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Au secours des pompiers volontaires

25 mars 2015

Région – Le député de Rovray José Durussel a déposé une interpellation au sujet de la disparition des hommes du feu.

L’avenir des pompiers villageois est une source de préoccupation. © Burki -a

L’avenir des pompiers villageois est une source de préoccupation.

Commandant des pompiers pendant une dizaine d’années, José Durussel a accueilli, non sans un certain bonheur, la Loi sur le service de défense contre l’incendie et de secours, entrée en vigueur en janvier 2011. «Elle a permis d’écarter les gens qui somnolaient, les volontaires qui pensaient surtout au repas de fin d’année», explique-t-il.

Bien que, de son point de vue, «elle est logique, pour remettre au goût du jour» l’organisation, cette évolution n’en demeure pas moins une source de préoccupations pour ceux qui restent. Désormais, le contingent des pompiers actifs sur le territoire est, en effet, subdivisé en services régionaux, comprenant eux-mêmes un détachement de premier secours (DPS) dont les membres, prêts à intervenir 24 heures sur 24, sont formés spécifiquement, et un détachement d’appui (DAP), n’est alerté qu’en cas de besoin.

Dans son interpellation, qui figurait à l’ordre du jour de la séance du Grand Conseil d’hier, José Durussel demande, justement, en cas de sinistre, «pour quelles raisons les sapeurs-pompiers domiciliés dans la localité, ainsi que ceux habitant les villages proches et faisant partie d’un DAP, ne sont alarmés qu’en dernier ressort?»

Connaissance des lieux

Il souligne que, lors de certaines interventions -incendie dans une entreprise locale ou sauvetage d’un animal sur une exploitation agricole, par exemple-, la connaissance des lieux peut s’avérer un atout déterminant. Il craint la disparition des locaux et du matériel dans les villages. «Il faudrait plus de reconnaissance pour les pompiers volontaires. Certains se sentent un peu poussés vers la sortie. Dans plusieurs communes, il ne reste que quatre ou cinq personnes engagées, dont deux ou trois travaillent à l’extérieur», constate-t-il.

En fait, «une professionnalisation des pompiers est redoutée à terme», reconnaît le député.

Pour Jean-Michel Benay, le commandant du SDIS Nord vaudois, une telle option ne doit pas être privilégiée. «Cela coûterait trop cher et il n’y aurait pas assez d’interventions», relève-t-il. Il reconnaît, en outre, que la réforme a entraîné une perte d’autonomie et de lien social dans les petites communes.

Ludovic Pillonel