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La nostalgie s’empare d’Yverdon

25 février 2014

Plus de 2100 personnes sont inscrites sur «T’es d’Yverdon si…» , un groupe qui permet de partager ses souvenirs et ceux des autres sur Facebook.

(Devant :) Antoine Vonnez, Olivier Viret et Sophie Weber-Bovay. (Derrière :) Laurent Bertschi et Florence Rochat, se sont rencontrés pour partager un repas.

(Devant :) Antoine Vonnez, Olivier Viret et Sophie Weber-Bovay. (Derrière :) Laurent Bertschi et Florence Rochat, se sont rencontrés pour partager un repas.

«Sur cette page, chacun a envie de transmettre ses souvenirs, de se faire plaisir et de retrouver des gens de sa jeunesse», explique Olivier Viret. A 50 ans, ce dernier est coadministrateur d’un groupe sur Facebook qui s’appelle «T’es d’Yverdon si…». Le concept est d’échanger des souvenirs en lien avec la commune, en partageant des photos de lieux, de classe d’école ou des portraits, ainsi que du texte, ou encore des articles de journaux. «Ce sont cinq générations qui se retrouvent sur ce groupe pour partager des émotions en se remémorant ce que nous étions et ce que nous faisions», ajoute Olivier Viret.

C’est Antoine Vonnez, 40 ans, qui est à la base du groupe de la Cité thermale. «J’ai été sur une page similaire, qui regroupe des personnes de Lausanne, explique- t-il. Je me suis dit que cela serait bien de montrer qu’il se passe des choses bien à Yverdonles- Bains et de partager nos souvenirs.» Depuis deux semaines, le concept fonctionne particulièrement bien dans le Nord vaudois puisque la page regroupe actuellement plus de 2100 personnes (alors que 101 personnes sont inscrites à «T’es de Lausanne si…»).

«Je pense qu’Yverdon-les- Bains est une ville adaptée pour ce genre d’échange, sa taille fait que nous avons tous fréquenté les mêmes endroits», remarque Florence Rochat, qui ne peut pas jour, lire les souvenirs partagés. «C’est devenu une véritable addiction », rajoute Sophie Weber- Bovay en rigolant.

Le groupe qui s’est fondé sur Facebook donne tout de même lieu a de véritables rencontres. La semaine dernière, six personnes motivées à voir s’organiser une petite fête en juin se sont rencontrées et ont mangé ensemble, sans pour autant se connaître. «Sans organiser quelque chose d’officiel, nous invitons les gens à venir sur la place Pestalozzi le 14 juin à 15 heures. Nous partagerons des souvenirs en nous baladant dans la ville. Peut-être que nous souperons ensuite à la plage », se réjouit Olivier Viret.

 

Pour se retrouver

D’après Olivier Glassey, sociologue spécialisé en nouvelles technologies à l’Université de Lausanne, les réseaux sociaux sont utilisés différemment suivant la génération. «Pour les jeunes, c’est un outil du quotidien, alors que pour les autres, Facebook permet de maintenir des liens et de reprendre contact avec des connaissances. Ce n’est pas paradoxal d’utiliser Internet pour partager des détails du quotidien. Le partage des expériences communes permet de se retrouver». Muriel Aubert

 

Un phénomène qui touche tout le Nord vaudois

«La Gentiane», au Brassus, a marqué les esprits des Combiers.

«La Gentiane», au Brassus, a marqué les esprits des Combiers.

Les groupes Facebook, qui réunissent les souvenirs des habitants ne se créent pas uniquement dans les grandes villes. De plus petites communes, telles que Sainte-Croix, Chavornay ou encore Grandson, connaissent ce succès grandissant. Parmi elles, la région de la vallée de Joux (avec près de 1000 membres) et Orbe (qui compte plus de 700 abonnés) se démarquent par leur nombre d’adhérents et leur activité.

Certaines personnalités font parler d’elles pour avoir marqué leur région, comme par exemple «la Mère Mottaz» à Orbe. «Si tu allais chercher des glaces ou des pâtisseries à minuit chez la Mère Mottaz, qui nous ouvrait à toute heure», se rappelle un Urbigène. D’autres témoignent de sa bonté et de sa popularité : «Madame Mottaz, un cadeau de la vie», «Toujours gentille avec tout le monde. THE personnage d’Orbe».

A la vallée de Joux, c’est le restaurant «La Gentiane», au Brassus, qui semble avoir marqué les esprits. «Si tu as connu les fameuses soirées à la Gentiane», note une nostalgique de ce lieu qui, aujourd’hui, n’existe plus. Les beautés régionales sont également source d’admiration. En effet, nombre de photos représentant le lac ou la Dent de Vaulion ont été publiées, accompagnées de commentaires enthousiastes. Mais le point commun de tous ces groupes qui se remémorent des endroits, des personnes ou des événements, reste l’amour que portent les habitants à leur région. Amanda Fontannaz

Muriel Aubert