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Claude Madörin a façonné VO Energies

19 juillet 2013

Entré à la SEC, à Vallorbe il y a vingt ans, Claude Madörin quitte VO Energies en ayant mené de front l’union des forces et la modernisation de la société.

Sous l’impulsion de Claude Madörin, la Société électrique du Châtelard et les Usines de l’Orbe ont fait un bond dans le 21e siècle.

«Nous avons réussi l’émancipation de VO Energies !» Au moment de passer la main à Martine Favre, Claude Madörin, directeur de VO Energies, exprime une certaine fierté, teintée d’une modestie bien vaudoise, fruit des racines terriennes de cet enfant de Champagne. En l’espace de vingt ans, il a mené à bien une véritable révolution dans la vallée de l’Orbe. Et alors que d’aucuns étaient convaincus que la libéralisation du marché de l’électricité allait sonner le glas des petites compagnies, le futur retraité a réussi à relever un incroyable défi.

Travail, imagination, et un réseau constitué au gré des contacts professionnels et militaires -il a atteint le grade de lieutenant-colonel et a même fait du service avec le président de la Confédération Ueli Maurer-, ont permis à cet ingénieur issu de l’ETS Lausanne, aujourd’hui HEIG-VD, d’assurer la mutation d’une petite compagnie, la Société Electrique du Châtelard (SEC) à Vallorbe, en un acteur sérieux du marché des énergies et de la communication, tout en lui conservant une taille humaine.

La politique des petits pas Engagé dans la grande industrie après sa formation, Claude Madörin aurait pu y faire carrière.

Sa venue à la SEC doit un peu à la disparition des Ateliers mécaniques de Vevey -directeur de production, il avait 400 collaborateurs sous ses ordres, et il juge aujourd’hui encore d’aberrante cette décision de fermeture-, et beaucoup à l’insistance de son beau-père.

Un brin amusé, le futur retraité se souvient encore de l’un de ses premiers contacts avec Pierre Oberhauser, alors syndic de Ballaigues et président du conseil d’administration de la SEC : «Est-ce que vous cherchez un gardien de musée ou un directeur ? » Un directeur, lui a répondu le président. En lui rappelant la modestie des moyens de la société imposait une évolution à petits pas.

De la Société électrique du Châtelard à la création de VO Energies

Energies et vecteurs de communication

Claude Madörin est fier du résultat obtenu avec des collaborateurs et des cadres très motivés.

A son arrivée à la tête de la Société électrique du Châtelard (SEC), à Vallorbe, il y a tout juste vingt ans, Claude Madörin a trouvé une entreprise qui avait accumulé un important retard technologique. Il a fallu faire preuve de beaucoup d’imagination, et d’une certaine audace, pour aller de l’avant, entre autres mettre à jour la centrale de la Jougnenaz, avec le renouvellement de la concession, passer au gaz naturel, et surtout moderniser tous les circuits de gestion. «On a sauté une génération », relève Claude Madörin, lorsqu’il évoque le passage à l’informatique.

Au gré du départ du chef d’exploitation des Usines de l’Orbe (UO), les discussions avec son collègue directeur de cette entreprise, Etienne Maire, ont très vite abouti au constat que le partage des compétences et le rapprochement serait bon pour les deux sociétés.

A l’époque, les stratèges cantonaux auraient vu d’un bon oeil une intégration de ces petites sociétés -elles occupaient chacune une vingtaine de collaborateurs- dans ce qui allait devenir Romande Energie.

Mais les actionnaires -les communes de la vallée de l’Orbe ont le 56% du capital- ont opté pour une indépendance qui, au bout du compte, grâce aussi aux collaborations engagées au sein d’Enerdis, ont permis de créer une société régionale solide.

VO Energies, après la fusion de la SEC et des UO, l’intégration de Télécité Orbe et de Télédistribution Vallorbe, occupe aujourd’hui 99 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 30 millions de francs.

Entre autre domaines d’excellence, VO Energies est devenu un acteur respecté dans le domaine de la fibre optique. Parce que pour Claude Madörin, pour être un bon distributeur, il faut avoir la maîtrise de la communication.

Désormais directrice de VO Energies, Martine Favre a de beaux défis devant elle. Son prédécesseur prédit, à plus ou moins long terme, un rapprochement avec la Vallée et Urbagaz…

La retraite

En pente douce

«J’ai un sentiment de joie, celui d’avoir eu l’opportunité de faire ce que je voulais.» Au moment d’aborder la retraite en pente douce, il aura le bonheur d’inaugurer, début septembre, la nouvelle centrale des Moulinets, à Orbe, près de 12 millions de francs ont été investis. Il devra aussi mener la négociation pour le rachat des réseaux de gaz des Clées, Lignerolle et L’Abergement. Enfin, en accord avec le conseil d’administration et la nouvelle directrice, il continuera à oeuvrer pour faire aboutir le projet de parc éolien «Sur Grati», soumis actuellement à l’examen des services cantonaux.

L’ancien champion vaudois -il était membre de la Pédale yverdonnoise et de l’équipe suisse juniors-, compte aussi faire au moins 1000 km de vélo par an, passer du temps avec ses proches, et développer sa passion pour le modélisme.

Isidore Raposo