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Le projet de loi sur les chiens divise

22 novembre 2013

La proposition d’imposer une limite de deux chiens par promeneur «professionnel» sème le trouble dans le monde canin du Nord vaudois.

Si la loi devait être durcie, Nerah, Hindy, Kiss et Dermu ne pourront plus être promenés ensemble.

Dans le cadre des discussions du durcissement de la loi sur les chiens dans le canton de Vaud, le Grand Conseil plébiscite d’interdire aux «professionnels», -ainsi qu’aux «particuliers non propriétaires du chien», précise le vétérinaire cantonal Giovanni Pedutode promener plus de deux chiens à la fois.

Pour Florence Mattart, qui gère une pension canine à Vallorbe, un éventuel durcissement de la loi lui poserait d’évidents problèmes. Pouvant héberger jusqu’à 8 chiens, elle est habituée à faire des promenades de plus d’une heure avec 4 à 5 chiens à la fois. «Cette réglementation irait à l’encontre de ma philosophie. Les animaux que je garde vivent souvent plusieurs semaines avec nous. Il y a une relation qui se crée et je leur offre en tout cas une balade en forêt par jour. Physiquement, il me serait impossible de faire plusieurs balades dans la même journée», indique-t-elle. La seule solution pour la Vallorbière serait malheureusement de diminuer le nombre de ses pensionnaires. «Je trouve que limiter les promeneurs professionnels à 4 chiens serait une bonne solution, c’est un nombre raisonnable, mais une limite à 2, c’est exagéré», rajoute-t-elle.

Comme la plupart de ses collègues, elle est également éducatrice de chiens et a suivi pas moins de 140 heures de cours. «Nous avons beaucoup appris sur le caractère et le comportement des chiens. Il ne serait pas juste que cette loi ne touche que les «professionnels» et non pas les propriétaires, dont certains ne savent pas s’y prendre avec leur animal et se laissent déborder.»

Sandrine Rochat, présidente de l’Association vaudoise de promeneurs de chiens ne comprend également pas pourquoi une telle règle ne serait applicable qu’aux «professionnels ». En revanche, «cette limitation serait une bonne chose : quand ils sont trop nombreux, les chiens ne profitent pas suffisamment de leur balade», explique-t-elle.

Quant à Louis Mayer, président de l’Association romande des éleveurs de chiens de race, il espère que «le parlement finira par couper la poire en deux et qu’il fixera la limite à 3 chiens, ce qui est mieux que 2.» La décision finale pourrait être prise mardi prochain lors de la séance du Grand Conseil.

Ludovic Pillonel