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Une lueur d’espoir pour les patients de Morondava
Marie Pasquali et Laura Di Pietrantonio (1re et 2e depuis la gauche) ont réuni une centaine de kilos de matériel médical qu’elles ont acheminé dans un hôpital malgache.

Une lueur d’espoir pour les patients de Morondava

6 février 2017 | Edition N°1928

Madagascar – Suite à l’appel aux dons pour récolter du matériel médical, deux étudiantes infirmières se sont rendues à l’hôpital de Morondava, afin d’apporter leur soutien aux patients malgaches. Récit d’une aventure palpitante.

Après un stage de trois mois à l’hôpital de Morondava (lire La Région Nord vaudois du 16 décembre 2016), -une ville défavorisée à l’ouest de l’île de Madagascar-, Laura Di Pietrantonio, une étudiante yverdonnoise en soins infirmiers à La Source, à Lausanne, a récolté du matériel médical en Suisse. Elle l’a acheminé directement sur place, quelques jours plus tard. Pour rappel, la jeune femme et deux de ses collègues, Marie Pasquali, de Prangins, et Clélia Spycher, de Saubraz, avaient lancé un appel aux dons, afin d’améliorer les conditions de prise en charge médicale des patients malgaches.

Huit valises de 150 kilos

De g. À dr.: Clélia Spycher, Laura Di Pietrantonio et Marie Pasquali. ©DR

De g. À dr.: Clélia Spycher, Laura Di Pietrantonio et Marie Pasquali.

Après avoir récolté plus de 12 000 francs de dons et du matériel médical de seconde main, Laura Di Pietrantonio et Marie Pasquali se sont envolées, le 22 décembre dernier, de l’aéroport de Lyon-Saint- Exupéry, direction Antananarivo, la capitale malgache. «A la douane, on ne passait pas du tout inaperçues avec nos huit valises pesant plus de 150 kilos au total, se souvient l’ étudiante infirmière d’Yverdon-les-Bains. C’était la grande expédition.»

Leur camarade Clélia Spycher n’a, quant à elle, pas pu se joindre à ce deuxième voyage pour des raisons professionnelles. «J’étais déçue, mais ce n’est que partie remise », confie la jeune femme, qui communiquait quotidiennement avec ses deux amies.

Un voyage périlleux

L’hôpital manquait cruellement d’un monitoring de surveillance cardiaque. ©DR

L’hôpital manquait cruellement d’un monitoring de surveillance cardiaque.

Arrivées à Antananarivo, Laura Di Pietrantonio et Marie Pasquali sont restées deux jours dans la capitale du pays, afin de régler plusieurs tâches administratives. «Le Ministère de la santé publique malgache nous a proposé de prendre en charge notre équipement médical, mais nous souhaitions l’acheminer personnellement à l’hôpital de Morondava», affirment, avec détermination, les deux jeunes femmes. De plus, elles avaient commandé du matériel pédiatrique et des lunettes nasales à oxygène. «Nous avions commandé une centaine de lunettes de ce type, mais nous avons été surprises de n’en obtenir qu’une seule», déclare, encore abasourdie, Marie Pasquali.

Une anesthésie opérée avec succès grâce au nouveau matériel médical. ©DR

Une anesthésie opérée avec succès grâce au nouveau matériel médical.

Accompagnées d’un ami qu’elles avaient rencontré lors de leur premier séjour sur l’île de Madagascar, les infirmières étudiantes ont ensuite parcouru près de 700 kilomètres à bord d’un taxi-brousse ; une véritable péripétie. «Le jour de Noël, on a voyagé pendant plus de 17 heures, coincées à l’arrière d’un véhicule, révèle Laura Di Pietrantonio. Le trajet était particulièrement intense, puisque je suis tombée malade suite à une intoxication alimentaire. «Nous avons pris de gros risques, mais au final, tout s’est bien passé», renchérit sa collègue.

