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L’hyperactivité des frères Kalambay

7 février 2019 | Edition N°2431

En marge de leur carrière respective, les Grandsonnois viennent de créer une plate-forme en ligne d’entraînement physique.

Kick-boxing pour l’un, tennis pour l’autre, personal training ensemble depuis deux ans et une nouvelle marque de vêtements: Jason et Jessy Kalambay ne s’arrêtent jamais. Les deux frères grandsonnois ont soif de sport, faim d’apprendre et l’envie irrémédiable de partager. De l’énergie à revendre mêlée à une belle entente qui font leur réussite.
«Notre force, c’est qu’on est complémentaires, affirme Jason, l’aîné. Jessy est le plus organisé et moi, je suis un peu plus imaginatif. Le résultat est équilibré.»
Systématiquement en train de discuter, de partager leurs expériences, les inséparables ne sont jamais à court d’idées, de projets. Le dernier en date est la conception d’une version en ligne de personal training, sortie il y a quelques semaines. Le Kalambay Training Online. «J’ai atteint les limites des cours que je peux donner à Neuchâtel, explique Jason. Tandis que mon frère a ouvert sur Lausanne. Compte tenu du succès rencontré et des sollicitations, on a imaginé un système qui permette aux gens de suivre depuis chez eux des cours créés de A à Z par nos soins.»

Comme un coach à domicile

Un concept qui fonctionne sur la confiance pure et dure, puisque les utilisateurs achètent un accès mensuel aux exercices et conseils prodigués en vidéo qu’ils découvrent ensuite. Un moyen pour que tout un chacun puisse bénéficier de l’expertise des Kalambay, peu importe la distance. Le premier challenge de trente jours proposé sur leur plate-forme concerne la tonification musculaire et la perte de poids. D’autres thèmes de la préparation physique seront abordés à l’avenir. «Certains seront plutôt ciblés pour les filles, par exemple, promet Jessy. A terme, le but est que chacun puisse trouver ce qui lui convient.»
L’accès au premier challenge coûte 69,90 francs. Cela se traduit par des vidéos d’exercices d’une quarantaine de minutes, à pratiquer au quotidien. S’y ajoutent divers conseils, notamment un plan alimentaire. Surtout, les Kalambay assurent le suivi en permettant à leurs clients en ligne de pouvoir les contacter. «Il s’agit d’exercices réalisables à la maison, dans son salon, avec un minimum de matériel, poursuit Jessy. On espère pouvoir encore baisser le prix à l’avenir, afin que ce soit accessible au plus grand nombre.» Dans tous les cas, c’est une alternative économique à l’appel à un personal trainer en chair et en os.
Une façon, pour les deux frères, de suivre leur philosophie de partage et de dépassement de soi. «Cela fait une année qu’on bosse sans arrêt, mais on le fait avec plaisir, en faisant ce qu’on aime», assurent-ils à l’unisson. L’idéal poursuivi demeure également inchangé. «On souhaite aider les gens à gagner en confiance et à leur transmettre le goût du sport pour qu’il se sentent bien dans leur corps et leur esprit.»

 

Une marque de vêtements à eux

Be Your Blueprint. Des mots qui font référence à des paroles de Martin Luther King et un nom vecteur d’un message, qui a un sens. Celui d’aller au bout de soi-même, au bout de ses rêves. «Cela représente notre mentalité», souligne Jessy Kalambay, en évoquant l’appellation choisie pour la marque de vêtements sportifs créée avec son frère. Quelque chose que Jason avait en tête depuis de longues années et pour laquelle tous les deux ont mis de l’argent de côté afin de se lancer.
Leurs vêtements, les Bocans les portent au quotidien pour leurs activités (ils se déclinent aussi au féminin). T-shirts, shorts, débardeurs, leggings, brassières et casquettes sont produits au Portugal. Des produits de qualité, assurent ceux qui n’ont pas compté leur temps pour ce projet. «Avec mon frère, on est dans une phase où on a envie d’avancer. On n’a pas peur de s’investir pour le faire», assure Jason. Aperçu de la collection sur le site web: beyourblueprint.com.

 

Jessy n’a pas abandonné le tennis

La saison 2018 de Jessy Kalambay n’a «même pas commencé»: le Grandsonnois a abandonné après un set et demi lors de son premier match. Opéré à une hanche, puis remis d’une blessure à une main, l’ex-1211e joueur mondial s’est consacré à ses autres projets, tandis qu’il se remettait sur pied. «Ça a été un bon moyen d’utiliser toute l’énergie que j’avais, souligne-t-il. J’ai aussi réalisé que je suis un passionné de sport et que transmettre me plaît beaucoup.»
A 26 ans, le premier Nord-Vaudois à avoir compté des points ATP n’a pas pour autant abandonné ses ambitions une raquette à la main. Après avoir récupéré les neuf kilos de muscle perdus dans l’aventure, il a rejoué dès la fin octobre. Il a même remporté un tournoi national à Martigny. Mais désormais sans point ITF, ni ATP, il a du job. «J’espère retrouver mes sensations. Ensuite, tout dépendra de mes résultats. Aujourd’hui, pour mon frère et moi, transmettre est aussi important que nos propres carrière.»

 

Le grand rêve américain de Jason

Voilà trois années que Jason Kalambay monte sur les rings au niveau pro. A 28 ans, il vient de remporter son premier titre en K1, récompensé par une ceinture du Lions Fighting Championship. «Mon objectif, cette année, sera de signer dans une grosse organisation, glisse le colosse qui s’aligne en -95 kg. Car j’ambitionne de combattre un jour aux Etats-Unis.»
Domicilié à Neuchâtel depuis quelques années, où il s’entraîne et a monté avec son frère son école de remise en forme, Kalambay Training, Jason Kalambay reste sur quatre victoires consécutives. Le kick-boxing, justement, la fratrie a pensé à en intégrer des mouvements dans les cours dispensés. Une idée qui a séduit et qui, selon l’aîné, a participé à l’engouement rencontré.
Le Grandsonnois a commencé les sports de combat il y a une dizaine d’années, après avoir abandonné le tennis où, comme son petit frère, il faisait partie des meilleurs jeunes du pays.

 

Manuel Gremion