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Une porte d’entrée privilégiée dans la vie citoyenne

21 juin 2013

La Jeunesse de Chavornay travaille d’arrache-pied pour l’organisation des Rencontres FVJC, qui auront lieu du 3 au 7 juillet prochain. Mais, au sein de la société, hier comme aujourd’hui, il se joue quelque chose de plus que le «simple» fait d’organiser des fêtes.

Derrière Nadine Kamber, présidente des Rencontres, Romain (à gauche) et Pierre Malherbe, malgré les vingt-trois ans qui les séparent, partagent bien des valeurs.

Vingt-trois ans séparent Romain et Pierre Malherbe. Mais ils ont une chose en commun; et, contrairement à ce que leur patronyme pourrait laisser croire, il ne s’agit pas d’un lien famillial: ils participent tous les deux à l’organisation des Rencontres FVJC, qui auront lieu à Chavornay du 3 au 7 juillet prochain. A 20 ans, le premier est un pilier de la Société de jeunesse, tandis que le second fait partie des anciens, de ceux qui avaient mis sur pied le Giron de 1996. D’hier à aujourd’hui, des choses ont changé, mais les deux Malherbe parlent la même langue, celle de l’engagement pour la collectivité, de la responsabilisation individuelle et de l’esprit villageois.

Quand on aborde la question de ce que peut amener l’engagement au sein de la Jeunesse, Pierre et Romain répondent presque d’une même voix. «J’y ai beaucoup appris en termes de solidarité, d’esprit d’équipe, commence Pierre Malherbe. C’est une super bonne école.» Son cadet acquiesce. «Si, à 15 ans, je me suis mis de la Jeunesse, ce n’était pas que pour faire la fête, mais aussi par envie d’organiser des choses, de participer à la vie du village», explique-t-il.

Compétences utiles

Un voeu initial qui se voit vite exaucé, de mille et une manières concrètes. Chacun arrive avec ses compétences, prêt à en transmettre une partie et à en acquérir d’autres. «Je suis d’un métier mécanique, mais avec la Jeunesse, j’ai appris à travailler le bois, par exemple, ce qui m’a été utile, plus tard, lors de la réalisation de certains projets personnels», note Pierre Malherbe.

Au sein d’une Jeunesse comme de n’importe quelle autre société, l’engagement associatif a l’avantage, sur le monde du travail, de ne pas juger aux diplômes, mais à la motivation et aux capacités démontrées. «Ici, on demande la même chose à chacun», souligne Nadine Kamber, présidente des Rencontres. «Après, en raison des compétences propres, c’est vrai qu’un employé de commerce sera plus facilement caissier ou secrétaire que responsable des constructions», estime Pierre Malherbe.

Reste que chacun a l’occasion de montrer qu’il en veut et de prendre, très vite, du galon. Romain, de son côté, est responsable des sports des Rencontres: «Il y a des décisions à prendre. Même si ce n’est pas la partie la plus importante, c’est un bon début.» Son aîné rebondit: «Quand tu as 20 ans et que tu organises une fête où il y a mille bénévoles à gérer, ça peut te servir pour la suite.»

Les charges ont explosé

Il est vrai que les chiffres donnent le vertige. Du haut de leur quart de siècle, un peu moins ou un peu plus, les membres de la Jeunesse manipulent consciencieusement un budget considérable, de l’ordre d’un demi-million de francs, ce qui est comparable à celui d’un giron. Et, contrairement à ce que dit la légende, il n’est pas couvert au moment où la première bière est tirée. «Peut-être qu’en 96, le mercredi soir, nous étions bons, se souvient Pierre Malherbe. Mais depuis, les charges ont explosé, notamment en termes de sécurité.» Le risque existe, donc, et les responsables doivent apprendre à vivre avec. «C’est l’image, la réputation qui est en jeu», sourit Nadine Kamber. Et cela compte, pour ces jeunes qui veulent faire rayonner leur village loin à la ronde.

Au Conseil communal

Au sein de la Jeunesse, les membres mettent à l’épreuve leur sens de l’engagement, partagent leurs compétences et apprennent à gérer -et mesurer- des risques financiers. Autant d’aspects qui les enrichissent à titre personnel, mais pas seulement. «Aux pompiers, on a la liste des membres de la Jeunesse et on l’utilise pour recruter, reconnaît Pierre Malherbe. Et il n’est pas rare qu’on en retrouve certains dans les autres sociétés locales et au Conseil communal.»

A travers les souvenirs du passé et les témoignages du présent, les sociétés de jeunesse apparaissent au final comme quelque chose de plus que des machines à organiser des fêtes gigantesques, des tournois de sport et des courses. C’est plus discret, mais pas moins important: elles constituent une porte d’entrée bien réelle dans la vie citoyenne.

Programme et informations supplémentaires sur les Rencontres FVJC sur le site www.jeunesse-chavornay.ch

 

Souper-théâtre

Il reste de la place pour la soirée souper-théâtre, qui aura lieu mercredi 3 juillet prochain dès 19h30! Au programme, un menu alléchant et une pièce, interprétée par la troupe Arc-en-Ciel, de Moudon, «L’ambassadeur de Tamaindanslamienne». Prix de la soirée: 45 francs. Inscriptions: rencontres2013@gmail.com.

 

Lionel Pittet