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«La fusion à six est la meilleure solution»

28 août 2014

Les Conseils de Belmont, Chavornay, Corcelles, Ependes, Essert-Pittet et Suchy voteront, mercredi prochain, l sur la convention de fusion. Le point avec Dominique Vidmer, le président du Comité de pilotage.

Le syndic d’Essert-Pittet, la plus petite des six communes, Dominique Vidmer, est le président du Comité de pilotage de la fusion.

Le syndic d’Essert-Pittet, la plus petite des six communes, Dominique Vidmer, est le président du Comité de pilotage de la fusion.

Si elle est acceptée, elle deviendra la plus grande fusion de communes réalisée dans le Nord vaudois. Mercredi prochain, les Conseils de Belmontsur- Yverdon, Chavornay, Corcelles-sur-Chavornay, Ependes, Essert-Pittet et Suchy, décideront, lors de leur séance respective, s’ils veulent unir leur destin. En cas d’acceptation, le dernier mot reviendra aux citoyens qui se prononceront, dans les urnes, le 30 novembre. A l’approche de ces deux échéances décisives, le président du comité de pilotage de la fusion, Dominique Vidmer, par ailleurs syndic d’Essert-Pittet, se veut confiant. Interview.


La Région Nord vaudois : Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous à une semaine du vote des Conseils des six communes ?

Dominique Vidmer : Je suis serein. Nous avons communiqué de manière honnête et juste, sans rien cacher. Nous avons organisé des séances d’information, mis sur pied un rallye, publié un bulletin d’informations «Le Journal des Six». Après… chacun est libre de son choix. De mon côté, je suis persuadé que la fusion à six est la meilleure solution. Ceci d’autant plus que ce rapprochement est naturel entre des communes qui travaillent déjà beaucoup ensemble et dont les habitants ont souvent été à l’école ensemble.

Certains redoutent le poids que pourra avoir Chavornay et ses 4000 habitants dans la nouvelle entité. N’aurait-il pas fallu réaliser une fusion uniquement entre les petites communes ?

Une variante de fusion entre petits villages a été étudiée un temps. Mais elle n’est pas satisfaisante. Nous avons besoin d’avoir une grande commune pour avoir un certain poids face au canton. La future entité comptera 6000 habitants, cela compte. Et je ne crois pas que Chavornay écrasera ses voisins.

Pourtant, la future commune s’appellera Chavormay. Pourquoi ne pas avoir donné un nouveau nom, plus neutre ?

Là aussi, nous y avons pensé. Mais si c’est pour se retrouver avec un nom dont personne ne sait à quoi il correspond… Celui de Chavornay est connu, les gens savent où cela se situe. Mais j’aimerais rassurer les gens. Ils ne verront le nom de Chavornay que sur leur fiche d’impôts. Chaque village conservera son nom, ses sociétés locales. Il y aura toujours un FC Ependes et un FC Suchy. Je crois qu’il faut rester pragmatique. Les fusions deviennent une nécessité.

Pourquoi cela ?

Prenez l’exemple de ma commune d’Essert-Pittet, la plus petite des six avec ses 160 habitants. Nous n’avons pas d’employé communal. C’est un collègue municipal qui tond le gazon autour de l’église, un autre qui déneige les routes. On se relaie pour ouvrir la déchetterie. Cette situation convenait à l’époque où les municipaux étaient des agriculteurs vivant au village. Maintenant, avec les contraintes de la vie actuelle, ce n’est plus possible.

Et au niveau finances, quelle sera la situation de la nouvelle Commune ?

C’est un point sur lequel nous avons été particulièrement attentifs, car il est déterminant. Onnens s’était ainsi retirée d’un processus de fusion avec ses voisins du fait qu’elle aurait été perdante financièrement. Pour la nouvelle Chavornay, le taux d’impôt sera fixé à 70 points. Les communes qui sont en-dessous, verront, par contre, leurs taxes, sur les déchets et les eaux usées, baisser. De plus, nous serons gagnants au niveau de la péréquation. Sur ce plan-là, le voyant est au vert.

Il y a néanmoins eu des décisions difficiles à prendre en vue de cette fusion, comme quitter, le cas échéant, Police Nord vaudois…

C’est une décision qui m’a fait mal au cœur, c’est vrai. Car, j’avais participé à la mise en place de Police Nord vaudois, dont nous sommes très satisfaits. Mais, deux communes sur les six, Belmont et Chavornay, ont confié leur sécurité à la Police cantonale, dont les prestations sont moins chères. Nous avons donc choisi cette dernière structure pour la future Commune. Si nous avions choisi Police Nord vaudois, le voyant des finances, dont j’ai parlé avant, aurait viré à l’orange.

Si l’un ou l’autre des Conseils, la semaine prochaine, refuse la convention, continuerez-vous le processus à quatre ou cinq ?

Je ne sais pas comment nous poursuivrons. Nous devrons en rediscuter.

Avez-vous un dernier souhait avant les votes de mercredi ?

J’aurais un vœu, personnel, pas politique. C’est que les différents Conseils donnent l’occasion au peuple de s’exprimer en novembre. La question est importante pour notre avenir. C’est à l’ensemble des citoyens de décider.

Yan Pauchard