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Un quartier contesté à L’Abergement

7 octobre 2014

Son opposition ayant été levée par la Municipalité, Pro Natura Vaud a déposé un recours auprès du Tribunal cantonal contre un projet modifié de six villas.

Pro Natura persiste dans son opposition au projet immobilier du Petit Vailloud, malgré l’abandon par le promoteur de l’immeuble de quatorze appartements (en haut, à droite de la ferme existante). DR

Pro Natura persiste dans son opposition au projet immobilier du Petit Vailloud, malgré l’abandon par le promoteur de l’immeuble de quatorze appartements (en haut, à droite de la ferme existante).

Pro Natura Vaud a décidé de saisir la justice à propos du nouveau quartier projeté dans le hameau du Petit Vailloud, sur la commune de L’Abergement, que La Région Nord vaudois avait présenté il y a juste une année. Agriculteur et éleveur, Michel Petermann avait, en effet, mis à l’enquête un projet de construction plutôt attrayant, en particulier de par le fait que ses nouveaux habitants y jouiraient d’une vue étendue sur le plateau et les Alpes.

Opposition immédiate

Pro Natura s’y était immédiatement opposé, en arguant qu’il s’agissait d’un exemple de mitage du territoire, en fait d’un grignotage de ce dernier, avec l’implantation de plusieurs bâtiments dans un paysage naturel. Le groupement était d’ailleurs le seul opposant à ce nouveau quartier comprenant d’une part sept villas contiguës avec des couverts à voitures et vingt places de parc extérieures, d’autre part deux immeubles mitoyens représentant quatorze logements, un parking enterré et vingt autres places de parc extérieures.

La Municipalité de L’Abergement, dans sa majorité, avait, en revanche, bien accueilli cet aménagement, soulignant par l’intermédiaire de Patrick Jordan, son vice-syndic: «Il s’agit d’un joli projet pour notre petit village et il faut souligner que les constructions ne se feront pas d’un seul coup, mais par étapes successives.»

Moins de maisons, mais toujours l’opposition

Entretemps, le quartier a été réduit, ne conservant de la maquette initiale que six villas. Mais Pro Natura a maintenu son opposition et, «comme le Canton est resté silencieux sur ce dossier, il ne nous restait que la voie juridique, indique-t-il dans son dernier numéro de La Nature vaudoise. Construire ces six villas pose un très gros problème d’aménagement du territoire; le projet contrevient à tous les principes actuels qui prônent la densification dans les zones déjà bâties. Qui plus est, le service de développement territorial avait enjoint la Commune de changer l’affectation du hameau, qui devrait passer de zone village en zone agricole».

Interrogée hier à ce propos, la syndique Monique Salvi a déclaré que le projet avait été modifié et qu’une procédure était en cours: «Je ne désire pas me prononcer en ce moment sur le fond, d’autant plus que la décision ne nous appartient plus. Nous allons laisser faire les instances concernées.» La balle est dorénavant dans le camp du Tribunal cantonal.

 

Dénonciation

Pro Natura Vaud a également fait part de son inquiétude et a dénoncé récemment à la Direction générale de l’environnent six dépôts de gravats et de terre effectués en bordure des champs à Bavois et Pompaples. «Les quantités sont importantes et aucune autorisation ne paraît avoir été accordée, signale l’association. Par ailleurs, l’une des rares prairies humides à laiches subsistant dans la plaine de l’Orbe a aussi été recouverte de 50 cm de terre végétale. Du fait du caractère exceptionnel de cette prairie, il faudra se résoudre à la remettre en état en évacuant les matérieux déposés.»

Roger Juillerat