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«On reste une bande de potes avant tout»

3 mars 2022

Six ans après leur formation, les cinq rappeurs de La Fougue sortent leur premier EP. Un projet plus sérieux, mais toujours caractérisé par la spontanéité du groupe.

La Fougue entre dans l’âge adulte. Mais que les fans de la première heure se rassurent, la bonne humeur qui caractérise l’équipe de rappeurs nord-vaudois est toujours bien présente. Six ans après avoir formé leur groupe, Elias Perret (Yari), Simon Colliard (Erren Sun), Thibault Roulet (Cem Tem), Thomas Rytz (Mawak) et Daniel Mastrullo (DJ Fazz) ont sorti leur premier EP, nommé AA.

Un sacré défi pour la bande, qui était surtout connue pour ses performances scéniques et l’énergie folle qu’elle dégageait. Un défi qu’elle a de plus relevé en sept jours seulement!

Mais qu’est-ce qui a motivé ces cinq Nord-Vaudois à se lancer dans la musique ensemble? «On était amis au gymnase et je me rappelle que Thibault et Simon rappaient déjà, explique Thomas Rytz. Alors je me suis dit pourquoi pas!» Et tout de suite la bande d’amis choisit de se former en tant que groupe, pas de simplement collaborer ensemble sur quelques morceaux. «C’était logique pour nous, détaille Simon Colliard. On n’avait pas d’objectif solo au moment de la création du groupe.»

Immédiatement, la mayonnaise prend sur la scène locale. «On a eu la chance d’avoir des amis autour de nous qui étaient dans la scène musicale, qui organisaient des événements, continue Erren Sun. On avait beaucoup d’opportunités pour performer en live et on adorait ça! Alors on a fait pas mal de concerts.»

La Fougue se produit ainsi à L’Amalgame et à La Dérivée, mais aussi dans le cadre des festivals Balelec et Unilive, en 2018 et 2019. Une chance… qui n’en est pas vraiment une, puisqu’ils y ont gagné leur place lors d’un tremplin, une sorte de concours pour participer à un festival. «Le fait d’être habitués à la scène nous a beaucoup aidés, analyse Daniel Mastrullo, alias DJ Fazz. C’était le critère principal lors des sélections et la force de notre groupe.»

Mais il y a un revers à la médaille… Entraînés de concert en concert, les Nord-Vaudois ne parviennent pas à réaliser un projet studio, malgré plusieurs tentatives. Et c’est justement la crise sanitaire et le gros ralentissement culturel qui s’est ensuivi qui va permettre à La Fougue de se retrouver pour pondre AA (lire encadré). Le résultat? Cinq titres aux styles très variés mais qui promettent de faire bouger les fans du groupe.

Et la suite, les cinq amis y pensent-ils déjà? «L’idée, c’est d’enchaîner avec un projet plus grand…», dévoile Simon Colliard sans trop en dire. Mais en attendant de connaître ce que lui réserve l’avenir, La Fougue garantit qu’elle mettra le feu à L’Amalgame dès ce samedi pour le vernissage de l’EP!

Une semaine à La Tzoumaz pour débloquer leur potentiel

 

La scène, c’est le domaine de prédilection de La Fougue. Durant ses trois premières années d’existence, le groupe s’est fait connaître grâce à ses performances survoltées. Mais à la fin des concerts, un autre refrain que celui entonné par les cinq amis revenait. «Les dates s’enchaînaient, et on suivait le rythme avec beaucoup de plaisir et d’innocence, se souvient Simon Colliard. Mais on avait toujours des personnes qui avaient adoré le concert et nous demandaient où elles pouvaient nous écouter… et on n’avait rien.»

Après plusieurs tentatives infructueuses, les Nord-Vaudois profitent du temps libre «offert» par la crise du Covid pour se réunir durant une semaine et enfin réaliser le projet qui leur tient à cœur. «La pandémie, ça a été comme un électrochoc, image Thomas Rytz. On s’est isolés à La Tzoumaz, en Valais, après avoir contacté plusieurs beatmakers (ndlr: les artistes qui composent la musique des titres). On a écouté les sons et on s’y est mis à fond. J’ai ressenti la volonté de professionnaliser notre façon de travailler, ne plus tout faire à l’instinct.»

Mais attention, pas question de troquer l’état d’esprit qui a fait la force du groupe. «On reste une bande de potes, avance Daniel Mastrullo. On ne s’est pas rencontrés grâce à la musique, on se connaît d’avant. Quand on fait de la musique, on rigole tout le temps, c’est dur de se concentrer entre deux vannes!»

En résumé, La Fougue a réussi à trouver le moyen de garder ce «mood» positif, tout en faisant avancer le projet sur les parties plus techniques de la création. Et c’est ainsi qu’est né AA, le premier EP du groupe.

Mais comment les rappeurs définiraient-ils leur propre projet? «On voulait faire bouger les gens, les faire danser, répond Thomas Rytz. On parle parfois de nos vies et parfois on invente, mais on touche des thématiques larges. Le but est que tout le monde puisse s’approprier nos textes.» Il est tout de suite rejoint par Daniel Mastrullo. «Transmettre de l’énergie: c’est ça le cœur du projet. D’où son nom, AA et la pochette, sur laquelle figure une pile.»

 

Un vernissage à L’Amalgame en bonne compagnie

 

Le week-end s’annonce animé à L’Amalgame! Vendredi, le collectif local Matrak viendra faire danser le public de la salle de concert. Au programme, techno industrielle et projections mettant à l’honneur les plus grands moments de l’histoire du football. Samedi aura lieu le vernissage du nouvel EP du collectif rap yverdonnois La Fougue, en compagnie de l’artiste lausannoise VVS Panther et du trio Wazagang. La soirée se terminera en beauté avec un set de DJ Fazz. • Com.

Massimo Greco