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L’autorité cantonale gâche la fête

4 mai 2015

Les Tuileries-de-Grandson – Pour trois petits détails de conformité, le café-restaurant de La Croix-Blanche n’a pu ouvrir ses portes jeudi. Les invités étaient indignés.

Fidèle parmi les fidèles, Franco Sbarro était là pour accompagner Andrée, Christophe Ackermann, et Orio Picchio. © Raposo

Fidèle parmi les fidèles, Franco Sbarro était là pour accompagner Andrée, Christophe Ackermann, et Orio Picchio.

«C’est honteux!» Cette exclamation d’un ancien fonctionnaire de l’Etat de Vaud résume, à elle seule, le sentiment des dizaines d’invités et amis qui, jeudi en début de soirée, avaient répondu à l’invitation de la famille Picchio pour fêter la réouverture du Café-Restaurant de La Croix-Blanche, «Chez Orio», aux Tuileries-de-Grandson. Pour trois petites broutilles liées à la conformité, l’ouverture n’a pu être opérée. Mais grâce à la solidarité et à l’efficacité de Christophe Ackermann, les invités ont été réunis dans le bâtiment voisin pour partager le verre de l’amitié.

Trois broutilles…

Comment en est-on arrivé là? La partie supérieure du bâtiment a été ravagée par un incendie le 12 juillet de l’année dernière. Dès le lendemain, Orio et Andrée n’avaient qu’une idée en tête: rouvrir dès que possible.

Un architecte et des artisans de la région (voir La Région Nord vaudois du 23 avril) ont travaillé sans relâche pour que cet établissement public, qui jouit d’une clientèle très fidèle, tenu par le même couple depuis trente-cinq ans (!), puisse rouvrir dans les meilleurs délais. En tout début d’année, le tenancier avait d’ailleurs payé la taxe de licence.

A l’instar des autres chantiers, celui de La Croix-Blanche s’est achevé sur les chapeaux de roue. Lors de l’inspection, l’autorité en charge de l’hygiène n’a rien trouvé à redire. Jeudi matin, l’agent communal en charge de l’aspect technique a relevé trois lacunes: l’absence de l’indication «sortie» au-dessus de l’une des portes du café, l’absence d’un loquet à la serrure de la porte de sortie arrière du restaurant, et l’extincteur de cuisine placé 20 centimètres trop haut.

Ces constats ont été transmis à la Police cantonale du commerce, à Lausanne, dont le juriste en charge du dossier a estimé qu’ils étaient suffisants pour empêcher l’ouverture, puisque la licence avait été annulée suite à l’incendie.

La menace

Orio était dépité: «Celui de l’hygiène a trouvé que c’était impeccable. J’ai demandé qu’on me laisse ouvrir deux heures, pour les invités. Le juriste de la Police du commerce m’a dit que si je faisais cela, c’était pénal…»

Respectueux des lois, Orio, la mort dans l’âme, s’est incliné. Le voyant démoralisé, son jeune voisin -le pâtissier Christophe Ackermann-, a réagi rapidement: «Tes invités, on les accueille chez moi!» Au lieu de sa traditionnelle sieste, le jeune artisan et ses collaborateurs ont préparé la réception en un temps record.

 

Malgré la Commune

La décision de refuser l’ouverture vient de la Police cantonale du commerce. En effet, les collaborateurs de la Commune de Grandson ont fait le constat technique, mais, de l’avis des autorités locales, les manquements n’étaient pas de nature à empêcher une ouverture. Il suffisait d’accorder une autorisation provisoire et de donner un délai de quelques jours pour la mise en conformité. Cette position a encore été confirmée à la Police cantonale du commerce vendredi matin. Mais rien à faire, l’autorité cantonale est restée raide comme un poteau. Se réfugiant derrière les normes ECA, elle a refusé d’assouplir sa position.

Isidore Raposo