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L’épicerie italienne devrait fermer

2 juin 2015

Yverdon-les-Bains – L’annonce de la fin du commerce, pour de prétendues histoires d’odeurs, a suscité l’émoi sur les réseaux sociaux. Mais la réalité est ailleurs.

Malgré la mobilisation sur internet, Domenico Porto prépare, sans doute, ses derniers panini. © Michel Duperrex

Malgré la mobilisation sur internet, Domenico Porto prépare, sans doute, ses derniers panini.

Alors que l’enseigne de la rue du Milieu aurait dû fermer à la fin de l’année 2018 -le propriétaire des lieux ayant décidé de ne pas reconduire le bail-, c’est tout prochainement que le magasin de spécialités italiennes, tenu par Domenico Porto, devrait cesser son activité, après près de trente ans de ventes de pizzas, panini et autres spécialités.

Une pétition lancée

Une information qui, depuis vendredi dernier, a rapidement circulé sur internet, créant l’émoi, notamment dans le groupe Facebook «T’es d’Yverdon si…», où les internautes tentent, depuis, de se mobiliser. Une pétition qui comptabilisait plus de 1300 signatures, hier après-midi, a même été lancée pour maintenir l’établissement ouvert. Un document selon lequel cette fermeture précipitée serait imputable à des plaintes concernant les odeurs émises par le magasin.

Deux versions

Mais voilà, dans les faits, l’histoire est bien plus complexe et, surtout, différente. «L’année dernière, le loyer n’a pas été payé à plusieurs reprises. Par conséquent, et ce, malgré plusieurs relances, j’ai été contraint d’entamer une procédure d’expulsion à l’encontre du patron de l’épicerie», explique le propriétaire Florian Alberti, qui assure avoir tout fait pour trouver une autre solution. Une explication que, de son côté, nuance le tenancier de la boutique, Domenico Porto: «Oui, c’est vrai, j’ai des loyers impayés, car j’ai dû faire des travaux de mise aux normes, notamment des travaux d’électricité. La facture commence à être lourde». Autant de travaux que l’épicier estime devoir être à la charge du propriétaire, ce que ce dernier réfute par ailleurs. Puis, à Domenico Porto de reconnaître: «Les loyers impayés auraient dû être versés sur un compte de consignation de loyer, en attendant une décision. Je ne l’ai pas fait, mais j’avais les moyens…»

Décision de justice

Deux versions qui ont été au coeur d’une procédure judiciaire et face auxquelles la Cour d’appel civile du Tribunal cantonal a tranché, début mai, en faveur du propriétaire Florian Alberti. La cause a alors été renvoyée à la Juge de paix du district du Jura-Nord vaudois pour qu’elle fixe à Domenico Porto un nouveau délai pour libérer les locaux. Ainsi, malgré la forte mobilisation populaire, qui a fortement touché l’épicier, son enseigne risque bel et bien de prochainement fermer définitivement son rideau.

Margaux Habert