Le dossier du Coyote est au point mort

L’établissement de la rue des Uttins n’a toujours pas d’autorisation pour organiser des concerts. Cette situation est vivement déplorée, mais rien ne bouge.

Yves Thélin n’a peut-être pas encore dit son dernier mot. © Duperrex-a

Quoi de plus naturel pour Lawrence Lina et Nick Thornton, du groupe «Sideburn », que de fixer un rendez-vous au Coyote Café pour présenter leur dernier album, dont le vernissage aura lieu ce weekend à L’Amalgame ? Lors de l’échange qui suit, les deux hard rockers font état de la plus grande demande concernant leur style de musique en Suisse allemande, un déséquilibre encore accentué par la fermeture, de ce côté-ci de la barrière de röstis, de salles de concert comme celle du Coyote Café, qu’ils déplorent grandement. Derrière le bar, Yves Thélin, le tenancier de l’établissement situé dans la zone industrielle des Uttins, avoue que pas un jour ne passe sans que quelqu’un ne lui demande quand de nouveaux concerts auront lieu chez lui.

«Les plus punis sont les gens voulant se divertir et les musiciens », commente Yves Thélin. Dans le but d’absorber la foule se pressant lors des prestations musicales proposées dans son établissement, le patron avait procédé à une mise à l’enquête pour mettre à disposition du public une salle de concert pouvant accueillir 200 personnes, contre les 90 autorisées initialement. Le refus de l’Etat de Vaud d’entrer en matière en raison d’une non conformité en termes de ventilation avait suscité l’intervention de la Ville, dont le recours a été repoussé sans appel par le Tribunal fédéral. «Nous avons fait recours pour demander d’assouplir l’application de la Loi sur l’énergie concernant le Coyote Café, car nous estimions qu’il s’agissait d’une mesure disproportionnée », indique Marianne Savary. Sa collègue Nathalie Saugy, municipale en charge de la culture souligne le caractère «regrettable » de la situation. «J’ai des retours de personnes estimant que c’est dommage, que l’organisation de concerts dans cette zone industrielle ne gêne pas grand’monde», déclare-t-elle, sans pour autant voir comment faire bouger les choses. Aux dires d’Yves Thélin, une pétition demandant la réapparition des concerts au Coyote a récolté 800 signatures, mais n’a finalement pas été déposée. Le dossier serait actuellement entre les mains de la Société industrielle et commerciale Yverdon-Grandson (SIC).