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L’aide sociale explose dans le Nord vaudois

4 juillet 2012

Sainte-Croix, Vallorbe et Yverdon-les-Bains comptent les taux de bénéficiaires à l’aide sociale les plus élevés en pourcentage de la population. Le record vaudois? 9,2% à Essert-Pittet! Les causes sont multiples et varient selon les cas.

Parmi les 326 communes vaudoises, onze voient leur taux d’aide sociale être particulièrement élevés. Parmi ces onze, quatre sont situées dans le district Jura-Nord vaudois (Sainte-Croix, Vallorbe, Yverdon et Essert-Pittet).

La commune vaudoise possédant le plus fort taux d’habitants bénéficiant de l’aide sociale? Essert-Pittet, avec le taux incroyable de 9,2%! Près d’un habitant sur dix du petit village de 150 âmes se voit donc octroyer le revenu d’insertion. Le syndic Dominique Vidmer est bien sûr conscient du phénomème: «Essert-Pittet premier du classement? Cela ne m’étonne pas du tout! Vous n’êtes pas savoir que notre village a la chance d’avoir un restaurant. Au dessus de celui-ci se trouvent plusieurs studios qui sont occupés par des requérants d’asile, d’une part, et par des gens au social, d’autre part. Accueillir des familles de requérants ne nous pose pas de problème, mais nous sommes fatigués des procédures administratives, il faut bien le reconnaître! Le travail est énorme pour une petite commune comme la nôtre, qui ne reçoit aucune aide du canton pour l’administraitf. Imaginez notre préposée, lorsque des gens sont envoyés vers elle sans parler un mot de français, et qu’ils viennent, qu’ils repartent, qu’il faut les inscrire, leur amener des commandements de payer, que le courrier qu’ils ne vont pas chercher est retourné. Franchement, pour une commune comme la nôtre, le travail est énorme et nous ne sommes pas aidés, ni par l’Etat, ni par le social. C’est dommage, parce que c’est avec plaisir que nous accueillons ces familles. Mais là, ça devient très compliqué au niveau de la charge de travail.»

Les loyers bas en cause

Essert-Pittet est un cas un peu particulier, mais l’aide sociale est véritablement en train d’exploser dans le district Jura-Nord vaudois. Alors que la moyenne cantonale de gens bénéficiant de l’aide sociale pour se nourrir, se vêtir et se loger est à 3,5%, Yverdon (6,2%), Sainte-Croix (8,6%) et Vallorbe (5,7%) se situent tout en haut de la moyenne. «Le recours à l’aide sociale devient de plus en plus une réalité», explique Jeannine Rainaud-Meylan, présidente de l’Association pour la régionalisation de l’action sociale (ARAS), laquelle regroupe septante-neuf communes nord-vaudoises depuis sa création l’an dernier. Mais pourquoi plus précisément dans le nord du canton? «Pour répondre comme cela, à vif, je dirais que le fait que les appartements soient moins chers dans notre région peut jouer un rôle», continue la syndique du Chenit. Difficile de contrer cet argument en jetant un coup d’oeil à la carte de statistiques du canton. Les communes les plus riches n’abritent que peu de bénéficiaires de l’aide sociale. Une famille avec trois enfants aura un appartement plus adapté à ses besoins à Sainte-Croix qu’à Begnins. Une autre raison? «Le vieillissement est également un facteur chez nous. A partir d’un certain âge, il se peut que la population se paupérise.»

 

Le taux de vols par effraction y est très élevé

Chamard est une z0ne sensible

L’étude de la vue cartographique du Canton de Vaud, récemment rendue publique par le Département des finances et des relations extérieures, et qui sert de base à cette page, révèle quelques surprises. Ainsi, pour ce qui est de la statistique officielle des vols par effraction pour l’année 2011, Montagny-près-Yverdon se retrouve tout en haut de l’affiche (avec 35 vols pour 1000 habitants, là où la moyenne vaudoise est de 11,8), une place peu enviable. Sachant que sur les 8395 vols par effraction recensés en 2011, 60% concernent des vols dans des immeubles d’habitation et des villas, un raccourci trop vite fait ferait de Montagny une commune à éviter pour s’y installer. Il n’en est bien sûr rien, comme le relève Pierre-Alain Lunardi, municipal de la police: «Ce taux très élevé est bien sûr dû à la zone En Chamard. Elle péjore nos statistiques, lesquelles sont même en dessous de la moyenne pour ce qui concerne les vols par effraction dans nos zones d’habitation. En 2011, nous avons enregistré 5 ou 6 vols de ce type dans le village.» La proximité de Chamard avec un axe routier permettant de filer aussi bien en direction de Neuchâtel que de Berne et Lausanne, favorise bien sûr les voleurs. Pas de quoi créer une psychose, donc, pour les habitants de Montagny, lesquels peuvent dormir tranquilles.

A noter qu’Yverdon se trouve juste en dessus de la moyenne cantonale, avec 13 vols pour 1000 habitants.

 

Les contribuables les plus riches habitent à la campagne

Un revenu médian bas à Yverdon

Les écarts de revenus sont importants entre les communes vaudoises, preuves de la diversité du canton! Lors du dernier recensement, le revenu moyen des contribuables vaudois se montait à 95 900 francs par an, mais le revenu médian se monte à 69 200 francs. En clair, cela signifie que la moitié des Vaudois gagnent moins de 69 200 montants et l’autre moitié, par définition, plus. Les contribuables des «petites» communes bénéficient en règle générale d’un revenu supérieur à celui des résidents des grandes communes. La commune où le revenu est le plus élevé? Crans-près-Céligny, avec un revenu médian… de 133 864 francs! L’autre extrême concerne Cremin, pas très loin de Lucens, où le revenu médian est de 45 736 francs.

En ce qui concerne le Nord vaudois, les revenus y sont inférieurs à ceux observés sur les bords du Léman et dans la couronne lausannoise, là où les riches contribuables aiment se trouver pour profiter d’une vue imprenable… entre autres avantages! Ainsi, en ce qui concerne les villes, seules Pully (84 000 francs), Gland (83 000) et Nyon (75 000) présentent un revenu médian supérieur à celui de l’ensemble du canton. Renens (59 000), Lausanne (58 800), Vevey (57 600) et Yverdon (58 300) ont les revenus les plus bas de toutes les villes vaudoises. Dans les communes de moins de 2000 résidents, le revenu médian se trouve à… 80 000 francs!

Timothée Guillemin