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La leçon de football féminin à Clairefontaine

24 avril 2013

Football - Linda Vialatte s’est rendue en France avec une délégation nationale pour apprendre les secrets de la réussite de nos voisins.

Linda Vialatte a vécu une expérience des plus enrichissantes à Clarefontaine.

«A certains moments, on s’épuise. Mais de telles choses, ça redonne des idées, l’envie de continuer.» C’est pleine d’entrain et de motivation que Linda Vialatte est revenue, il y a quelques jours, de l’Institut national du football de Clairefontaine, où elle s’était rendue avec une délégation suisse, pour des séances de groupes d’étude sur le foot féminin, sous l’égide de l’UEFA.

Un rendez-vous de quatre jours avec les fédérations anglaise, tchèque et, forcément, française, pour évoquer le développement du foot féminin, et notamment la réussite de nos voisins. «Cela a fait du bien de se rendre compte que, finalement, on n’est pas si faux et qu’on n’est pas tant en retard en Suisse, relève la présidente du FC Yverdon Féminin. Le nombre fait aussi le développement.»

Le coup de chance

Bruno Bini, le sélectionneur de l’équipe de France féminine, n’a d’ailleurs pas hésité à parler de la chance qu’ils ont eue. «Nous sommes allés en demi-finale du Mondial en Allemagne en 2009, alors que les garçons ne sont pas descendus du bus en Afrique du Sud en 2008…»

Une situation dont a su profiter le foot féminin pour se vendre dans l’Hexagone et, donc, poursuivre son développement. «A présent, l’équipe féminine est à pied d’égalité sur le site internet de la Fédération française, ce qui n’était pas le cas avant», image Linda Vialatte.

Féminisation du public

Par-delà le Jura, le travail se fait également auprès des écoles et, beaucoup, sur la «féminisation du foot». «La politique est d’encourager les femmes à aller au stade et à travailler dans les clubs, pas seulement féminins, mais les clubs en général», relève Linda Vialatte, qui précise aussi que, sur le terrain, les techniciens travaillent tous tant pour les garçons que pour les filles. «Ici, à l’ASF, il n’y a qu’une seule personne qui s’occupe de tout le foot féminin! On a besoin de plus de monde, de gens motivés, et de se faire voir», poursuit-elle.

Même si, en France, le foot féminin prend une nouvelle dimension, des équipes comme l’Olympique Lyonnais ne sont que la pointe de l’iceberg. «Il n’y a que quatre équipes pros. Le reste, ce sont des amateurs. Gaëtane Thiney, par exemple, ne touche pas un sou à Juvisy, affirme Linda Vialatte. L’important, comme l’a répété Bruno Bini, ce sont les règles de vie, les valeurs et le plaisir, et après on parle de foot. C’est ce que j’essaie de véhiculer ici.»

 

 

Manuel Gremion