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Les moissons ont débuté bien plus tôt que d’habitude dans la région

15 juillet 2015

Nord vaudois – Les céréales sont arrivées à maturité en avance sur le calendrier en raison de la météo de ce début du mois de juillet. Rarement récolté avant le 15 juillet, le blé est déjà dans le viseur des moissonneuses-batteuses, comme le montrent les clichés ci-dessous, pris à Giez. Le colza a, lui aussi, été particulièrement précoce. Reportage à Bioley-Magnoux, où un champ de ces céréales était moissonné hier matin.

Giez: la poussière soulevée par la moissonneuse-batteuse dans ce champ de blé montre la sécheresse du sol . © Michel Duperrex

Giez: la poussière soulevée par la moissonneuse-batteuse dans ce champ de blé montre la sécheresse du sol .

«Il vient vider. On va regarder couler cet or!» Le père d’Alain Besson, l’agriculteur dont un champ de colza situé entre Donneloye et Bioley-Magnoux est en train d’être moissonné, affiche un enthousiasme intact pour une tradition qu’il a eu tout le loisir de voir évoluer du haut de ses plus de septante printemps. Les moissonneuses-lieuses tirées par des chevaux, puis par un tracteur qu’il a connu cèdent, aujourd’hui, la place à des engins colossaux aux performances incomparables sur lesquels certains misent pour diversifier leurs activités. C’est le cas de la famille Gavillet, d’Ursins.

«Nous avons huit machines au total. Je travaille avec mon père et mon frère. Ma mère organise notre programme. Nous avons des clients dans de nombreuses communes, d’Yvonand à Thierrens», explique Laurent, l’un des fils. Le colza «un peu versé» le pousse à descendre de la nouvelle moissonneuse-batteuse à chenilles sous un soleil de plomb. «Nous avons été les premiers à en acquérir une dans la région, en 2002», précise-t-il, relevant, notamment, l’avantage d’un tel outil sur un terrain humide.

Le règne de la poussière

L’énorme machine a une capacité de 11 500 litres. © Michel Duperrex

L’énorme machine a une capacité de 11 500 litres.

La poussière soulevée dans le sillage du colosse métallique souligne, si besoin était, qu’un tel cas de figure n’est pas en vigueur cette année, placée sous le signe de la précocité (lire ci-dessous). L’absence de précipitations pronostiquée ces prochains jours incite certains à retarder au maximum la moisson dans l’espoir de ne pas dépasser le pourcentage d’humidité synonyme de paiement de frais de séchage dans les centres collecteurs. «Le colza est parfois récolté en même temps que le blé, voire après. C’est inhabituel», commente Laurent Gavillet, tandis que l’imposante machine qu’il commande avale avec appétit les céréales sur son passage. A noter que le temps sec permet aussi de commencer à travailler plus tôt dans la journée, sans craindre la rosée.

Stratégies agricoles

Les balles rondes ont repris leur place dans le paysage campagnard à Giez. © Michel Duperrex

Les balles rondes ont repris leur place dans le paysage campagnard à Giez.

Les quelque quatre hectares soumis à son action sont soumis, pour la première fois, au «régime» extenso, qui proscrit l’utilisation d’insecticides et de pesticides dans le cadre du développement de la céréale. Un rendement plus ou moins diminué, en fonction de la prédation des méligèthes et des charançons, deux représentants de l’ordre des coléoptères, mais une contribution financière de la Confédération sur laquelle a décidé de miser Alain Besson.

Peu après midi, la majeure partie des céréales a été déversée dans les chars en bordure du champ, sous un soleil toujours aussi souverain.

 

Précocité et rendements fluctuants

Philippe Gonin, le directeur du Moulin d’Yverdon, met en avant la précocité toute particulière du blé. «Normalement, la récolte commence rarement avant le 15 ou le 20 juillet. Cette année, elle a débuté le 10.» Les premiers résultats concernant cette céréale font état d’une qualité bonne, voire même excellente, selon ses dires. «Le blé est riche en gluten et en protéines», commente-t-il. Quant au rendement, il le qualifie de «moyen à bon». Pour ce qui est du colza, lui aussi en avance sur le calendrier, les résultats sont un peu moins enthousiasmants. La qualité est jugée moyenne, alors que le rendement est «dans le tir». Il faut toutefois préciser que l’année passée s’est avérée exceptionnelle pour ces plantes oléagineuses.

Ludovic Pillonel