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Vingt ans au service des métiers de la terre

21 mai 2015

Pomy – Yves Pellaux remet aujourd’hui la présidence de Prométerre, association qu’il a guidée à travers les importantes restructurations qu’a connu l’agriculture.

Yves Pellaux, ici avec Christa, a toujours estimé qu’il était indispensable que le président de Prométerre soit à la tête d’un domaine agricole, afin d’être en phase avec le quotidien vécu par les agriculteurs. © Nadine Jacquet

Yves Pellaux, ici avec Christa, a toujours estimé qu’il était indispensable que le président de Prométerre soit à la tête d’un domaine agricole, afin d’être en phase avec le quotidien vécu par les agriculteurs.

Yves Pellaux traverse son champ de blé, un brin songeur, attrape un épi, regarde les nuages qui traversent le ciel au-dessus de Pomy. Ce n’est pas sans un pincement au coeur que le Nord-Vaudois de 56 ans laissera la présidence de Prométerre, lors de l’assemblée générale de l’Association vaudoise de promotion des métiers de la terre, qui se tiendra ce soir, à Villars-sur-Ollon. C’est une page qui se tourne, après vingt ans de comité, dont douze ans à la présidence (le maximum autorisé par les statuts) de cette organisation de 3500 membres, soit l’ensemble des agriculteurs du canton.

Ce fut «une période passionnante, avec de nombreux challenges», comme il aime à dire, rappelant les bouleversements qui ont secoué l’agriculture suisse: «Nous étions dans une économie dirigée par le Conseil fédéral, avec sa régie du blé et ses prix du lait fixés par l’Etat, un système hérité de la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes passés à une économie de marché, avec un système de paiements directs, puis de contrats de prestations, avec de nouveaux défis comme la sécurité alimentaire et le maintien de la biodiversité.» Il se souvient de ses cours à l’école d’agriculture, où l’on enseignait, de manière assez basique, qu’il suffisait d’augmenter les engrais pour améliorer la rentabilité d’une parcelle. «Maintenant, on pense différemment, on essaie d’améliorer la rentabilité en diminuant les produits chimiques», souligne Yves Pellaux, qui est persuadé que le salut de son métier passe par une agriculture de proximité et durable.

Candidat au National

Présider la grande organisation agricole du canton a, finalement, été une suite logique pour cet enfant de Pomy, quatrième génération de sa famille à travailler sur le domaine. Yves Pellaux s’est toujours engagé pour sa profession, d’abord comme caissier de la laiterie-fromagerie de Pomy, à une époque où la commune comptait encore 19 producteurs de lait (contre 6 aujourd’hui), puis en entrant, en 1988, au comité du Service vaudois de vulgarisation agricole. Un organisme qui sera regroupé, sept ans plus tard, avec la Chambre vaudoise d’agriculture et la Fédération rurale vaudoise, pour donner naissance à Prométerre. Le Poméran fait partie du comité de pilotage de la fusion; il intégrera logiquement celui de la nouvelle structure.

Même s’il reconnaît que le mandat de président a été plus prenant qu’il ne se l’imaginait, Yves Pellaux ne craint pas de s’ennuyer. Il y a le domaine, qu’il gère aujourd’hui avec son fils, la syndicature de Pomy et l’important projet de reconstruction de la Grande salle. Il est également candidat au Conseil national, sous l’étiquette du PBD, une formation qu’il a récemment rejointe, après avoir quitté une UDC dont le virage à droite ne convenait plus à cet homme d’ouverture. «Une campagne comme celle des moutons noirs ne me correspond pas», justifie-t-il. Yves Pellaux sait que, sous ses nouvelles couleurs, ses chances d’élection sont nulles. Qu’importe. C’est pour défendre son métier et ses valeurs qu’il s’est toujours engagé.

Yan Pauchard