Bisbille autour d’une benne à Suscévaz

L’installation d’une benne compacteuse suscite le mécontentement de certains voisins, qui auraient souhaité la voir à un autre endroit.

La déchetterie de Suscévaz accueillera bientôt une benne compacteuse du type de celle qui se trouve à Essert-sous-Champvent

Conformément à une disposition légale entrée en vigueur le 1er janvier 2013, les communes vaudoises doivent mettre en place un système de taxe liée à la gestion de leurs déchets. A Suscévaz, l’application de ce dernier passe par l’installation d’une benne compacteuse. Une décision qui ne fait pas l’unanimité.

«Nous avons réalisé une étude assez complexe et cette alternative nous a semblé être la mieux adaptée. Le principe de la taxe au poids permet, selon nous, un meilleur contrôle et incite plus au tri», déclare Lorna Harvey, la municipale de Suscévaz en charge des déchets.

Ces arguments ont su convaincre le conseil général, qui a donné son feu vert à l’achat d’une benne à la fin de l’année dernière. «Au départ, nous avions pensé la mettre à côté de la déchetterie. Lors de la mise à l’enquête, plusieurs commentaires et une opposition nous ont été adressés», indique Lorna Harvey. La décision de placer cette installation dans le local de la déchetterie empêche désormais quiconque de s’opposer au projet.

«Aucune mise à l’enquête n’est nécessaire. Les déchets seront acheminés dans cet endroit fermé, à l’abri du soleil et de la pluie», commente la municipale en charge du dossier.

«C’est un hangar en bois, pas vraiment isolé», déplore une villageoise sceptique face à la capacité du local à empêcher la propagation d’odeurs nauséabondes.

«La benne sera placée sur le chemin entre le village et la place de jeux, ainsi, tous les enfants devront subir cette insalubrité et l’augmentation du trafic en allant jouer», regrette la fille d’une habitante de la rue concernée.

«Cela n’est pas normal. Ailleurs, ce type d’installation se trouve à l’extérieur du village», déplore une autre personne du village.

Si elle reconnaît que «personne n’a envie d’avoir des poubelles à côté de chez soi», Lorna Harvey explique qu’aucun autre endroit n’a pu être trouvé. «La Direction générale de l’environnement nous a signalé qu’il n’était pas possible d’installer la benne sur les autres emplacements envisagés car ils sont en zone agricole», déclare- t-elle.

Un vrai camouflet

Le municipal des déchets de Champvent, Cyril Urfer).

Face au scepticisme de certains villageois, une visite a été organisée le printemps dernier à Essert-sous-Champvent, où une benne similaire a été installée il y a plusieurs années. Cette initiative qui visait à en prouver le bon fonctionnement n’a pas eu l’effet escompté. «Cela sentait très mauvais et il y avait plein de mouches», commente une habitante.

«C’était l’exemple à ne pas montrer. Il faisait chaud, la benne était presque pleine et ils ont été en panne de spray anti-odeurs pendant dix jours», reconnaît Lorna Harvey.

Olivier Poncet, le syndic de Champvent, indique, quant à lui, que les bennes compacteuses -l’une est située à Champvent, l’autre à Essert-sous-Champvent, n’ont, à ce jour, pas fait l’objet de réclamation. «C’est un bon système, tout le monde en est content», déclare-t-il. A Suscévaz, Lorna Harvey cherche à calmer le jeu. «Nous sommes prêts à vider la benne plus souvent que d’habitude si l’on nous en fait la demande.»

«Parallèlement à cette installation, qui devrait être réalisée en octobre, nous allons mettre en place une collecte de déchets verts pour le biogaz à Chavornay», ajoute-t-elle.