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«L’Argentine est toujours candidate au titre»

1 juillet 2014

Mondial – Nacho Alvarez est un des deux Argentins du Rugby-Club Yverdon, le plus argentin des clubs nord-vaudois. Il évoque le huitième de finale de football entre son pays et celui où il vit depuis bientôt trois ans.

Nacho Alvarez se plaît en Suisse, où il apprécie l’ordre et le respect. Mais son coeur bat toujours pour son Argentine d’origine.

Nacho Alvarez se plaît en Suisse, où il apprécie l’ordre et le respect. Mais son coeur bat toujours pour son Argentine d’origine.

Carte d’identité
Nom : Nacho Alvarez.
Age : 31 ans.
Domicile : Yverdon-les-Bains.
Etat civil : Célibataire.
Nationalité : Argentine, mais il a aussi le passeport italien.
Profession : Opérateur dans l’industrie.

Nacho Alvarez était bien parti pour devenir avocat en Argentine. Mais ses envies d’aventures et de nouvelles expériences l’ont amené à vivre en Europe. Installé depuis deux ans et demis en Suisse, c’est à Yverdon qu’il regardera le huitième de finale qui opposera, ce soir, son pays d’accueil à son pays d’origine. Et, même s’il se plaît beaucoup ici, le rugbyman du RC Yverdon n’aura aucun mal à chosir son camp au coup d’envoi.

Et alors, qui va gagner ? «Chaque match est particulier, rien n’est donc écrit, commence-t-il. Mais pour moi, il y a une énorme différence de valeur intrinsèque entre les deux équipes. Si l’Argentine joue sur sa vraie valeur, elle doit s’imposer facilement, 4-0 minimum.» Mais Nacho Alvarez relativise, car jusqu’ici, il n’a pas trouvé que l’Albiceleste répondait à toutes les attentes. «Au pays, les gens ne sont pas contents. Ils en veulent plus. L’Argentine est toujours candidate au titre, comme d’habitude, mais il faudra s’améliorer si elle veut s’en sortir contre des nations comme l’Allemagne», continue-t-il, évoquant notamment les problèmes défensifs d’une formation qui, jusqu’ici, se repose beaucoup sur Lionel Messi.

Nacho Alvarez a toujours été fan de football. «Mais à l’âge de 11 ans, j’ai commencé le rugby. C’était un samedi. Et je n’ai jamais arrêté », raconte-t-il. Il ira jusqu’en première division argentine et, en Suisse, le ballon ovale lui ouvrira aussi des portes : il a choisi de s’établir à Yverdon car son compatriote Marcelo Gauna y entraînait le RCY et que, s’il rejoignait l’équipe, il y avait un travail pour lui.

La pasión !

Depuis que l’affiche des huitièmes de finale du Mondial brésilien est sortie, personne ne le laisse tranquille. «Tout le monde vient me parler du match, sourit-il. C’est rigolo ! » Pourtant, les différences ne manquent pas dans la manière de vivre le sport entre Yverdon-les- Bains et Córdoba, la ville dont il est originaire. «Là-bas, c’est la pasión ! Moi, je ne suis pas extrême du tout, mais même : quand l’Argentine perd, ça me fait mal.»

Dans la région, Nacho Alvarez a bien quelques compatriotes, mais ils ne forment pas une communauté organisée. Quand on lui demande si son pays d’origine lui manque, c’est d’ailleurs pour ses proches que sont ses premiers mots. «Et puis il y a la culture, les fêtes, les grandes tables et les grillades comme on les fait làbas, l’asado», énumère-t-il. Mais il trouve aussi bien sûr des avantages à la Suisse. «Il y a plus de respect, moins d’insécurité à tous les niveaux et, compte tenu des salaires, la vie est moins chère», souligne-til, tout en précisant qu’il n’envisage pas, pour l’heure, un retour au pays. Mais, en termes d’aventures, il y en a une qu’il se passerait bien de vivre en Suisse : l’élimination du Mondial, par les Helvètes, de l’Albiceleste.

Le RCY et les Pumas

Longtemps entraîné par Marcelo Gauna, le RC Yverdon est le plus argentin des clubs de la région : de nombreux compatriotes de Nacho Alvarez y ont transité, tandis que les Pumas, l’équipe nationale de rugby, était venue en stage de préparation dans la Cité thermale avant le Mondial 2007, dont elle avait atteint les demi-finales.

Lionel Pittet