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A la conquête du Grand Nord

27 février 2014

Sports canins – Marcelle Fressineau participera, samedi, à l’Iditarod, une prestigieuse course de chiens de traîneau qui traverse l’Alaska. Un nouveau chapitre dans l’histoire de cette Combière qui a tout quitté pour sa passion.

Marcelle Fressineau en mode compétition lors de la Yukon Quest, en 2012, et en mode «nounou» avec une portée de chiots.

Marcelle Fressineau en mode compétition lors de la Yukon Quest, en 2012, et en mode «nounou» avec une portée de chiots.

L’histoire de Marcelle Fressineau n’est pas anodine. Née en 1954 à la vallée de Joux, elle commence à conduire des attelages de chiens de traîneau tardivement, à l’âge de 34 ans. Sa passion devient alors plus forte que tout. Sachant que cette activité est bien plus développée outre-Atlantique, elle prend une décision qui va radicalement changer sa vie : tout quitter et partir vivre dans le Grand Nord. «A 40 ans, j’ai émigré au Canada pour avoir plus de place et de possibilités pour pratiquer mon sport. J’ai quitté mon existence bien établie pour m’installer dans une cabane en forêt sans eau, sans électricité, avec ma meute de cinquante chiens, et j’y ai vécu pendant six ans.»

De cette expérience, Marcelle Fressineau en a tiré l’ouvrage «Le traîneau de la liberté», dans lequel elle raconte son émigration au Québec avec ses chiens de traîneau. Elle a également écrit un second livre, «Empreintes dans la neige», dans lequel elle conte la suite de ses aventures. «Écrire, c’est pour moi un échange d’expériences et d’impressions, comme je les partagerais avec un ami. C’est aussi le désir de laisser une petite trace éphémère, comme des empreintes dans la neige.»

Entreprise de tourisme

La musher combière vit actuellement dans le Yukon avec son conjoint et ses cinquante chiens. Elle a créé sa propre entreprise de tourisme d’aventure au Canada, où elle propose, l’hiver, des randonnées en traîneau à chiens et, l’été, des randonnées à pied ou en canoë.

En marge, elle ne néglige pas le volet compétition de sa passion. Elle a participé à la Yukon Quest, une course réputée très difficile, en 2002, 2005 et 2012 et va découvrir, samedi, l’Iditarod. C’est en 1991, en visionnant une vidéo «avec de magnifiques huskies d’Alaska», qu’elle commence à penser à cette épreuve, également surnommée «the last great race on earth», soit «la dernière grande course sur terre ». «C’est la course de chien de traîneau de longue distance la plus prestigieuse», affirme Marcelle Fressineau. Sur plus de 1700 kilomètres, l’épreuve part du centre ville d’Anchorage pour finir à Nome, sur le détroit de Béring, après avoir traversé l’intérieur de l’Alaska et parcouru une partie du fleuve Yukon. Environ 65 équipages participent chaque année à cette compétition hors norme. «Je m’essaie à l’Iditarod pour la compétition et l’aventure. Cela me motive de tirer le meilleur de chacun de mes chiens, s’enthousiasme l’aventurière nord-vaudoise. Ce sera un voyage extraordinaire.»

www.marcelle-fressineau.com

Gianluca Agosta