Double peine pour le patron accusé de non respect des mesures de lutte contre le Covid

Le Tribunal de police de la Broye et du Nord vaudois a maintenu la condamnation contre le vendeur de véhicules et, en plus, il lui a infligé une peine plus sévère que le Ministère public.

La Cour l’avait bien annoncé au prévenu, mercredi dernier: s’opposer à une ordonnance pénale rendue par un procureur entraîne le risque d’être jugé plus sévèrement. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Le Tribunal de police de la Broye et du Nord vaudois a considéré que le chef d’entreprise avait effectivement violé l’Ordonnance 2 sur les mesures destinées à lutter contre le coronavirus. Et en plus, au lieu d’écoper d’une peine pécuniaire de 45 jours-amende à 90 francs le jours avec un sursis de cinq ans et une amende de 1000 francs, il repart avec 45 jours-amende à 700 francs, avec un sursis de cinq ans, et une amende de 6300 francs.

Un verdict que l’entrepreneur a du mal à avaler: «J’ai l’impression de ne pas avoir été compris ou que le juge avait besoin de faire de mon cas un exemple.» Il faut dire que la chute est rude pour le patron qui s’attendait à être acquitté et, au pire, à ce que son amende soit maintenue. «Psychologiquement, c’est dur. Surtout quand on se donne corps et âme pour notre entreprise et pour le bien de nos employés.» Et d’ajouter: «Ce jugement ressemble à une punition parce que j’ai voulu faire opposition. Mais à mon avis, si cette histoire de Covid était derrière nous, le verdict aurait été différent.»

Pour l’heure, l’homme attend de connaître les raisons qui ont poussé la Cour à arriver à cette conclusion avant de se déterminer sur un éventuel appel.

Aujourd’hui, a-t-il retenu la leçon alors que les mesures de lutte contre le coronavirus se durcissent? «Oui, je viens d’envoyer un mail à l’inspection du travail en lui demandant de valider par écrit les mesures que je comptais prendre.»