter leur stage. «Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Nous avons été très surprises de voir des poules et des chèvres se balader librement dans les rues, se souvient Clélia Spycher, de Saubraz. Nous avons très vite sympathisé avec la population locale, qui nous appelait les vazha (les blanches).»

Des soins médicaux précaires

Après le réveil à 6h30 du matin, le petit déjeuner frugal et la douche au bidon d’eau, les trois infirmières en formation se rendaient chaque jour au centre hospitalier, ainsi qu’au dispensaire, situés à la périphérie de Morondava, où elles soignaient de nombreux malades. L’établissement accueille des patients issus des populations locales, mais également ceux de la brousse, parcourant plusieurs centaines de kilomètres de pistes pour venir se faire soigner.

«Nous nous sommes pris une claque, avoue Laura Di Pietrantonio. Nous avions apporté des gants stériles, notre stéthoscope et du désinfectant, mais l’hôpital ne dispose d’aucun matériel médical. Le médecin fournit une ordonnance aux familles des patients, qui doivent se débrouiller comme elles peuvent pour acheter gants, compresses ou perfusions à la pharmacie.»

Selon le Fonds monétaire international, Madagascar fait partie des cinq pays les plus pauvres de la planète et manque cruellement d’eau potable. Difficile, dans de telles conditions, de fournir des soins adéquats aux malades. «Les Malgaches attendent souvent le dernier moment avant d’être hospitalisés. Par ailleurs, nous avons soigné des plaies particulièrement infectées, s’émeut l’infirmière étudiante yverdonnoise. Lors d’une garde de nuit, on nous a amené un patient qui avait été attaqué avec sept coups de hache par des malfrats et souffrait d’une grave hémorragie. Deux semaines plus tard, il était de nouveau sur pied.»

Au service de la maternité, les accouchements sont particulièrement difficiles, puisque les enfants naissent avec des problèmes respiratoires aigus. «L’un des enfants dont nous nous occupions est décédé à cause d’une coupure d’électricité. Ce type de situation est révoltant ! », déclare Clélia Spycher.

Un projet porteur d’espoir

Clélia Spycher (à dr.) a porté toute son attention aux nouveaux-nés du centre. ©DR

Clélia Spycher (à dr.) a porté toute son attention aux nouveaux-nés du centre.

Après avoir vécu deux mois intenses en émotion, les trois jeunes femmes sont retournées sur les bancs d’école de La Source. «Nous ne nous sommes pas encore remises de ce voyage, confient-elles encore ébranlées par cette expérience. La population malgache mène une vie simple, avec très peu de moyens. Grâce à eux, on s’est recentrées sur les choses essentielles de la vie. De plus, ce stage a forgé une amitié très forte entre nous et c’est un véritable enrichissement sur le plan personnel.»

Depuis leur retour en Suisse, une question les taraude pourtant : «Que pouvons-nous faire pour soigner ces patients ?» C’est pourquoi, elles ont décidé de lancer un appel aux dons, afin d’améliorer les conditions de vie et d’hygiène en matière sanitaire. «Nous agissons en partenariat avec Fototse, une organisation non gouvernementale malgache qui s’engage à gérer les aspects administratifs pour accueillir le matériel médical et veiller, sur le long terme, à l’utilisation et l’état du matériel médical», affirme Laura Di Pietrantonio.

Sur place, accompagnées des médecins responsables des différents services hospitaliers, les infirmières en formation ont établi une liste de matériel nécessaire, prioritaire et secondaire, tels que laryngoscope, monitoring, échographe, oxymètre de pouls, aérosol, etc. Par ailleurs, les trois jeunes femmes ont contacté, grâce au soutien de Jacques Chappuis, différentes institutions actives dans le milieu de la santé afin de récupérer du matériel de deuxième main.

Marie Pasquali et Laura Di Pietrantonio ont déjà récolté plus de 12 000 francs de dons et retourneront, le 22 décembre prochain, à Madagascar afin d’apporter les soixante kilos de matériel dans le centre hospitalier de Morondava.

Pour plus d’informations sur ce projet humanitaire, consulter: http://morondava.jimdo.com.

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Valérie Beauverd