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Le Nord vaudois est boudé par l’été

9 juillet 2014

Une météo indigne du mois de juillet sévit cette semaine dans la région, transformant les lieux de rassemblement estivaux en quasi déserts, où l’on prend son mal en patience.

Bordées par d’imposantes flaques d’eau, la plage de VD8 n’est guère engageante.

Bordées par d’imposantes flaques d’eau, la plage de VD8 n’est guère engageante.

Les mois se suivent et ne se ressemblent pas. Après un weekend de Pentecôte ensoleillé aux températures estivales, les parapluies et les imperméables règnent sans partage sur le début du mois de juillet. Un coup du sort pour les vacanciers, peu enclins à affronter l’humidité et la fraîcheur ambiantes (lire encadré).

Hier en fin de matinée, une seule entrée avait été enregistrée à la piscine d’Yverdon-les-Bains. Pour autant, pas de quoi inquiéter Alain Bättig. Le responsable du site, en fonction depuis 2004, relève que les parenthèses de temps maussade sont monnaie courante en été. «L’an passé, la météo n’a pas été bonne durant les mois de mai et juin. Il y a également eu du mauvais temps à la fin août», rappelle le garde-bain Alexandre Bonczak. Sa journée s’annonce tranquille, le bassin n’étant parcouru, pour l’heure, que par un seul courageux.

L’irréductible, c’est Mathias Chevalier, d’Yverdon-les-Bains : «Je suis venu faire un peu de condition physique. C’est plutôt agréable, car l’eau est plus chaude que l’air», déclare-t-il. «Quel que soit le temps, il y a régulièrement quelques nageurs à la mi-journée et le soir, à partir de 17h. Hier après-midi (ndlr.: lundi), vingt à trente enfants sont venus s’amuser au plongeoir et au toboggan», signale Alexandre Bonczak.

A Yvonand, la plage de VD8 accueille, outre un cygne, Barbara, Michaela et leurs enfants. «Nous venons du canton de Berne pour deux semaines. Pour nous occuper, nous nous promenons, comme maintenant, et faisons des jeux à l’intérieur », indique la seconde citée. Dans le camping en léthargie, la faible animation est assurée par quelques groupes d’enfants vacants à leurs jeux et des passants égarés, comme Adrian. «Nous sommes trois familles de Laupen. Le mauvais temps n’est pas un problème. Cet après-midi, nous allons faire du shopping à Yverdon», relativise-t-il.

A Corcelettes, du côté du camping Belle-Rive, Jean-René et Marianne Steffen, résidents depuis 32 ans, sont parmi les rares personnes présentes. «Cette année, c’est pourri. On joue aux cartes, on regarde la télévision et on remonte des fois à la maison, à Ballaigues», déclarent-ils. Sous cette pluie et par ce froid indignes d’un mois de juillet qui se respecte, la proposition du restaurant Ma P’tite Folie, «Avec ce temps de cochon, une petite fondue ?», n’a rien d’indécent.


Dix degrés de moins que la norme

La foule ne se presse pas dans les allées du camping Belle-Rive, à Corcelettes.

La foule ne se presse pas dans les allées du camping Belle-Rive, à Corcelettes.

Et dire qu’il faisait 27,4 degrés à Yverdon, il y a un an exactement, le 8 juillet 2013. Et un soleil radieux brillait dans le ciel nord-vaudois. Cette année, c’est tout le contraire. Le mois de juillet est des plus maussades, avec des températures de dix degrés en dessous des normes saisonnières. «Une importante perturbation est bloquée au-dessus des Alpes, explique Marianne Salamin, prévisionniste à MétéoSuisse. Ce qui nous donne une combinaison froid-pluie qui dure. Une situation que l’on retrouve normalement plutôt au printemps et en automne.»

Résultat : le taux d’ensoleillement dans le Nord vaudois est à peine à 50% de la norme. Un manque de lumière qui marque d’autant plus les esprits que la région a été passablement arrosée. «En huit jours, pour Yverdon, on est à 80% de précipitations qui tombent lors d’un mois de juillet, souligne Marianne Salamin. Et ce chiffre atteint 100% pour Chavornay.» La prévisionniste ajoute qu’il y aura une accalmie vendredi, mais que le week-end reste très incertain. Pour le beau temps, le vrai, il faudra attendre mardi prochain, avec des températures qui pourraient monter, la semaine prochaine, jusqu’à 30 degrés. Y.P.

Ludovic Pillonel