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L’«effet pervers» de Via sicura

10 mars 2015

Lausanne – Mis en place pour réduire le nombre de blessés et de morts sur les routes suisses, le programme d’action suscite la grogne des services d’urgence.

La Loi sur la circulation routière pourrait bientôt être adaptée aux nécessités des ambulanciers et représentants des autres services d’urgence. © Jacquet -a

La Loi sur la circulation routière pourrait bientôt être adaptée aux nécessités des ambulanciers et représentants des autres services d’urgence.

Les chiffres présentés lors du Bilan de la circulation montrent que le canton de Vaud est sur la bonne voie en matière de sécurité routière (voir ci-dessous). Cependant, il n’en demeure pas moins que le programme Via sicura, considéré comme l’un des instruments de cette évolution favorable, continue à préoccuper les services d’urgence. «C’est un effet pervers de Via sicura. Les collaborateurs qui franchissent les limites fixées sont dénoncés au Ministère public», déplore Jacques Antenen, commandant de la Police cantonale.

Selon lui, les mesures visant à traquer les chauffards ne devraient pas s’appliquer aux représentants de son corps de métier, spécialement formés pour se déplacer rapidement dans le cadre de certaines missions, et dont il mise sur le sens des responsabilités.

Le commandant signale, en outre, que des directives ont été émises à l’interne pour n’autoriser à déroger au cadre imposé par Via sicura qu’en cas de mise en danger de la vie humaine, par exemple lors d’une prise d’otage.

Dérogation à la loi possible

Du côté des ambulanciers, Philippe Michel, directeur du Centre de secours et d’urgences du Nord vaudois et de la Broye, se déclare favorable à un organe de contrôle, mais relève que le programme Via sicura «n’est pas adapté aux partenaires feux bleus».

Il précise néanmoins que, si elle respecte certains critères préétablis, une intervention ambulancière peut justifier une dérogation à la Loi sur la circulation routière. Dans ce cas, le contrevenant se verra retirer l’amende d’ordre reçue pour avoir été flashé par un radar ou grillé un feu rouge. «Mais s’il s’agissait d’une infraction plus conséquente, cela pourrait être nettement plus embêtant, car l’ambulancier risque un retrait de permis», ajoute Philippe Michel.

Ces craintes pourraient toutefois bientôt appartenir au passé, une motion de Roberto Zanetti proposant d’adapter la loi aux besoins spécifiques des services d’urgence ayant été adoptée par le Conseil des Etats et la Commission du National chargée de l’examiner.

Ludovic Pillonel

 

Moins de morts sur les routes du canton

Le nombre de personnes tuées sur les routes vaudoises poursuit sa diminution. Voici l’un des constats réjouissants du bilan de la circulation 2014 présenté hier à Lausanne, au Centre de la Blécherette. De 61 en 2003, ce chiffre est en effet passé à 36 en 2013, puis 20 l’année dernière, ce qui constitue une baisse de quasiment 70%. Le nombre total d’accidents est également moins important. Les 4394 cas répertoriés l’an passé correspondent, en effet, à une diminution de 4,8% par rapport à l’année précédente. Les 3991 contrôles de vitesse ont donné lieu au constat de 54 000 infractions. Quinze d’entre elles ont conduit à des dénonciations pour «crime de chauffard». A noter que la plus haute vitesse mesurée était de 141 kilomètres-heure sur l’autoroute A9, au-dessus de Grandvaux.

Com./Réd.