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«C’est à Vincent Veillon que je ressemble le plus»

24 mai 2013

Le comédien, qui a vécu sa jeunesse dans le Nord vaudois, cartonne avec l’émission 120 secondes, désormais adaptée à la scène.

Après avoir effectué sa scolarité dans le Nord vaudois, Vincent Kucholl a déménagé à Lausanne durant sa formation en sciences politiques à l’université.

«Il est 7h50, c’est l’heure de 120 secondes.» Les auditeurs de la chaîne de radio Couleur 3 prêtent l’oreille pour écouter Gabriel Chappuis, un personnage joué par le comédien Vincent Kucholl, s’insurger contre le temps que prend la réalisation d’une plage au Quartier des Eaux-Vives, à Genève sur l’invitation du faux présentateur Vincent Veillon.

Lancée fin août 2011, l’émission coanimée par les deux joyeux lurons, qui consiste à traiter de manière caustique un événement de l’actualité cartonne. «On enregistrait une moyenne de 50 000 vues en mars dernier», se réjouit le premier des Vincent. Diffusé le matin à la radio puis mis en ligne au format vidéo à la mi-journée sur internet, le concept envahit les scènes romandes depuis le début du mois sous une forme revisitée. «Il s’agit d’une parodie de conférence sur la Suisse. Comme c’est le cas sur Couleur 3, il y a un mélange de sérieux et de délire», indique Vincent Kucholl. Avec, à la clé, le succès une nouvelle fois au rendez-vous: «Certaines dates d’avril 2014 affichent déjà complet», s’étonne le comédien, en précisant que le spectacle établit un trait d’union entre ses deux activités, à savoir l’art de la scène et l’édition, un milieu dans lequel il a atterri lors de sa formation à l’Ecole de théâtre Serge Martin.

Aussi dans l’édition

Magasinier aux éditions LEP (loisirs et pédagogie) à des fins alimentaires, l’ex- résident nord-vaudois souligne la désuétude d’un livre consacré au civisme. On lui propose de le mettre à jour, il le réécrit sous le pseudonyme de Vincent Golay, marquant le point de départ de la collection Comprendre, dont le dernier ouvrage en date a été signé par Jérôme Cachin (voir La Région du 15 mai). Il précise néanmoins que l’idée d’associer «la radio et les bouquins» ne vient pas de lui mais de son acolyte Vincent Veillon, avec lequel s’est concrétisée l’émission 120 secondes lors la reprise de la matinale de Couleur 3 par ce dernier. L’engouement inattendu dont bénéficie le rendez-vous satirique aux plus de 300 apparitions est sans doute dû au fait qu’il met en scène des personnages facilement identifiables pour le public romand. Les plus «typés» reviennent d’ailleurs régulièrement, à l’image de Gilles Surchat, l’habitant de Reconvilliers chassé de Bourrignon pour des raisons obscures et dont la mère ajoulote a servi de prétexte aux comédiens pour aborder le thème de la foire de la Saint-Martin. Vincent Kucholl se reconnaît-il dans l’une ou l’autre de ses caricatures? «Non, mais il y a un petit peu de chacun d’eux en moi. En fait, c’est à Vincent Veillon, je veux dire à son personnage, que je ressemble le plus», admet-il.

Influences yverdonnoises

Avant d’intégrer le monde de la radio sur l’invitation de Laurence Scheurer, avec laquelle il continue de collaborer dans l’émission Ondes de choc, Vincent Kucholl a suivi sa formation à l’Ecole de théâtre Serge Martin avec l’Yverdonnois Antonio Troilo, un très bon ami qui a d’ailleurs participé à la mise en place du spectacle de 120 secondes. Les deux jeunes hommes se sont décidés sur la base des encouragements de Mirko Bacchini, un autre représentant de la Cité thermale, qui a été le metteur en scène du spectacle des Ouahs («Kouahs»), créé par Vincent Kucholl et lauréat du concours Nouvelles Scènes 2000, au Théâtre de l’Echandole. «J’étais assistant à l’Université de Lausanne par défaut. Je ne voulais pas devenir diplomate, alors je me suis dit: je me lance dans cette formation», commente le comédien. Il avoue que ses premiers pas dans le théâtre sont dus à Laurence Iseli, avec laquelle il était au Gymnase d’Yverdon.

Né à Moudon, Vincent Kucholl a grandi à Donneloye, puis vécu à Corcelles-sur-Chavornay et Rances avec son père, alors que sa mère était domiciliée dans le chef-lieu nord-vaudois. «J’étais la moitié du temps à Yverdon. Elle y habite d’ailleurs encore maintenant, mais c’est plutôt elle qui vient me voir à Lausanne, car elle est retraitée et possède un abonnement général», précise-t-il.

D’ailleurs, Vincent Kucholl doit partir prendre le train direction Genève où son spectacle 120 secondes est joué. Il précise que des dates sont d’ores et déjà fixées dans le Nord vaudois, soit les 8 et 9 novembre au Casino de Vallorbe et les 14, 15 et 16 du même mois au Théâtre Benno Besson, à Yverdon. Mais qu’il faut réserver vite car certaines d’entre elles affichent déjà complet!

 

Ludovic Pillonel