Logo

Le Mont se déchire, mais obtient un nul contre Wil

5 décembre 2014

Football – Challenge League – Le club vaudois passera Noël au-dessus de la barre, mais le torchon brûle entre le président Serge Duperret et l’entraîneur Claude Gross.

Le latéral Nicolas Gétaz, buteur puis passeur pour Le Mont. © Michel Duvoisin

Le latéral Nicolas Gétaz, buteur puis passeur pour Le Mont.

La réconciliation est-elle possible entre le président Serge Duperret et l’entraîneur Claude Gross? Au lendemain du match nul du Mont contre Wil, rien n’était moins sûr. «Mais je n’ai pas démissionné, contrairement à ce que j’ai pu lire dans la presse ce matin, assurait, hier, Claude Gross au téléphone. Tant qu’on ne me signifie pas mon licenciement, je suis toujours l’entraîneur du FC Le Mont, selon les termes de mon contrat.»

Mais le technicien ne cachait ni le malaise, ni son mécontentement. En cause? Les propos de son président rapportés par 24 Heures, mercredi. «Si, dimanche, nous partageons la dernière place du classement avec Bienne, je changerai tout mon staff technique durant la pause», déclarait Serge Duperret. Une mise sous pression que Claude Gross n’a guère appréciée. «Ce soir, c’est no comment», répondait-il aux journalistes en quête de réactions à la fin de la partie, le soir-même.

Dans l’intimité du vestiaire, avant la rencontre, il avait annoncé à ses joueurs qu’il allait peut-être s’agir de son dernier match à la tête du Mont. Cela a été rapporté à Serge Duperret, qui y a vu un discours d’adieux, et qui a qualifié de «faute professionnelle» le fait de le prononcer pendant une théorie d’avant-match. Une interprétation que réfutait complètement Claude Gross, hier. «Je n’ai pas indiqué mon intention de partir, mais simplement le fait que je risquais d’être licencié, avec tout le staff, en fonction des résultats», assurait-il. Contacté hier après-midi, Serge Duperret reconnaissait le malentendu. «Il n’a pas démissionné. Les joueurs avaient mal compris», admettait-il.

Le fond du problème

Reste le fond du problème: l’incendie allumé par le coup de gueule médiatique du président. Après le match, il s’estimait dans son bon droit. «Je tiens à cette ligue et c’est moi qui assume les risques financiers de l’aventure, martelait-il. Il faut bien comprendre que, dans cette histoire, je ne suis pas qu’un porte- monnaie.» Alors convaincu de la volonté de son entraîneur de se retirer, il se disait en mesure de rebondir: «S’il faut que je donne un entraînement ou que je me déplace à Lugano samedi pour le dernier match (à 17h45, ndlr), je suis prêt.»

Depuis mercredi et la parution de l’article qui a mis le feu aux poudres, les deux hommes ne se sont ni parlés, ni croisés au stade en soirée. Hier après-midi, ils ne s’étaient pas encore téléphonés non plus. Peuvent- ils retrouver un terrain d’entente? «Je ne sais pas», répondait Claude Gross, hier matin. Avant de préciser: «Je ne lâcherai pas les gars, à part, bien sûr, si je suis licencié. » Serge Duperret, lui, ne semblait pas sur le point d’actionner le couperet. «Je croyais qu’il avait démissionné, ce n’était pas le cas. C’est tout ce que je peux dire. J’attends l’entraînement de ce soir (hier, ndlr) pour voir ce qu’il va se passer », précisait-il.

En résumé, hier après-midi, l’entraîneur n’avait pas démissionné, tandis que le président ne l’avait pas licencié. Mais même si, avec le point obtenu contre Wil, Le Mont ne risque plus d’être rejoint par Bienne avant la pause, rien ne garantit, compte tenu du climat, que Claude Gross sera toujours sur le banc du Mont à Lugano. Et à l’avenir.

 

Le match

Révolte montaine en seconde période

Dix jours après l’interruption du match à la mi-temps, pour cause de brouillard et alors qu’il y avait 1-0 pour les Vaudois, Le Mont retrouvait Wil, avant-hier, à Sous-Ville, pour rejouer la totalité de la partie. Lors d’une première mi-temps équilibrée, Le Mont a plié à deux reprises. La défense s’est montrée passive sur un solo de Dario Koller, qui pouvait mettre Andrés Vasquez en position idéale, tandis que Signori Antonio ne se montrait pas à son avantage sur une frappe pourtant ratée -mais cadrée- du même attaquant.

«Le score à la mi-temps n’était toutefois pas le reflet du match», estimait, au terme de la rencontre, le latéral Nicolas Gétaz. Il a d’ailleurs largement contribué à sonner la révolte montaine en seconde période, inscrivant le 1-2 et centrant, pour l’égalisation, pour un Adrian Alvarez à peine entré en jeu. Les Vaudois auraient même pu arracher la victoire. Mais avec un point, ils assurent l’essentiel: ils passeront Noël audessus de la barre. Mais pas forcément dans la sérénité.

 

FC Le Mont – FC Wil 2-2 (0-2)

Buts: 17e et 38e Vasquez 0-2; 65e Gétaz 1-2; 85e Alvarez 2-2.

Le Mont: Antonio; Reis, Sallaj, L. Ndiaye, Gétaz; Chappuis, Si Salem (77e Alvarez); Kolloli, Fejzulahi, Berisha; Mustafi. Entraîneur: Claude Gross.

Wil: Brecher; Cha, Lekaj, Platero, Cerrone; Berisa; Schäppi (77e Dutra), Muslin, Taipi (86e C. Keller), D. Keller (46e Bozic); Vasquez. Entraîneur: Francesco Gabriele.

Notes: Sous-Ville, 250 spectateurs. Arbitrage d’Alain Bieri, qui avertit Berisa (16e, jeu dur), Chappuis (42e, jeu dur), Taipi (71e, antijeu) et Vasquez (76e, jeu dur).

Lionel Pittet