Les Yéniches quitteront les Rives jeudi

Yverdon-les-Bains – Les négociations organisées hier après-midi entre les autorités de la Ville, le préfet et la communauté des gens du voyage ont été fructueuses.

Le capitaine Richard Guillemin vient annoncer la venue des autorités de la Ville et du préfet pour l’entame de nouvelles négociations.

Rives du Lac, hier en début d’après-midi. Deux policiers à vélo demandent au groupe de Yéniches, en pleine partie de pétanque devant la tribune de l’ancien hippodrome, où se trouve leur patriarche. Albert Barras est informé par le capitaine Richard Guillemin qu’une délégation composée des autorités locales et du préfet du district Etienne Roy va venir à 16h30 pour discuter. Albert Barras acquiesce, tout en précisant qu’il ne souhaite pas d’affrontement. Les gens du voyage, arrivés vendredi soir sur les lieux, n’ont pas respecté l’avis d’expulsion fixé à 14h par la Ville, à laquelle appartient le terrain.

«Nous n’avons toujours pas trouvé de place. Des membres de ma communauté sont partis à la recherche de nouveaux emplacements, mais ils sont tous revenus bredouilles», déplore le patriarche. Dans un monde parfait, le chef des Yéniches souhaiterait la mise à disposition de trois places de passage de 2000 à 2500 m2 chacune -une sur la Côte et une dans le Nord vaudois en plus de celle du Mont-sur-Lausanne (lire ci-dessous)-, ainsi que d’une aire de stationnement permanente dans le canton.

Le patriarche ne cache pas sa lassitude devant une situation qui, à son sens, met en péril la survie de sa communauté. «Mon garçon a 14 ans. Dans quatre ans, il sera sur la route. Comment cela va-t-il se passer pour lui? On va finir par disparaître», regrette-t-il.

Même endroit à 16h30. Les autorités yverdonnoises et le préfet Etienne Roy se réunissent brièvemment dans le bus mobile de Police Nord vaudois parqué en face du campement, avant les négociations. Celles-ci auront lieu sous l’auvent d’une caravane. Autour de la table, Jean-Daniel Carrard, syndic d’Yverdon-les-Bains, Valérie Jaggi Wepf, municipale de la police, Pascal Pittet, commandant de Police Nord vaudois, le patriarche Albert Barras et Frédéric Ostertag, et un autre membre de la communauté yéniche, commencent les pourparlers sous le regard attentif de certains des leurs, assis sous le couvert d’un autre véhicule. Des rires ponctuent de temps à autre les discussions desquelles s’extirpent momentanément Albert Barras et Frédéric Ostertag. Un accord est trouvé: les Yéniches partiont jeudi, signale le syndic Jean-Daniel Carrard, tandis qu’en périphérie du groupe formé par les acteurs et les médias, plusieurs voix de mécontentement s’élèvent.

«Nous sommes à disposition du Canton pour trouver des solutions en collaboration avec d’autres villes», indique le syndic, alors qu’Etienne Roy admet que la canton de Vaud «devrait pouvoir offrir plus de places de stationnement». Albert Barras, espère, pour sa part, que ses interlocuteurs tiendront parole, tout en précisant qu’il ne connaît toujours pas la destination que prendront les siens jeudi soir. A défaut de point de chute, sa communauté s’installera au hasard dans une autre ville ou commune du canton.

Au Chalet-à-Gobet

L’annonce est tombée hier. Le Conseil d’Etat a donné son accord à l’aménagement d’une place de passage pour les Yéniches suisses au Chalet-à-Gobet. Le préfet du district Etienne Roy précise que, parallèlement à cette parcelle de 2000 m2, les recherches d’autres emplacements, dont une aire de stationnement permanente, se poursuivent.