Un pays reconnaissant

Le médecin Michel Ndianony peut désormais pratiquer des échographies. ©DR

Le médecin Michel Ndianony peut désormais pratiquer des échographies.

Sur place, les deux infirmières en formation ont rejoint l’appartement dans lequel elles avaient logé lors de leur premier séjour. «Pendant deux jours, nous avons programmé toutes les machines médicales, telles qu’un monitoring de surveillance cardiaque et un échographe, afin que les médecins puissent les utiliser de manière optimale», affirme Marie Pasquali. Les deux jeunes femmes ont également acheté des tensiomètres, des thermomètres et des aérosols pour parfaire l’équipement médical. En effet, l’hôpital malgache manque cruellement de matériel médical de première urgence. «Bien qu’il existe une salle d’échographie, aucun appareil n’est installé», souligne Laura Di Pietrantonio.

Marie Pasquali et Laura Di Pietrantonio (1re et 2e depuis la gauche) ont réuni une centaine de kilos de matériel médical qu’elles ont acheminé dans un hôpital malgache. ©DR

Marie Pasquali et Laura Di Pietrantonio (1re et 2e depuis la gauche) ont réuni une centaine de kilos de matériel médical qu’elles ont acheminé dans un hôpital malgache.

Lors d’une cérémonie officielle avec l’un des représentants du Ministère de la santé publique malgache, les deux jeunes femmes ont fait don du matériel récolté en signant une convention. Par ailleurs, elles ont fait l’objet d’une interview télévisée sur la chaîne nationale. «C’était étonnant de se retrouver face à des journalistes malgaches. De plus, la population locale et les médecins étaient particulièrement touchés par notre action», affirme, le regard étincelant, la jeune Yverdonnoise. Durant le reste de leur voyage, les deux amies ont pu observer les premiers jours d’essai et collaborer étroitement avec le Dr Michel Ndianony. «Nous avons dû composer avec l’organisation malgache et gérer les imprévus, relève Laura Di Pietrantonio, mais, au final, nous avons réussi à atteindre nos objectifs.»

Et la suite de l’entraide ?

 ©DR

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De retour en Suisse au début du mois de janvier, les deux jeunes femmes assurent être restées en contact étroit avec l’hôpital de Morondava, afin de suivre l’évolution quotidienne de leur projet humanitaire, photos à l’appui. «On se téléphone tous les jours», déclare Marie Pasquali.

«Durant les prochains mois, nous souhaiterions mettre la priorité sur nos études», affirme Clélia Spycher. En effet, les trois jeunes femmes passeront leurs derniers examens en septembre prochain. «Nous n’avons pas encore de projet fixé, poursuit-elle. Mais il est évident que nous allons retourner à Madagascar et, cette fois, je ferai partie du voyage !» Enfin, les étudiantes infirmières n’ont pas pu acheminer tout le matériel qu’elles avaient récolté grâce à leur appel aux dons. «Nous avons sélectionné le matériel indispensable, mais nous allons y retourner dès que possible pour rapporter le matériel qui nous reste, conclut Laura Di Pietrantonio.

Une centaine de kilos de matériel médical

Grâce à leur récolte de dons en Suisse, les trois jeunes femmes ont pu apporter :

• Un laryngoscope.

• Un monitoring de surveillance cardiaque.

• Un échographe abdominale.

• Un monitoring fœtal.

• Deux aspirateurs de sécrétions.

• Un nébuliseur automatique (aérosol) et des masques adaptés pour les adultes et les enfants.

• Un insufflateur de réanimation.

• Cinq sets chirurgicaux pour le bloc opératoire.

• Un masque laryngé.

• Une centrifugeuse.

• Un incubateur.

• Un oxymètre de pouls.

Mais aussi : des masques à oxygène haute concentration, des lunettes nasales, des sondes d’aspiration, des tensiomètres, des stéthoscopes, des thermomètres, des pansements et du matériel de laboratoire.

Plus d’informations sur ce projet humanitaire sur : www.morondava.jimdo.com

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Valérie Beauverd