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Claude Schulz, supporter allemand : «Cette fois, c’est bon, on va au bout !»

11 juillet 2014

Mondial – L’Urbigène, qui s’est rendu au Brésil, explique pourquoi la Mannschaft gagnera la Coupe du monde, dimanche.

René Zingg, Claude Gruaz et Jean-Michel Viquerat portent les couleurs helvétiques à Manaus, avant le match de la Nati contre le Honduras, tandis que Claude Schulz arbore fièrement un t-shirt allemand... «pour provoquer les copains», dit-il en riant !

René Zingg, Claude Gruaz et Jean-Michel Viquerat portent les couleurs helvétiques à Manaus, avant le match de la Nati contre le Honduras, tandis que Claude Schulz arbore fièrement un t-shirt allemand… «pour provoquer les copains», dit-il en riant !

Après sa victoire 7-1 contre le Brésil, l’Allemagne ne craint plus grand-chose. Claude Schulz non plus ! L’Urbigène, supporter inconditionnel de la Mannschaft -il est né avec le passeport allemand, avant de l’avoir perdu, petit, à sa naturalisation- est rentré du Brésil il y a un peu plus d’une semaine (voir encadré). «Je ne vous explique pas les gueulées qu’on a faites mardi soir avec les copains.

Si on nous a entendus, on a dû nous prendre pour des fous. L’un d’entre nous suffoquait, j’ai cru qu’il faisait une attaque, vous auriez dû voir ça ! J’ai même dû me lever pour aller voir si c’était une vraie télévision. Je suis resté sans mot», racontait-il hier, deux jours après l’incroyable demi-finale de Klose et les siens.

24 ans après le dernier trophée soulevé par l’Allemagne, Claude Schulz y croit plus que jamais : «En principe, on fait toujours un mauvais match dans le tournoi. C’était contre l’Italie il y a huit ans, contre l’Espagne il y a quatre ans. Cette année, on l’a fait contre l’Algérie -j’ai transpiré ce jour-là !- et on est encore en course. Alors cette fois, c’est bon, on va au bout !»

«On gagne 3-0»

Il s’amuse d’ailleurs à relever -non sans une certaine distance, bien sûr-, tous les chiffres, les statistiques et les histoires qui tendraient à prouver que, ça y est, c’est au tour de la Mannschaft. Les bêtes noires (Italie et Espagne) sont éliminées ; les Italiens et Brésiliens ont obtenu leur quatrième étoile 24 ans après leur troisième ; l’Allemagne est la nation la plus régulière. Il n’y a pas de doute, tous les voyants sont au vert.

En bon amateur de foot, il a même réussi à tenir jusqu’au bout du soporifique match Argentine – Pays-Bas, «parce que c’était une demi-finale». Il en a tiré ses conclusions : «L’Argentine compte sur une ou deux individualités. Le foot, ce n’est pas ça ! S’il y a une logique, on gagne la finale 3-0, mais il n’y en a pas dans le foot.»

Claude Schulz est persuadé d’une chose : pour l’emporter, l’Allemagne devra évoluer avec la même attitude que contre le Brésil.

«On a vu les Pays-Bas. Ils n’ont pas joué offensif, leur style habituel, et ils ont perdu. Je ne pense pas que l’on fera cette erreur. Löw a certainement encore en tête la demie contre l’Espagne, en Afrique du Sud, où l’équipe avait joué sur la retenue et avait été éliminée», affirme le Nord-Vaudois.

Dimanche, sur le coup des 21 heures, il suivra le match avec ses copains, une fois de plus. Attention, la terre pourrait trembler !


Il loupe le match à cause des inondations

Parti au Brésil une douzaine de jours avec des copains, Claude Schulz a vu cinq matches. Enfin, quatre plutôt : à Recife, pour la rencontre Allemagne – Etats-Unis, lui et ses acolytes prennent un taxi pour se rendre au stade. Mais il y a un hic : les intempéries ont inondé les routes de la ville.

Obligés de faire demi-tour, bloqués sur des routes surchargées, où certains voitures sont coincées, ils sont trop loin du stade pour terminer le trajet à pied. «On écoutait le début du match à la radio dans le taxi. Le commentateur hurlait et, en portugais, on ne comprenait rien ! Pour finir, on a vu la dernière demi-heure du match à la télé, dans un bistrot. Manquer l’Allemagne au Mondial en étant à l’autre bout du monde, y a de quoi devenir roillé !»

Beau joueur, il a gardé son billet «première catégorie» intact. «Je vais le mettre dans un cadre avec la photo de Lahm qui soulève la Coupe et l’accrocher dans mon salon», promet-il.

Si Recife n’a pas laissé un souvenir impérissable à Claude Schulz, il s’est plu à Salvador de Bahia et Manaus. Il a assisté à Suisse – Honduras en Amazonie. «Quand tu sors de l’avion, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il fait lourd. Je comprends les équipes qui ont souffert. Le simple fait de monter les escaliers des tribunes te rend trempe.» L’ambiance dans les stades et le côté multicolore du public resteront aussi dans les esprits des Nord- Vaudois au Brésil.

Manuel Gremion