Une pétition demandant un soutien pour L’Amalgame a permis à certains conseillers communaux de se questionner sur la cohabitation de la salle avec le futur hôtel de Sports 5. Carmen Tanner tient à tranquilliser les défenseurs du club.
Le site de Sports 5 fera-t-il rêver les amateurs de musiques actuelles? Si pour l’heure peu d’éléments sont connus concernant la composition de l’espace où se trouve L’Amalgame, la municipale chargée de la Culture, Carmen Tanner, promet qu’une présentation sera bientôt faite. «Je suis persuadée que beaucoup de monde sera rassuré», estime la Verte.
Une indication qui fait suite au renvoi jeudi dernier en Municipalité d’une pétition du Conseil des jeunes d’Yverdon (CDJY) intitulée «Pour que L’Amalgame continue de nous faire rêver», lancée il y a plus d’une année. Le texte voulait inciter la Ville «à donner à la salle de concert les moyens de continuer sainement ses activités».
Enfoncer des portes ouvertes
Si le renvoi a été largement soutenu par le Conseil, tous n’y ont pas adhéré. C’est le cas de la conseillère libérale-radicale Claude-Anne Jaquier: «Cette pétition arrive comme la grêle après les vendanges, estime-t-elle. Elle était certes pertinente au moment où elle a été lancée, mais depuis, une réponse a été donnée. Et elle donnera du travail à un service déjà débordé.» En effet, en fin d’année dernière, L’Amalgame a perçu une aide exceptionnelle de 30 000 francs de la part du Canton et de 20 000 francs de la part de la Ville. Pas loin des 60 000 francs que demandait le club.
Alors la pétition du Conseil des jeunes enfonce-t-elle des portes désormais ouvertes, comme l’indiquait Claude-Anne Jaquier lors du Conseil? Pas pour la présidente du CDJY. «Il y a effectivement déjà eu des résultats, constate Carmen Conod. Il s’est agi d’une victoire importante pour L’Amalgame, mais on attendait quand même plus de soutien. Pour l’instant le club peut survivre, mais il lui faut plus que ça.» Une critique balayée par la municipale: «Je suis en contact avec L’Amalgame, et ils peuvent tourner.»
Quelle cohabitation?
Mais un autre débat est rapidement survenu, jeudi dernier. À la question de l’aide financière s’est ajoutée une autre problématique, celle de la cohabitation future du club de musiques actuelles avec l’hôtel prévu dans le cadre du projet Sports 5. Un souci qui ne figure pas dans la pétition. «J’ai voulu réfléchir un peu plus loin», indique Pierre-Henri Meystre, conseiller communal qui a lancé le débat sur la question, mais aussi cofondateur de la salle de concert. Face à cette question, Carmen Tanner avait indiqué jeudi dernier qu’une convention était en cours d’élaboration. Le syndic Jean-Daniel Carrard avait ajouté que le partenariat public-privé entre la Ville et le promoteur de l’hôtel – Mario Di Pietrantonio – était très important, mais qu’il ne se ferait pas à n’importe quel prix. «Il faut une bonne cohabitation, donc les chambres seront côté terrain de foot et les locaux de service côté Amalgame.»
«Le noyau de Sports 5»
De quoi rassurer Pierre-Henri Meystre? «Disons que je suis content d’entendre le syndic dire ça, même si je n’en attendais pas moins.» Pas complètement convaincu donc, d’autant plus que l’espace qui sera finalement utilisable par la salle n’est pas encore connu, à l’image du lieu d’entrée dans la salle de concert, qui pourrait changer. Mais là aussi, Carmen Tanner se veut rassurante: «Il faut bien être conscient que toutes les discussions sont faites avec L’Amalgame. Pour la Municipalité, ce lieu est le noyau de Sports 5 et nous n’avons aucun intérêt à ce que la salle soit affaiblie.»
De bon augure pour la cohabitation entre l’hôtel du promoteur Mario Di Pietrantonio et la salle de musiques actuelles? Réponse lors des prochaines annonces de la Ville.
Le projet Sports 5
La Ville souhaite faire de la zone artisanale un complexe dédié au sport, à la culture et à la formation. Le projet, mis à l’enquête il y a trois ans, est estimé à 31,7 millions de francs, dont 26,2 millions couverts par l’investisseur privé, le propriétaire d’Yverdon-Sport Mario Di Pietrantonio. Ainsi, seuls 5,5 millions seront investis par la Cité thermale. Un chiffre qui «baisse» même de 3,5 millions, puisqu’une partie du terrain sera cédée.
Concrètement, le site comprendra un hôtel qui devrait principalement héberger des clubs sportifs ainsi que des groupes de musique. Il sera situé à l’opposé de L’Amalgame. Un restaurant, une garderie, diverses salles de sport ainsi que des lieux de création peupleront aussi Sports 5.
Et L’Amalgame dans tout ça?
Loraine Coquoz, responsable communication de la salle, l’assure, L’Amalgame est ravi d’avoir reçu le soutien du Conseil des jeunes. Elle espère d’ailleurs un changement de dynamique avec le monde politique yverdonnois, soit que celui-ci s’intéresse plus activement au club.
Concernant le projet Sports 5, L’Amalgame a été intégrée aux discussions. «On nous a assuré que des collaborations avec l’hôtel seraient possibles, notamment pour héberger des artistes. Et même si on nous a rassurés sur les problèmes de voisinage potentiels, c’est sûr qu’on garde une petite crainte. Mais on a pu en parler à la Ville et elle a été très à l’écoute.»
