Logo

Un projet de fusion remis en question

22 octobre 2013

Après le départ de Pomy, pour des raisons financières, les quatre communes encore en lice, à savoir Cronay, Cuarny, Ursins et Valeyres-sous-Ursins, sont dans le flou quant à l’évolution du projet initié il y a plusieurs années.

Le retrait de Pomy aura-t-il raison du projet de fusion ?

Officialisé lors de la dernière séance du Conseil général, l’annonce du retrait de Pomy, qui fait suite à celui de Villars-Epeney, du projet de fusion à cinq entamé avec les voisines de Cronay, Cuarny, Ursins et Valeyres-sous-Ursins laisse planer un certain doute quant à son avenir.

Syndic de Cuarny, Jean-Marc Ballif admet : «C’est au point mort. On ne sait pas ce qui va se passer.» Yves-René Bovay, son homologue d’Ursins, abonde dans son sens. «Pour le moment, nous sommes dans le flou. Il n’y a pas de nouveaux éléments.» Une fois le sentiment de démotivation dépassé, le chef de l’Exécutif indique qu’il n’y a pas de raison que le projet s’arrête «tant que le sujet n’aura pas été étudié dans les moindres recoins».

Du côté de Valeyres-sous-Ursins, la volonté de poursuivre l’aventure est clairement affichée. «Nous sommes très interessés à aller de l’avant, car nous rencontrons des problèmes récurrents lorsqu’il s’agit de repourvoir des postes à la Municipalité. Nous aurons bientôt une élection complémentaire et nous n’avons pas de candidat. C’est un gros souci pour la Commune», reconnaît Annie Miéville Lopez, syndique de la Commune.

Elle rappelle que l’acceptation d’un préavis d’intention avait coïncidé avec le démarrage de la phase concrète du projet de rapprochement. Les cinq groupes de travail formés, qui réunissaient chacun deux à trois représentants de chaque commune, se sont respectivement penchés sur les infrastructures, les écoles, le règlement, les considérations d’ordre administratif et organisationnel, telles que les armoiries, le nom et le nombre de municipaux, ainsi que l’aspect financier.

Ce dernier point a eu raison de la participation de Pomy (lire cidessous), dont le syndic Yves Pellaux était président du comité de pilotage (COPIL), réunit pour la première fois en juillet 2010. L’avenir du projet de fusion dépendra des prochaines discussions entre les quatre protagonistes restants.

 

Trois questions à Yves Pellaux, syndic de Pomy

«Le projet n’était peut-être pas mûr»

La Région : Pourquoi avoir abandonné le projet de fusion ?
Yves Pellaux : Au vu de la hausse du taux d’imposition qui allait en découler, nous avons jugé préférable de jeter l’éponge plutôt que de voir le projet être refusé en votation populaire. La taxe d’épuration, dont nous sommes dépourvus à l’heure qu’il est, et bien que nous envisagions d’en mettre en place une à terme, aurait sans doute aussi posé problème. D’autre part, je dois avouer que je ne sentais pas une volonté farouche d’aller de l’avant de la part de tous les représentants des communes impliquées.

Un terrain d’entente n’aurait-il pas pu être trouvé avec les autres communes ? Nous aurions bien sûr pu mettre en place un taux d’imposition «politique», mais nous nous serions retrouvés avec un budget déficitaire. A quoi cela rime-t-il d’avoir un déficit de 200 à 300 000 francs après deux ans si c’est pour augmenter les impôts par la suite ?

Quel sentiment vous habite suite à cette décision de retrait ?
Pour moi, c’est un sentiment d’échec. J’ai été moins surpris par l’écart du taux d’imposition impliqué par la fusion que certains de mes collègues. Si j’avais pris part à ce projet, c’était pour aller au bout. J’étais d’ailleurs le président du comité de pilotage (COPIL). Cependant, la réaction des élus lors de l’annonce du retrait de Pomy m’a conforté dans la manière dont nous avions perçu la situation. Le projet n’est peut-être pas mûr dans l’esprit des habitants des différents villages. Cependant, on n’est jamais sûr de rien. Peut-être qu’il y aura un nouveau départ d’ici 4 à 5 ans. Je ne sais d’ailleurs pas ce qu’ont décidé les quatre autres communes.

Ludovic Pillonel