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«Je serai déçu si on ne fait pas les finales»

20 novembre 2014

Football – 1re ligue – Yverdon Sport pointe au deuxième rang du classement à l’heure de la trêve hivernale et, au printemps, l’objectif sera d’y rester. En attendant, l’entraîneur Vittorio Bevilacqua revient sur la première partie de la saison, évoquant ce qui a marché et ce qui a péché.

Vittorio Bevilacqua fait le point avant le second tour. © Duperrex -a

Vittorio Bevilacqua fait le point avant le second tour.

Deuxième du classement du groupe 1 de 1re ligue, en position de finaliste et affichant la meilleure attaque du championnat, Yverdon Sport a réussi sa première partie de saison, même si le démarrage a été difficile. Il est l’heure pour l’entraîneur Vittorio Bevilacqua de dresser un premier bilan.

Vittorio, si, à la reprise, on vous avait dit que vous seriez deuxième à Noël, vous auriez signé?

Oui. J’ai toujours eu l’ambition de jouer le haut du classement. Après, être deuxième, peut-être pas. Je ne connaissais pas tous les joueurs à ma disposition et, sur le papier, vu les noms, la réputation, certaines équipes me paraissaient vraiment au-dessus du lot. Bavois, Azzurri 90. Après, dans le déroulement, on a vu que tout était très serré. Guin, huitième, n’est qu’à six points de nous, alors imaginez si on avait perdu contre cette équipe samedi dernier (match nul 0-0, ndlr).

En début de saison, on a beaucoup parlé d’YS en finales. Cela a mis de la pression à l’équipe?

Qui a parlé? Les gens, les journalistes? Moi, je n’ai jamais dit qu’on visait les finales, mais le haut. Je ne pense pas que la pression ait joué un rôle lors de ce premier tour.

Mais vous avez commencé par ne récolter que quatre points en quatre matches. Comment l’expliquez-vous?

Il y a plusieurs choses. Déjà, pas mal de joueurs ont manqué une partie de la préparation, à cause de blessures, des vacances. Une fois que j’avais tout le monde à l’entraînement, nous avons commencé à faire des points. Et puis, on me dit souvent qu’il faut un ou deux mois pour que les joueurs se fassent à mes méthodes, à ma manière de leur parler cash.

Cela s’est confirmé?

Nous n’avons plus perdu depuis le 30 août. Grâce à l’application des joueurs, à leur sérieux, oui, mais aussi parce que je les talonne. Chaque entraîneur a ses trucs et, visiblement, je passe bien avec cette équipe. Ce que je fais, c’est que j’engueule tout le monde. Les «stars» autant, peut-être même plus, que les «remplaçants».

Vous semblez d’ailleurs toujours prêt à changer d’avis sur un joueur.

Oui. Parfois, l’un est mon idole pendant trois semaines, puis il ne me plaît plus, ou l’inverse. Prenez Junior Montano: il a commencé par ne pas jouer, puis il s’est affirmé et, maintenant, je ne me verrais pas me passer de lui. J’ai des cadres, mais je garde tout le monde sur la corde.

Votre dernière défaite, c’était contre Bavois (3-4). C’était aussi le dernier match sans Dadie Mayila. Son retour a-t-il fait du bien?

Bavois, c’est notre bête noire, et j’ai l’impression que c’est important, pour cette équipe, de battre Yverdon Sport. Un vrai objectif. De notre côté, cette défaite a peut-être été un déclic, inconsciemment. Après, l’importance de Dadie durant cet automne a été énorme. Il est devenu le patron de la défense. Il n’est jamais blessé et il joue avec son coeur, ses tripes. Son retour m’a aussi permis d’aligner Sacha Margairaz en n° 6 et de construire mon milieu en losange, ce qui a bien marché par la suite.

Mara qui rejoint l’équipe à la dernière minute, Gashi qui arrive et repart, Valente qui quitte le groupe… Votre contingent a beaucoup évolué cet automne. N’était-ce pas perturbant?

Un peu, mais c’est le foot. Il y a toujours des arrivées et des départs, il faut faire avec. J’ai toujours été consulté par le comité au sujet de ces mouvements et je les ai avalisés. J’ai un petit regret, celui de n’avoir pas conservé Bruno Valente jusqu’à Noël. Il a été décevant au début, il ne marquait pas, mais, comme Edin Becirovic a été suspendu plusieurs matches, il aurait pu être utile.

Yverdon Sport possède d’ailleurs la meilleure attaque du groupe…

Oui, mais ce que je vois surtout, c’est que cela vient du jeu. Nous avons fait deux mauvais matches contre Echallens et contre Bavois, mais sinon, je suis très satisfait de la manière, particulièrement sur dix des quatorze rencontres disputées. Quand on commence à balancer, on n’est pas bons, mais en général, on joue bien, on se crée des occasions et on marque beaucoup.

Vous avez notamment pu compter sur l’excellent rendement d’Edin Becirovic, onze buts en onze parties disputées. C’est le finisseur qui a si souvent manqué à Yverdon Sport?

L’année passée, à YS, puis à Azzurri 90 Lausanne, il a peu marqué. Peut-être que je lui conviens, c’est d’ailleurs ce qu’il dit lui-même. Attention, c’est un joueur qui a mis beaucoup de buts par le passé. Mais avec moi, les avant-centres, comme les gardiens, ont une certaine liberté, car ils occupent des postes à part. Et Edin, sur ce tour, a été irréprochable, au-delà du fait qu’il a pris deux cartons rouges. Il doit éviter ça. Il se pénalise lui-même, ainsi que l’équipe.

L’année dernière, vous aviez des soucis de nombre de joueurs. Ce n’est plus le cas?

Cela va mieux. J’ai quatorze, quinze joueurs de niveau égal, qui peuvent être titulaires en fonction de la forme du jour. Des gens comme Dimonekene ou Ferhatovic mériterait plus de temps de jeu, car ils ont une attitude exemplaire. C’est important d’avoir de la concurrence, d’avoir de bons remplaçants.

A quel recrutement peut-on s’attendre cet hiver?

On verra si des joueurs partent, mais j’aimerais deux renforts. L’attaquant Matias Chavarria (lire ci-dessous) a déjà signé et j’aimerais encore un demi ou un défenseur de qualité, pour faire marcher la concurrence. Je ne veux de nouveaux joueurs que si cela en vaut la peine.

Tout au long du premier tour, vous avez dit qu’il fallait travailler au jour le jour et qu’il faudrait faire le bilan à Noël. On peut parler des finales, maintenant?

Le nouvel attaquant d'Yverdon Matias Chavarria. © Champi -a

Le nouvel attaquant d’Yverdon Matias Chavarria.

Je suis content de ce premier tour, de cette deuxième place, et il faudra faire en sorte d’être encore là le 15 mai. Oui, je serai déçu si on ne fait pas les finales. Maintenant, il faut planifier. Il faut déjà penser aux joueurs pour la saison prochaine et, comme mon contrat ne court que jusqu’au terme de l’exercice, j’ai aussi besoin de sentir de la confiance.

 

Yverdon Sport s’est d’ores et déjà assuré de l’arrivée d’un renfort pour le deuxième tour. Matias Chavarria (20 ans) est argentino-italien et s’est entraîné un mois et demi, cet automne, dans le Nord vaudois. Il sera là à la reprise. Vittorio Bevilacqua a apprécié ce qu’il a vu de cet attaquant, mais attend de pouvoir l’évaluer en compétition. Il est le frère de Pablo Chavarria, qui joue en France, au RC Lens.

Lionel Pittet