Logo

Deux visions s’opposent à l’Air-Club

16 mai 2014

Jean Plé, président de l’Air-Club d’Yverdon-les- Bains, a payé cher sa vision du développement de l’aérodrome. Lui préférant Georges Chevalley, les membres ne l’ont pas reconduit lors de l’assemblée.

L’ancien président Jean Plé (à g.) et son successeur Georges Chevalley.

L’ancien président Jean Plé (à g.) et son successeur Georges Chevalley.

L’Air-Club d’Yverdon-les- Bains est entré dans une zone de turbulences lors de sa dernière assemblée générale, qui s’est tenue le 26 avril dernier. Jean Plé, qui a notamment permis la construction de l’innovante piste en dur de l’aérodrome, en l’an 2000, n’a, cette année, pas été réélu président du club, après s’être investi pendant huit ans à ce poste.

Avec 34 voix (contre 30 pour Jean Plé) c’est Georges Chevalley, membre du club depuis plus de trente ans, qui a été élu comme nouveau président, après un vote à bulletin secret. Le comité compte également trois nouveaux membres et Denis Rossier est le nouveau chef de place de l’aérodrome.

La raison de ce bouleversement est une divergence d’opinion quant à l’avenir de l’aérodrome. Depuis plusieurs années, Jean Plé s’investissait pour son développement économique.

«Les 22 hectares que la Commune nous mets à disposition sont une ressource pour la région, il faut l’utiliser à bon escient afin de développer l’aviation commerciale, explique l’ancien président. Mais l’équipe nouvellement élue ne voit pas les choses de la même manière, et refuse de collaborer avec ce type d’aviation. Ils veulent rester dans celle de loisir», déplore- t-il. Jean Plé n’a cependant pas de regrets et reste au sein de l’Air-Club d’Yverdon-les-Bains. «J’ai proposé une orientation et la majorité l’a refusée.»

Un point de vue que ne partage pas Georges Chevalley, qui a passé une vingtaine d’années au comité du club. Ce dernier ne se dit pas contre la croissance de l’aérodrome : «je suis pour le développement du site, mais à une échelle plus restreinte que celle de Jean Plé. Il est important de respecter les communes riveraines, précise-t-il. Nous ne voulons pas d’un deuxième Payerne ici.»

Le nouveau président souhaite continuer les projets de rénovation des différentes infrastructures, tout en dynamisant la buvette et le restaurant de l’aérodrome, ainsi qu’en facilitant l’accès du site aux promeneurs.

Volonté de rassembler

«Je tiens à préciser qu’il n’y pas de conflit entre moi et Jean Plé», indique le retraité qui a été désigné par l’assemblée avant d’être élu. «Lors de la première séance, j’ai demandé si l’on était d’accord de travailler avec moi, avant de commencer», expliquet- il. Le souhait de Georges Chevalley est de parvenir à rassembler les 499 membres du club.

«Je sais que je dois bien travailler, sinon je serai mis à la porte l’an prochain», conclut-il avec le sourire.

 

Un projet pourtant soutenu par la Commune

Jean Plé, l’ancien président de l’Air-Club d’Yverdon-les- Bains, avait fait part de son projet de développer économiquement l’aérodrome à la Commune. «Nous discutons, en effet, depuis quelque temps, de profiter de la structure déjà en place, explique le syndic yverdonnois, Daniel von Siebenthal. Le but est de permettre aux responsables d’entreprise de la région de se déplacer rapidement en Europe, en leur laissant la possibilité de rentrer le jour même. Ce projet, esquissé par Jean Plé, ne représente que quelques mouvements supplémentaires par jour.»

La Commune a réagi positivement à la suggestion, qui ne nécessite pas l’extension de l’aérodrome sur la zone agricole. De plus, l’Office fédéral de l’aviation civile a déjà été questionné sur la faisabilité du projet, et il est tout à fait envisageable. «Nous n’allons pas remettre en question notre position. Maintenant, je ne sais pas ce qu’il adviendra du dossier», conclut Daniel von Siebenthal.

Muriel Aubert