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Jean-Yves Aymon descend dans la pyramide, mais prend du galon
©Michel Duvoisin

Jean-Yves Aymon descend dans la pyramide, mais prend du galon

29 juin 2017 | Edition N°2027

Football – D’ici deux jours, le Bavoisan ne sera officiellement plus l’assistant de Fabio Celestini au LS et prendra ses fonctions en tant que directeur technique de l’ACVF. Un chantier dans lequel cet amoureux du foot vaudois se lance avec passion.

Jean-Yves Aymon exercera désormais à Echallens, à côté du terrain sur lequel il a passé dix ans en tant que joueur. ©Michel Duvoisin

Jean-Yves Aymon exercera désormais à Echallens, à côté du terrain sur lequel il a passé dix ans en tant que joueur.

«Messieurs, ce soir vous avez sauvé le club de votre ville en Super League. Vous pouvez être fiers.» C’est sur ces mots, forts, prononcés par Fabio Celestini, accompagnés du maintien dans l’élite du football suisse, que Jean- Yves Aymon a quitté le Lausanne- Sport, il y a à peine plus d’un mois. «Même si beaucoup d’entraîneurs pensent à tort que les joueurs leur appartiennent, j’avais quand même passé trois, quatre voire cinq saisons avec certains. Les dernières poignées de main n’ont pas été faciles à assumer», explique celui qui a vécu deux ans et demi dans la peau de l’entraîneur-assistant du LS, avant d’accepter le poste de directeur technique de l’association cantonale vaudoise de football (ACVF). Il y prendra officiellement ses fonctions samedi.

Avec la première équipe du club de la Pontaise, le Bavoisan est arrivé au sommet d’une pyramide, celle d’un football vaudois qu’il connaît par coeur, qu’il a gravi peu à peu, passant plus de dix ans au sein des multiples formations de Team Vaud. Il y a, surtout, connu des moments indescriptibles pour un formateur passionné comme lui, à commencer par la montée en Super League, à l’automne 2016. «Je me sens vraiment chanceux d’avoir pu participer à une aventure aussi belle que l’est celle du LS depuis un peu plus de deux ans. Cette promotion, obtenue en allant chercher et en faisant jouer quasi que des joueurs du canton, dont une bonne partie évoluait à Team Vaud, c’est le fruit du travail de tant de personnes. Et moi, j’ai eu la chance d’être là au bon moment pour la vivre de l’intérieur.»

 

A la croisée des chemins

 

S’il se définit lui-même comme un entraîneur, celui qui a grandi à Orbe n’avait jamais vraiment planifié de se retrouver en Ligue nationale, encore moins dans l’élite. Son truc, c’est la formation, apprendre aux autres. Lorsqu’il s’agit de partager ses expériences, il n’y en a pas deux comme Jean-Yves Aymon. «Je me suis un peu retrouvé à la croisée des chemins. J’ai connu le monde professionnel, beaucoup d’aspects m’ont énormément plu, mais certains m’ont également déçu. Les journalistes, la pression du club, les agents de joueurs, ce n’est pas évident à gérer. Et puis, d’un autre côté, je ne souhaitais pas reprendre un club.»

Est alors tombée la proposition du président de l’ACVF Gérard Vontobel. Celle de remplacer Pablo Iglesias en tant que directeur technique de l’association vaudoise du ballon rond. Une tâche lourde de responsabilités, occupée durant ces treize dernières années par celui qui officiera désormais comme sélectionneur de l’équipe de Suisse M20. «Il va me falloir un an rien que pour me mettre à la page et être à l’aise avec tout ce que comporte ce poste», lâche celui qui doit encore honorer les deux derniers jours de son contrat avec le LS avant de se lancer dans son nouveau défi.

Ce que son poste comporte ? «La grosse partie consiste à gérer la formation et les diplômes de tous les entraîneurs du canton. Il faut également s’occuper de Footeco, un groupement de jeunes joueurs prometteurs composé des D à 9 élite, ainsi que des FE-13 (voir ci-dessous) et 14 de l’ACVF, avant que ceux-ci ne rejoignent les équipes de M15 des clubs du pays. Puis, il s’agit surtout de traverser le canton, d’aller à la rencontre des gens, de donner des entraînements et de présenter les dernières innovations.» Tout un programme qui n’effraie pas celui qui, durant sa carrière, a porté les maillots d’Yverdon Sport, Echallens, Stade-Lausanne et Vevey, notamment. Autant dire que, le football vaudois, Jean-Yves Aymon connaît.

 

La méthode «Lulu»

 

Vu que toutes les formations de l’ACVF se déroulent à Echallens, Jean-Yves Aymon ne sera pas dépaysé. Le Nord-Vaudois y a passé dix ans en tant que milieu de terrain lors de sa première carrière, celle de joueur. Une décennie durant laquelle l’homme de 50 ans a, notamment, vu passer un certain Lucien Favre sur le banc. «Je reste très attentif à son parcours. Ce qui m’hallucine, c’est que ses méthodes n’ont pas changé. A l’époque, il nous faisait débuter chaque entraînement sur le terrain en pente et dans le plus mauvais état. Après quoi on rejoignait le terrain B, pour la plus grosse partie de la séance. Ensuite seulement on avait le droit au principal, mais uniquement car c’était nécessaire au niveau des dimensions, et pas plus de quinze minutes. Puis, on terminait toujours où on avait débuté pour ne pas oublier d’où on vient, qu’il disait.»

 

Le titre pour les FE-13

 

Sélection régionale composée des meilleurs éléments du canton de leur tranche d’âge, les FE-13 de l’ACVF étaient engagés à Lucerne pour le tournoi final suisse, dimanche dernier. Opposés aux groupements du Tessin, de Zurich et de Soleure, les Vaudois sont brillamment sortis vainqueurs de leur groupe, à la faveur de leurs deux larges victoires initiales (5-0 contre le Tessin et 4-1 face à Soleure) et une différence de buts de +7, célébrant ainsi le titre de champion du tournoi final suisse. Jean-Yves Aymon, qui s’occupera donc de la plupart de ces joueurs la saison prochaine, peut d’ores et déjà se réjouir de travailler avec une génération aussi prometteuse.

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Florian Vaney